Les trois syndicats se sont félicités à l’unanimité du dialogue renoué avec le ministère de la Santé après 5 années d’abandon par leur ministère de tutelle.
La ministre s’est montrée « consciente du malaise de notre profession » a estimé Philippe Denoyelle. Le syndicat relève en particulier que pour conduire sa politique, la ministre a souligné sa détermination à « faire confiance aux acteurs de la profession, piloter la réforme grâce à des objectifs de santé publique, valoriser la bonne médecine ainsi que les soins pertinents et ne faire aucun cadeau aux praticiens effectuant des soins non pertinents ». La notion de « panier de soins essentiels » qui pourrait tendre vers le zéro reste à charge en 2022 « nous convient bien » note le responsable syndical, en rappelant que « l’UD porte cette idée de panier de soins depuis des années dans ses propositions ». Reste à le définir ! Philippe Denoyelle se dit « assez confiant » pour la suite des négociations.
À la FSDL, Patrick Solera apprécie d’avoir été « reçu et écouté » mais reste « extrêmement méfiant » parce que « le dialogue porte sur des éléments similaires à ce que l’on avait avec la ministre précédente, à savoir que la revalorisation des soins ne se fera qu’avec un plafonnement des honoraires ». Autre point sensible : la promesse présidentielle du zéro reste à charge en 2022. « Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait honorer cette promesse. Comment mettre l’argent nécessaire sur les soins quand les finances de la Sécurité sociale sont dans le rouge ? Comment doubler les remboursements des mutuelles sans augmenter leurs cotisations ? Nous sommes le troisième levier possible. Il y a aussi les prothésistes… Cela m’inquiète ».
Catherine Mojaïsky a salué « l’ouverture au dialogue et la confiance accordée aux professionnels de santé » tout en notant sa grande fermeté sur les questions d’accès aux soins et de qualité soins. Parmi ses propositions, C. Mojaïsky se dit prête à envisager des formes de rémunération sur les objectifs de santé publique. Le syndicat « se satisfait des signes d’ouverture donnés, mais le plus dur reste à faire : reconstruire une nouvelle vision de la médecine bucco-dentaire dans un cadre budgétaire toujours contraint. » Aussi le syndicat maintient son mot d’ordre sur les actions syndicales et l’appel à la grève des cabinets pour la semaine du 27 novembre.
« Il va falloir donner aux mutuelles la possibilité de dialoguer avec les professionnels de santé pour s’accorder sur le prix des lunettes, des prothèses dentaires, des prothèses auditives. C’est une nécessité », a estimé Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française, au mois de juin dernier. Le responsable de la Mutualité Française attend cependant des précisions sur les soins et les prestations sur lesquelles « on souhaiterait faire porter le zéro reste à charge. » Selon son estimation, le reste à charge des ménages sur les prothèses dentaires atteint 2,4 milliards d’euros.