C’est beaucoup mieux à deux

Quoique discrète depuis quelque temps, la société Micro Mega, désormais intégrée au groupe international Sanavis, continue de tracer sa voie. Depuis toujours fidèle à la rotation continue, la compagnie française a dévoilé, pour l’IDS, un nouveau système de préparation canalaire. Comme son nom l’indique, le 2Shape est constitué de deux nouvelles limes en nickel-titane de 25/100 à la pointe, l’une en conicité 0,04 et l’autre en 0,06.

Rassurants et fiables

Ces deux instruments s’inscrivent dans une séquence très simple : un cathétérisme à l’aide d’un MMC 10, une première exploration avec la lime TS1, une mesure de travail à l’aide d’une lime manuelle 15 et une préparation finale avec la TS2. Pourquoi deux limes plutôt qu’une, à l’heure où les leaders mondiaux tendent à promouvoir des systèmes d’instruments uniques ? Sans doute parce que Micro Mega préfère ne pas trop bousculer les concepts éprouvés et proposer un ensemble fiable aux résultats sans surprise. Fiables, ses instruments l’ont toujours été. Depuis longtemps, les fractures sont rares, si ce n’est inexistantes, à moins d’y mettre de la mauvaise volonté. Faisant suite au One Flare® avec son métal doré ayant subi un traitement thermique, les 2Shape sont usinées dans le même alliage, dénommé T.Wire, 40 % plus résistant à la fatigue cyclique que le nickel-titane conventionnel. Pas tout à fait aussi « molles » que d’autres, elles demeurent relativement élastiques, ce qui leur conserve une certaine agressivité. De fait, la sensation qu’elles procurent dans le canal est une sorte de sécheresse, un contact dur, mais tout de même très rassurant : on peut y aller franchement, on ne perçoit aucun risque de casse ou même de déformation irréversible.

Élargissement contenu

La TS1, d’une conicité de 4 %, pénètre comme dans du beurre très loin dans le canal et peut, sans effort sur des canaux sans calcification excessive, atteindre la longueur de travail après une simple exploration à la lime 15. On peut naturellement passer d’abord un One Flare® pour évaser le tiers cervical, mais cela ne semble pas indispensable selon la vidéo de démonstration proposée par le fabricant. Le passage de la TS2, lui, est un peu plus laborieux. Il faut un peu insister, voire la retirer au cours du travail pour éliminer les débris accumulés entre ses spires. La section de ces deux limes est semblable à celle des autres instruments récents de la marque : un triangle aux angles acérés, mais avec l’un des sommets en dedans de l’enveloppe de rotation. Ce sont donc surtout deux arêtes qui travaillent, avec une pénétration progressive et sans aspiration, sorte de reptation très sécurisante. Plus importante que sur les limes à section en S, l’âme centrale rend ces instruments plus rigides, avec une capacité de coupe un peu plus faible près de la pointe. Malgré la conicité de 6 % de la TS2, celle-ci reste insuffisante dans pas mal de situations. Heureusement, le fabricant propose deux limes complémentaires, les F35 et F40, en conicité de 4 %, que je n’ai pas testées mais qui semblent très prometteuses.