Clinic n° 03 du 01/03/2015

 

DÉMOGRAPHIE PROFESSIONNELLE

ACTU

Entre 1999 et 2013, le nombre des praticiens pour 100 000 habitants est passé de 68 à 63,1. Ce retrait n’a pas été équivalent dans toutes les régions. Pour autant, il n’y a pas eu de rééquilibrage des disparités entre régions, montre une étude de l’ONDPS* consacrée aux chirurgiens-dentistes, publiée dans son rapport 2013-2014.

L’appareil de formation en odontologie constitué de 16 facultés réparties dans 13...


Entre 1999 et 2013, le nombre des praticiens pour 100 000 habitants est passé de 68 à 63,1. Ce retrait n’a pas été équivalent dans toutes les régions. Pour autant, il n’y a pas eu de rééquilibrage des disparités entre régions, montre une étude de l’ONDPS* consacrée aux chirurgiens-dentistes, publiée dans son rapport 2013-2014.

L’appareil de formation en odontologie constitué de 16 facultés réparties dans 13 régions semble avoir un effet déterminant sur les inégalités démographiques régionales. L’étude montre en effet un lien « remarquable » entre le lieu de ses études et celui de l’installation. À l’exception de la région Champagne-Ardenne et de la Corse, la densité de chirurgiens-dentistes est très nettement plus élevée dans les régions dotées d’une UFR d’odontologie. Les praticiens choisissent de préférence la région dans laquelle ils ont été étudiants pour s’installer : 65 % des praticiens formés en France exercent dans leur région de formation, 32 % dans le département où ils ont obtenu leur diplôme et 33 % dans un autre département de la même région. Il en découle naturellement que, toujours à l’exception de la Champagne-Ardenne et de la Corse, les 9 régions qui ne comptent aucun lieu de formation en odontologie (Haute et Basse-Normandie, Picardie, Limousin, Centre, Corse, Poitou-Charentes, Bourgogne et Franche-Comté) sont aussi les régions où la densité de chirurgiens-dentistes est la plus faible. La régionalisation du numerus clausus n’a pas permis de réduire les inégalités parce que les ajustements ont été très marginaux et dictés par la capacité de formation des UFR.

L’apport de praticiens diplômés à l’étranger ne semble pas non plus avoir modifié cette tendance. Les praticiens formés à l’étranger « ne vont pas spécialement » vers les régions les moins dotées en praticiens.

* ONDPS : Office national de la démographie des professions de santé.

Faut-il maintenir le numerus clausus ?

L’ONDPS s’interroge sur l’intérêt de maintenir le numerus clausus dans son rapport 2013-2014. Plusieurs constats militent en tout cas en faveur d’une « adaptation de cet outil de régulation » pour la profession dentaire. Le premier est la capacité réelle du numerus clausus régionalisé à réduire les disparités géographiques compte tenu de la localisation des UFR d’odontologie qui concentrent les étudiants dans 13 régions. L’autre constat est l’influence sur la démographie du nombre croissant de chirurgiens-dentistes titulaires d’un diplôme étranger qui exercent en France.

Pour compléter ses informations, l’ONDPS prévoit de réaliser une étude sur les mobilités internationales des quatre professions de santé : médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et sages-femmes.

OÙ S’INSTALLENT LES PRATICIENS DIPLÔMÉS À L’ÉTRANGER ?

Ils ne s’installent pas indifféremment dans toutes les régions. On retrouve le tiers d’entre eux en Île-de-France, 10 % en Rhône-Alpes, 9 % en PACA, 5 % en Haute-Normandie et 4 % en Midi-Pyrénées, dans le Languedoc-Roussillon et dans le Centre. Leur part est très variable selon les régions. Elle atteint 11,3 % en Haute-Normandie, 8,3 % en Basse-Normandie et 6,5 % en Île-de-France, tandis qu’elle n’excède pas 3 % dans une dizaine de régions.

« L’évolution démographique souhaitable » de la profession est « impossible » à établir, selon l’ONDPS auquel il manque des éléments sur le temps passé par type d’acte, l’évolution des techniques, les conséquences de la prévention et l’évolution de la consommation.