L’ÉVÉNEMENT
Les chirurgiens-dentistes auraient-ils pris l’habitude de se retrouver dans la rue, chaque année à la veille du printemps ? Battre le pavé n’est pas vraiment une tradition ancrée dans la profession. Et pourtant…
Rappelons-nous, le 15 mars 2013 à La Garde, près de Toulon, suivant l’appel des syndicats et des enseignants, un demi-millier d’étudiants et de praticiens étaient descendus réclamer la fermeture du centre Fernando Pessoa et demander des mesures contre ce...
Les chirurgiens-dentistes auraient-ils pris l’habitude de se retrouver dans la rue, chaque année à la veille du printemps ? Battre le pavé n’est pas vraiment une tradition ancrée dans la profession. Et pourtant…
Rappelons-nous, le 15 mars 2013 à La Garde, près de Toulon, suivant l’appel des syndicats et des enseignants, un demi-millier d’étudiants et de praticiens étaient descendus réclamer la fermeture du centre Fernando Pessoa et demander des mesures contre ce type de formation payante et sans autorisations sur l’ensemble du territoire. En juillet, une loi permettant de contrôler l’installation de centres de formation de santé paraissait au Journal officiel…
Un an plus tard, le 14 mars 2014, plus de 4 000 étudiants et praticiens défilaient à Paris pour demander l’application de cette loi. Les décrets seront enfin publiés peu après. Depuis, de reports en renvois, le centre de formation — maintenant appelé le CLESI — continue de former des étudiants à La Garde et à Béziers, mais la loi aura au moins évité l’ouverture de centres supplémentaires !
L’enjeu du 15 mars prochain est tout autre. L’ampleur du mouvement aussi.
À l’appel de neuf syndicats de chirurgiens-dentistes, il s’agit cette fois de défiler contre le projet de loi de santé aux côtés des médecins libéraux, des autres professions de santé, des étudiants et des internes ; contre un texte qui impose la généralisation du tiers payant, la mainmise de l’État sur l’organisation de la santé, la levée du secret médical pour les caisses de Sécurité sociale et les complémentaires. Outre le fait qu’il méconnaît la prévention bucco-dentaire, ouvre la voie à l’imposition des lieux d’installation et prévoit – sans que cela soit encore néanmoins inscrit – la dissociation de l’acte prothétique ! Le mot d’ordre du collectif ?« Le mouvement pour la santé de tous », qui rassemblera plus de quarante syndicats professionnels du cortège, sera le retrait du texte.