Mon rêve bleu

La société française PRED importe depuis peu une gamme de matériaux à base de MTA de la marque brésilienne Angelus. Ce fabricant concurrence quelques productions européennes ou américaines parmi les plus fameuses dans ce domaine. Constituées de silicate de calcium, les biocéramiques présentent une excellente biocompatibilité et le pouvoir d’induire la minéralisation de tissus mous à leur contact. Le MTA d’origine est une poudre grise ou blanche que l’on utilise mélangée à de l’eau en toute petite quantité. Il sert pour les coiffages directs, l’obturation de perforations du plancher de la chambre pulpaire ou des canaux.

Pour des volumes supérieurs

Le MTA Repair HP essayé ici est conçu pour traiter des volumes plus importants et concurrencer, selon l’importateur, l’un des produits phares de l’industrie française, la Biodentine™ de la société Septodont. La Biodentine™ n’est pas du MTA, mais ses indications recouvrent celles de ce dérivé du ciment Portland, tout en étant plus étendues.

Sa présentation, sous forme de capsules à vibrer, met à la disposition de l’utilisateur une quantité importante de produit pour servir de substitut dentinaire sous un composite ou une restauration prothétique. Particulièrement bien tolérée par la pulpe et permettant de conserver des dents vivantes en présence de caries profondes, la Biodentine™ n’est pourtant pas sans présenter quelques limitations ou inconvénients : une quantité prédéfinie de produit relativement importante dans une capsule à vibrer, un temps de prise plutôt long et un prix de revient non négligeable. La firme Angelus propose une forme de MTA différente, beaucoup moins élaborée. Le produit est effectivement meilleur marché que son concurrent, mais les quantités proposées sont infiniment moindres. La poudre est contenue dans de petites capsules à bouchon orange et on la mélange à la main au liquide fourni dans de petites fioles en plastique.

Quantité limitée

Qu’on ne s’y trompe pas : pas question ici de remplir une cavité sur molaire, voire une chambre pulpaire dans sa totalité.

On ignore d’ailleurs les propriétés mécaniques du produit après la prise. Le volume de poudre représente peut-être un quart, voire un cinquième, du contenu d’une capsule de Biodentine™. Il faut être extrêmement prudent avec le liquide : une ou deux gouttes seulement sont nécessaires pour obtenir une pâte de la bonne consistance, sinon c’est une flaque impossible à manipuler que l’on obtient. Contrairement au MTA de base, celui-ci a une couleur légèrement bleutée. Il m’a semblé qu’une fois malaxé, il devenait de plus en plus blanc au bout de quelques instants. Si la préparation est on ne peut plus simple, la manipulation de la pâte n’a rien d’aisé, mais cela n’est pas un scoop : c’est la même chose avec tous les produits de ce type. Le matériau durcit en 15 minutes mais, la quantité employée étant très faible, je l’ai toujours recouvert d’un ciment provisoire ou d’un verre ionomère dans la séance. Question réaction biologique, il est parfait puisque, en coiffage, pulpotomie ou traitement de perforations radiculaires, le silence postopératoire a été total. Fort peu de choses à voir, donc, avec la Biodentine™ mais des qualités de base suffisantes pour un usage plus souple et plus économique, quoique plus restreint que le produit français.