Clinic n° 03 du 01/03/2015

 

DENTISTERIE RESTAURATRICE

Maxime DROSSART  

Docteur en chirurgie dentaire
Consultation biomimétique
hôpital Charles Foix (Ivry)
Exercice libéral
78 avenue de la Grande Armée75017 Paris

Les restaurations postérieures en composite s’imposent dans notre pratique actuelle. Les matériaux réservés aux techniques directes ont beaucoup évolué et cherchent à rendre cette procédure plus simple et plus reproductible qu’avant. Dans le cas de lésion proximale, une difficulté s’ajoute pour la restauration : la restitution de l’anatomie et du contact proximal. L’atteinte de cet objectif sera directement ressentie par le patient en termes de confort au quotidien.

Au carrefour des embrasures vestibulaire, linguale, occlusale et cervicale, le contact proximal assure une fonction essentielle dans la stabilité de l’arcade, la déflexion alimentaire et la protection du parodonte. Il est en rapport direct avec le respect des formes axiales de la dent.

L’obtention d’une anatomie proximale satisfaisante est un défi difficile à relever lors de la procédure clinique, surtout lorsque deux restaurations se font face. Les systèmes de coffrage et de matriçage se sont largement développés et offrent des solutions intéressantes. Aujourd’hui, le recours à des matrices sectorielles galbées associées à un coin interdentaire et à un anneau séparateur est la technique de choix. Ces systèmes sont largement commercialisés mais aucun n’offre une imitation précise et personnalisée du galbe des faces proximales. C’est pourquoi, lorsque les structures résiduelles le permettent, il peut être intéressant d’en tirer avantage en les enregistrant selon la technique de l’anneau séparateur personnalisé « custom ring » décrite par Jordi Manauta en 2013 sur le blog StyleItaliano.org.

Le but de cet article est de présenter le protocole opératoire et l’intérêt de la technique dite de « l’anneau séparateur personnalisé » par l’intermédiaire de cas cliniques illustrés et commentés.

Discussion/conclusion

La procédure clinique de « l’anneau personnalisé » demande une étape supplémentaire par rapport à la technique conventionnelle. Mais après une courte période d’apprentissage, cet investissement est largement récompensé par la bonne adaptation des matrices qui limite d’autant le risque d’inadaptation cervicale et qui diminue les besoins de finitions. On note aussi un meilleur profil d’émergence dans le sens corono-apical et une surface de contact plus physiologique puisque l’enregistrement du galbe se fait dans les trois sens de l’espace. La surface de contact obtenue avec d’autres systèmes est souvent déportée en coronaire par le coin interdentaire avec contact trop punctiforme rarement durable.

Elle ne nécessite pas l’acquisition de nouveau matériel. Un simple anneau de McKean à mors cylindriques (qui peuvent être sablés afin d’améliorer la tenue de la digue liquide) et une seringue de digue liquide suffisent, l’écueil le plus courant étant la fracture du matériau inséré en interdentaire lors du retrait de l’anneau. L’isolation préalable des dents à l’aide de vaseline diminue ce risque. D’autres matériaux peuvent se substituer à la digue liquide tant qu’ils sont modelables et photopolymérisables (composite fluide, résines souples de temporisation…). À vous de jouer !

NB : L’ensemble des cas cliniques présentés a été exécuté en pratique privée sans assistance au fauteuil et sur des patients qui ont réglé des honoraires correspondant aux soins réalisés.

Les horaires présentés en cas 1 sont donnés à titre indicatif. Ils ne constituent pas un temps moyen classique.

RÉUSSIR SON POINT DE CONTACT

Il est judicieux de placer tout de suite les deux matrices. Cela permet d’assurer un bon positionnement du contact dans le sens mésio-distal. Si le système adhésif peut être appliqué simultanément sur les deux dents, la stratification du composite doit se faire de façon séquencée. La première dent est stratifiée complètement, la seconde matrice jouant alors un simple rôle de contre-matrice. L’anneau est retiré, ainsi que la matrice présente au niveau de la dent stratifiée, puis l’anneau est remis en place. Le montage du second composite est alors réalisé avec une seule matrice en place, limitant d’autant l’épaisseur de métal au niveau de la surface de contact.

Cas 1 : temps par temps d’un cas iconographié au sein d’un cabinet libéral

Cas 2

Cas 3

LECTURES CONSEILLÉES

Cheron R, Cazier S, Tirlet G. Le coin et l’anneau. Inf Dent 2012;94:12-17.

Cheron R, Drossart M, Tirlet G. Le coin et l’anneau (2e partie). Inf Dent 2013;95:11-15.

Dietschi D, Spreafico R. Adhesive metal free restorations : new concepts for the treatment of posterior teeth. Berlin : Quintessence Publishing, 1997.

Dietschi D, Spreafico R. Restaurations adhésives pour les dents postérieures. Techniques directe et semi-directe. Réal Clin 1998;9:377-392.

Goodchild JH. Does a consistently reliable solution exist for the successful placement of class II composite resin restorations Compend Contin Educ Dent 2013;34 (n° spécial 4):8-12.

Jordi Manauta. Custom ring. http://www.styleitaliano.org/jordi-manauta-custom-rings/

Jordi Manauta. Custom ring updated. http://www.styleitaliano.org/jordi-manauta-custom-rings-updated/

Manauta J, Salat A. Layers : an atlas of composite resin stratification. New Malden : Quintessence Books, 2012.