À Luxembourg-Ville, le cabinet dentaire de Sébastien Echelard et de Loïc Veche reflète une belle conception du travail en équipe, axée sur l’hygiène et la complémentarité. Chaque décision est prise en concertation avec leurs collaborateurs. Tous participent à une aventure commune au sein d’un espace design et ergonomique, pensé pour le bien-être de chacun.
Sur le comptoir, à l’accueil, une corbeille de fruits frais. Cette incitation à une alimentation saine, premier message à l’intention des patients, reflète d’emblée l’esprit dans lequel exercent Sébastien Echelard et Loïc Veche, associés depuis 10 ans. Une condition sine qua none pour que soins et bons gestes prennent sens. À leurs côtés, Carmen Rousso, hygiéniste dentaire axée sur la détection et l’explication de la flore bactérienne, formée à l’université de Naples, est l’un des piliers de l’équipe. Selon elle, « il faut expliquer l’invisible ». Ce propos est au cœur de la philosophie de soins du cabinet, situé au sud-est de la capitale luxembourgeoise. Chaque prise en charge est inconditionnellement accompagnée, lors de la première visite, d’un contrôle bactériologique, à partir de prélèvements déposés sur des plaques, immédiatement observés au microscope et montrés au patient sur l’écran d’un ordinateur. Rien de plus parlant lorsqu’on voit gigoter des centaines de bactéries et que l’on sait qu’elles se trouvent dans sa bouche. Les prélèvements sont ensuite envoyés dans un laboratoire d’analyses externe. L’hygiéniste consacre 1 heure à faire le point, expliquer et aborder la question des risques parodontaux : c’est en traitant l’invisible que l’on protège le visible — les dents, la gencive.
La prévention est, ici, un des axes principaux de l’exercice dentaire, l’objectif étant de faire prendre conscience au patient qu’il est acteur et seul responsable de la santé de sa bouche. « Nous expliquons à chacun quel sera le protocole d’hygiène et de soins à suivre à la maison, explique Carmen. Ensuite, au fil des mois, nous constatons ensemble l’amélioration de l’état bucco-dentaire et la rapidité des progrès. » Informer, définir les bonnes pratiques à suivre et, de ce fait, faciliter la conservation des dents : la technique est probante. Le binôme de praticiens et les trois orthodontistes qui interviennent à leurs côtés, Laurent Petitpas, Marie Christian et Jean-Maxime Terrasse, exercent donc leur « art dentaire » en privilégiant la prophylaxie lors de chaque prise en charge. La complémentarité des deux chirurgiens-dentistes contribue au succès que rencontre leur cabinet. Un cabinet caractérisé par la bonne humeur, la disponibilité et, surtout, un accompagnement fait d’explications claires. Jessica de Melo, secrétaire chargée des tâches administratives et de la comptabilité,raconte : « Avant de travailler ici, j’étais une patiente du cabinet. J’ai été frappée par l’attention et les conseils postopératoires. On repart rassuré, en ayant compris ce qui a été fait et quelles sont les instructions à suivre pour pallier la douleur. » Sans compter qu’en cas de problème, le patient peut rappeler et obtenir un rendez-vous, si nécessaire, dans la journée.
L’association de Sébastien Echelard, spécialisé en implantologie, parodontologie et dents de sagesse, et de Loïc Veche, spécialisé en endodontie et dentisterie biomimétique, remonte à une dizaine d’années. Le premier, d’origine brestoise, diplômé en sciences dentaires et d’études supérieures en implantologie de l’Université libre de Bruxelles (ULB), arrive au Luxembourg en 2002. Il collabore avec l’ancien propriétaire du cabinet qui lui propose bientôt de lui revendre ses murs et sa patientèle. Le second, un ami d’origine nancéenne, diplômé en chirurgie dentaire et titulaire d’une maîtrise de sciences biologiques et médicales de l’université de Nancy 1, lui offre de s’associer. Tous deux détiennent plusieurs certificats d’études supérieures et sont très impliqués dans la profession. Ils décident alors de se lancer dans l’aventure et de créer un cabinet qui corresponde à l’idée qu’ils se font de leur exercice, chacun avec ses spécialités, son espace et travaillant en complémentarité avec l’autre. Ils rachètent les lieux en 2005 et lancent des travaux 2 années plus tard en prenant en compte l’avis de leurs assistantes et de l’équipe tout entière. L’objectif ? Créer une identité visuelle se rapprochant de ce qu’ils sont. C’est le cabinet d’architectes allemand PD Raumplan qui les conseille et établit un plan de gestion des différents corps de métiers. En 17 jours, le cabinet change de style, mêlant design et touches tendance, jeux de lumière naturelles et artificielle, courbes et lignes de fuite, tons sobres et éclats de couleurs vives. « Lorsqu’on travaille plus de 50 heures par semaine dans un lieu, observe Sébastien Echelard, il faut s’y sentir bien. »
Une réflexion est par ailleurs menée pour l’ergonomie et l’accueil du patient. De fait, c’est le « concept arrière » qui a été choisi dans chaque salle de soins : le patient ne voit pas les instruments, occultés, et l’approche se fait par le côté, évitant ainsi tout sentiment d’agression. À cela s’ajoute une organisation selon un système tub and tray par lequel les rangements dans des bacs et sur des plateaux amovibles permettent un séquençage précis de soins et, donc, supprime les imprévus. « À partir du moment où nous avons établi un protocole spécifique, le déroulé de l’acte est établi et facilité », note Loïc Veche. Une démarche non seulement thérapeutique mais également psychologique. La patientèle, venue des quatre coins de la planète, apprécie le côté dépouillé, voire minimaliste, de tout ce qui peut évoquer le soin, et la précision des actes, dans une démarche résolument globale. Installée dans l’un des fauteuils Adec orienté vers une baie vitrée ou une fenêtre, elle peut alors laisser son regard vagabonder sur les toits des immeubles voisins et le ciel, à l’extérieur du cabinet. « C’est apaisant pour chacun et cela facilite les soins », observe Rebecca, l’assistante de Sébastien Echelard. L’organisation du travail et de l’espace vient ainsi consolider la philosophie humaniste et zen de toute l’équipe.
