Joint marginal des couronnes conventionnelles et des couronnes usinées

La conception et la fabrication assistées par ordinateur (CFAO) sont de plus en plus utilisées par les laboratoires de prothèses dentaires. Cette méthode numérique réduit les coûts en diminuant le temps de travail du technicien et le prix des matériaux. Les scanners numériques intrabuccaux permettent des prises d’empreintes virtuelles, éliminant entre autres la nécessité de matériaux d’empreinte. L’empreinte numérique supprime ou réduit les risques d’imprécision liés à l’empreinte elle-même, à sa désinfection, aux aléas de son transport ou à la fabrication du modèle en plâtre. La couronne est fabriquée par une méthode soustractive à partir d’un bloc de céramique ou de composite usiné industriellement. La combinaison d’une empreinte et d’un fraisage numériques peut améliorer le joint marginal des restaurations. Un joint défectueux peut conduire à une accumulation de plaque dentaire, au délitement du ciment de scellement et à une inflammation parodontale. Le but de cette étude est de comparer l’adaptation des couronnes fabriquées avec les méthodes conventionnelle et numérique.

Matériel et méthode

Une prémolaire maxillaire artificielle est préparée pour recevoir une couronne tout céramique avec un congé cervical de 1 mm de profondeur et une réduction occlusale de 1,5 à 2 mm d’épaisseur. L’arcade entière du modèle artificiel et l’arcade antagoniste sont enregistrées à l’aide d’un scanner de laboratoire pour élaborer un maître-modèle comportant le modèle positif unitaire de la préparation de la prémolaire. À partir de ce dernier sont fabriquées 30 couronnes en disilicate de lithium, dont 15 couronnes par une méthode conventionnelle et 15 autres par la méthode numérique globale (empreinte et fraisage). Les mesures des hiatus marginaux sont réalisées à 8 endroits différents de la limite cervicale.

Résultats et discussion

Pour les couronnes usinées, la moyenne des hiatus marginaux est de 48 ± 25 m, significativement inférieure à celle des hiatus des couronnes conventionnelles (74 ± 47 m). L’analyse des résultats de cette étude suggère que les hauteurs des hiatus des couronnes fabriquées avec la méthode entièrement numérique sont significativement inférieures à celles mesurées sur les couronnes conventionnelles. Cependant, les hiatus marginaux dans les deux groupes s’avèrent être cliniquement acceptables. Aucune couronne n’a été entièrement exempte d’anomalies.