Tout ça pour ça

Friand de nouveautés et client depuis longtemps chez Septodont, je n’ai pas hésité une seconde pour commander un coffret de Racecord Caps après en avoir vu la publicité dans un des flyers de cette société. Je ne suis pourtant pas très fan de ces pâtes qui permettent d’écarter la gencive et d’assurer l’hémostase avant la prise d’empreinte en prothèse conjointe. Depuis l’explosion commerciale et médiatique de l’Expasyl (Pierre Rolland/Actéon) il y a déjà pas mal d’années, nombre de fabricants ont proposé des solutions similaires, avec plus ou moins de bonheur.

Une formule éprouvée

Le Racecord Caps est élaboré selon le même modèle, avec des spécificités qui le rendent plutôt séduisant. Rappelons le concept : une pâte, composée de kaolin très absorbant, d’eau et de chlorure d’aluminium est déposée via une canule plus ou moins fine au niveau du sulcus. L’action mécanique du matériau, assez ferme et sa capacité à éponger les fluides et à assurer l’hémostase grâce au sel d’aluminium permettent après un laps de temps de 1 à 3 minutes, d’obtenir un évasement modéré de la gencive, sans traumatisme excessif, pour enregistrer avec précision les limites cervicales des préparations. La méthode est relativement facile à employer, elle réclame peu de temps, se révèle largement plus confortable pour le patient et le praticien que l’insertion d’un fil de rétraction gingivale. Soulignons cependant que les nouveaux concepts prothétiques, avec des préparations juxta-gingivales et l’utilisation d’élastomères hydrophiles, limitent aujourd’hui l’intérêt de ces méthodes. La gencive ayant néanmoins une tendance naturelle à saigner, le pouvoir hémostatique de ces produits peut s’avérer bien pratique.

Présentation astucieuse

Les Racecord Caps se présentent sous forme de capsules enfermées individuellement dans une poche de plastique métallisé. Cela permet de conserver la pâte humide jusqu’au moment de l’utilisation, un gage de qualité et de sécurité. Les capsules ont une forme tout à fait unique : assez longues, elles sont fermées au niveau de la buse par un bouchon à vis, identique à celui qui verrouille les seringues de composite fluide. Ce bouchon retiré, on installe à la place l’une des longues canules coudées livrées dans un petit sachet à part. Celles-ci sont en métal mou, d’un diamètre assez large pour faciliter l’extrusion de la pâte. La capsule, équipée de sa buse, est placée dans un pistolet à composite standard. L’extrusion est extrêmement confortable car la pâte, vert olive clair, de consistance assez souple, passe très aisément dans la canule même légèrement pliée. Laissée en place quelques minutes, elle s’élimine assez facilement d’un puissant jet d’air-eau et laisse une surface gingivale exsangue et sèche… durant une poignée de secondes. Car si la gencive saignait un peu avant l’intervention, le miracle s’avère de très courte durée. Sur les quatre ou cinq essais que j’ai faits, je n’ai constaté ni hémostase durable, ni élargissement sulculaire notable. Bref, un fiasco complet. Je suis vraiment surpris de l’écart entre le soin apporté au conditionnement du produit, qui bénéficie de capsules originales vraiment très bien conçues, et les résultats médiocres que j’ai systématiquement obtenus. Dommage !