Tout est dans le manche

Si l’amalgame n’a jamais vraiment posé de problèmes de points de contact proximaux, c’est loin d’être le cas des composites postérieurs. Ainsi, même après une trentaine d’années d’utilisation de ces produits, les difficultés à résoudre restent encore réelles aujourd’hui. Les coins que l’on insère dans l’espace interproximal font partie de l’arsenal thérapeutique indispensable pour obtenir les résultats souhaités. Jadis en bois d’érable, ils sont aujourd’hui en plastique, de formes et de tailles diverses. La société américaine Garrison, depuis longtemps investie dans ce domaine d’activité, propose les Wedge Wand, qui valent vraiment le détour.

Toujours trop d’instruments

Comme nous le savons tous, placer un coin entre les dents, surtout celles tout au fond de la bouche, n’est pas forcément très confortable. On utilise pour cela des précelles conventionnelles, même si certains fabricants en préconisent d’autres, spécifiques à blocage, adaptées à la forme de leurs coins. Personnellement, je suis hostile à l’utilisation de tout équipement supplémentaire qui ne fait que compliquer la gestion et la stérilisation du matériel, sans parler du coût additionnel que cela occasionne. Retirer le coin est parfois presque plus difficile que de le mettre en place : souvent, il glisse entre les mors de l’instrument, ce qui peut devenir horripilant.

Une conception unique

Les Wedge Wand sont en plastique de couleurs vives, disponibles en quatre tailles et constitués de deux parties formant un ensemble d’une seule pièce : le coin proprement dit, qui se prolonge à sa base par une tige cylindrique de 3 mm de diamètre et de 6 cm de long. Celle-ci sert de manche très pratique pour le saisir, d’autant qu’on peut facilement le plier à la jonction entre les deux parties afin que la tige de préhension soit dirigée vers l’avant de la bouche en situation de travail. Si l’on s’estime gêné par ce manche un peu encombrant, il est très facile de le sectionner en le tournant légèrement, mais on perd alors le bénéfice de sa présence au moment de retirer le coin de la bouche.

Mise en place simplissime

Installer le coin sans aucun outil autre que ses doigts est, je dois le dire, un vrai régal. Cela s’effectue sans aucune difficulté du côté vestibulaire, mais reste plus délicat du côté lingual ou palatin. La surface latérale des Wedge Wand est légèrement grainée, ce qui leur évite de glisser une fois en place comme cela peut arriver avec les coins souples et lisses. Légèrement recourbés, ils ressortent sans se planter dans la papille du côté opposé à celui de l’insertion. Assez rigides enfin, ils assurent un véritable écartement – certes modéré – en plus du plaquage de la matrice contre la paroi cervicale de la cavité. Le seul reproche que je leur ferais concerne leur forme : je la préférerais un peu plus anatomique. Difficile d’expliquer cela, je trouve qu’ils ne sont pas assez hauts ou larges même si, dans l’ensemble, ils représentent un véritable avantage en termes de confort et d’efficacité.