Chic et mat

Depuis qu’Heraeus a été repris par la société japonaise Mitsui Chemical, le nouveau groupe Kulzer est un peu moins présent qu’autrefois sur le marché des produits dentaires. Il a en revan­che une activité très soutenue dans le domaine de la prothèse par CFAO et tout ce qui touche au numérique. La compagnie allemande a peut-être été l’une des premières à commercialiser des silicones à empreinte d’aspect mat, capables d’être scannés pour l’obtention de modèles de travail entièrement virtuels. Les matériaux habituels sont en effet brillants après la prise, ce qui produit de nombreux reflets sous le faisceau lumineux du scanner. On peut évidemment poudrer les empreintes mais chacun imagine aisément la perte de temps et de précision générée.

Temps de travail modulable

J’ai voulu savoir ce que valaient ces produits et ai entrepris de tester l’un de leurs light en cartouche de 50 mL. Même si l’on continue de travailler avec des modèles en plâtre, ce qui est mon cas, ces silicones sont suffisamment polyvalents pour la prothèse traditionnelle. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas employé, pour mes tests, ceux de haute viscosité de la même marque, mais d’autres silicones en cartouche pour malaxeur automatique, chimiquement compatibles avec celui-ci, et brillants, eux, après la prise. L’une des spécificités depuis longtemps de la gamme Flexitime, c’est que ces matériaux ont un temps de travail relativement « élastique » et un temps de prise en bouche assez rapide. Je n’ai jamais très bien su comment cela fonctionnait, mais force est de constater qu’ils conviennent aussi bien aux empreintes unitaires qu’à celles de plusieurs éléments à la fois. Le temps de prise annoncé de ce light flow est de 2 minutes en bouche, ce qui est assez peu mais qui se révèle suffisant étant donné la grande fluidité et l’étonnante mouillabilité du produit.

Lisibilité exceptionnelle

Le matériau est de couleur chair, un beige rosé d’une étonnante lisibilité. Avec les embouts jaunes habituels, la pression d’extrusion est relativement élevée. Je ne l’ai pas testé, mais je pense qu’en utilisant des embouts intrabuccaux blancs sur embouts mélangeurs à embase turquoise, l’extrusion devrait être plus confortable et plus rapide pour l’enregistrement de plusieurs dents. Après la prise, la matité de l’empreinte se révèle un atout particulièrement intéressant : ne serait-ce qu’à l’œil, elle permet de voir beaucoup mieux les moindres reliefs et éventuels défauts, se révélant d’une précision remarquable. Même si le sang n’est pas franchement son ami, un peu d’humidité sur les dents ne fait pas peur à ce produit qui la chasse assez bien. Si le Flexitime initial ne m’a jamais totalement séduit, j’avoue avoir été très agréablement impressionné par celui-ci. Un silicone de plus à mettre en tête de la liste des plus performants du marché, lesquels, petit à petit, arrivent presque à égaler les polyéthers au caractère hydrophile jusqu’à présent supérieur. La gamme Fast & Scan est aujourd’hui riche de quatre silicones de haute viscosité en pot ou en cartouche pour malaxeur automatique et de deux fluides : le light flow testé ici et un autre, medium flow, plus épais. Je préfère presque toujours les versions les plus fluides, associées à un lourd en cartouche pour malaxeur, qui ne doit pas être trop visqueux pour ne pas chasser tout le light ou provoquer des tirages. Un assemblage qui donne ici entière satisfaction.