Le cabinet de 160 m2 s’étire sur 2 étages lumineux avec, au sol, du parquet flottant. Ici et là, des touches de couleurs vives, des sièges en métal gris ou transparents. Chaque balcon est recouvert de gravier et décoré de buis taillés en boule. Par temps clair et ensoleillé, les stores beiges n’altèrent en rien la clarté. Les trois salles de soins et la salle de chirurgie se succèdent autour de l’accueil, de la salle d’attente et d’un couloir aux formes rectangulaires mêlées d’arrondis qui rappellent l’intérieur d’un bateau. Le tout donne l’impression d’être à bord d’une embarcation design et rassurante avec, au centre, une création personnelle des deux chirurgiens-dentistes : un lavabo original façonné sur place et modelé à la main, symbole d’hygiène, d’esthétisme, d’inventivité. Chaque salle de soins bénéficie de concepts sur mesure : meubles design et ergonomiques Medorg, installations Arseus Dental pour une organisation optimale et un environnement de travail performant. La salle de chirurgie est recouverte de Kerlite, une céramique ininflammable et inoxydable avec des dalles de carrelage de 3 m au sol et, sur les murs, des plaques de 1 × 1 m. Enfin, au rez-de-chaussée de l’immeuble, le laboratoire de prothèses du cabinet permet de gagner un temps considérable pour patients et praticiens, en travaillant en temps réel et dans l’échange.
À l’accueil, tour à tour Jessica et les assistantes, Rosana, Rebecca et Patricia, répondent au téléphone. Toutes les langues défilent : luxembourgeois, français, anglais, italien… Luxembourg-Ville, 5e place financière d’Europe, compte en effet un peu plus de 100 000 habitants dont 65 % de 143 nationalités différentes. Juste en face, dans la salle d’attente, des chaises transparentes signées Philippe Starck et, solennel, un canapé Marshmallow Sofa dessiné par George Nelson et composé de 18 coussins disposés sur une trame en métal dans des tons bruns : tels d’immenses bonbons, ils semblent être suspendus en l’air. La stérilisation, quant à elle, est équipée d’un Clean One pour le traitement complet et traçable de tous les instruments après usage et avant stérilisation à vapeur d’eau saturée avec un Melag Vacuklav 44-3 et décontamination additionnelle dans la cuve de nettoyage par ultrasons Sonocleaner 2017. C’est Rosanna, l’assistante de stérilisation, qui est en charge de cet espace, avec en moyenne 2 500 instruments à manipuler par jour. Enfin, salle de repos, espace pour recevoir les patients et radiographie panoramique Veraviewepors Morita occupent l’étage, dans un cadre épuré aux lignes de fuite enchâssées dans un espace esthétique — mélange de métal et de bois, de blanc et de gris.
Tous les quarts d’heure, on entend sonner les cloches de l’église voisine. Sébastien Echelard et Loïc Veche enchaînent les rendez-vous, sans stress. Le temps est donné au temps. Si l’un comme l’autre travaille 4 jours par semaine, tous deux consacrent le reste de leurs occupations à leur famille et à leurs passions : pour le premier le design, pour le second le sport et l’histoire. « On ne peut s’épanouir que si on a un équilibre personnel », assurent-ils. L’esprit d’équipe et la logistique qu’ils ont su créer sont essentiels. « La réussite ne se construit que collectivement, affirment-ils. C’est l’échec qui est individuel. »
L’optimisation du stock est gérée comme dans une filière automobile (supply chain) : le produit arrive, est scanné, entre dans le logiciel de comptabilité, est intégré au flux de production. Cela permet de faire des économies et de ne pas avoir de produits périmés. Tout circule. Et cela crée un cercle vertueux.