Photopolymérisation des ciments de scellement à travers des restaurations épaisses

Pour le scellement des restaurations indirectes en composite ou en céramique, les ciments résine à prise duale (autopolymérisables et photopolymérisables) sont fréquemment préférés aux photopolymérisables parce qu’ils garantissent mieux une polymérisation complète sous les restaurations. Récemment, des composites photopolymérisables de restauration ont été proposés comme une alternative aux ciments à prise duale de scellement. Mais des restaurations de grande épaisseur permettent-elles une polymérisation suffisante de ces ciments ? Le but de cette étude est de vérifier le durcissement de deux ciments, l’un photopolymérisable de restauration et l’autre à prise duale de scellement, sous l’action d’une lampe LED, à travers d’épaisses endocouronnes indirectes en composite ou en céramique.

Matériel et méthode

Des endocouronnes en céramique et en composite épaisses de 7,5 mm sont fabriquées selon la technique CFAO pour reconstituer une molaire. Le ciment de scellement est soit un ciment résine à prise duale (Variolink® II A3, Ivoclar Vivadent), soit un ciment composite photopolymérisable de restauration (Tetric® A3, Ivoclar Vivadent). L’embout lumineux de la lampe (1 200 mW/cm²) est dirigé vers trois faces différentes des restaurations avec, pour chacune, une durée d’illumination de 90 secondes. Les groupes contrôles de Variolink® II et de Tetric® sont obtenus par photopolymérisation directe pendant 40 secondes. Après dépose des restaurations qui, par précaution, avaient été enduites de glycérine, chaque ciment de scellement polymérisé est testé à sa surface afin d’évalueer sa microdureté Vickers.

Résultats et discussion

Les résultats montrent que la microdureté Vickers est significativement influencée par le type du matériau de scellement. Ainsi les valeurs du Variolink® II (prise duale) polymérisé à travers les endocouronnes en composite ou en céramique sont proches de celles du groupe contrôle. Au contraire, les valeurs du Tetric® (photopolymérisable) sont significativement inférieures aux valeurs contrôles d’environ 10 à 12 %. Même si une partie de l’énergie lumineuse se perd en traversant la restauration épaisse, il en reste suffisamment pour promouvoir une polymérisation adéquate des ciments photopolymérisables. Une durée d’exposition prolongée (270 secondes) compense la part d’énergie lumineuse perdue à travers l’endocouronne. Le matériau de la restauration indirecte a une influence non significative sur la profondeur de la polymérisation.