Tête de pioche

Si la lime A1 a certainement représenté l’innovation la plus spectaculaire du fabricant français Neolix, sa petite sœur, la Neoniti C1, n’en est pas moins intéressante. Elle est passée un peu inaperçue car elle succède à deux modèles moins originaux d’usage moins décisif. Hormis leur procédé de fabrication par électroérosion, le premier modèle n’était qu’une réplique de l’Endoflare de la société Micro Mega et le second une version en nickel-titane à mémoire de forme du même instrument. Plus séduisant mais avec les mêmes inconvénients : un profil faiblement agressif, une pointe qui l’était parfois un peu trop et une conicité assez forte, limitant la profondeur de pénétration à quelques petits millimètres seulement.

Pour l’entrée du canal

Ces limes rotatives, courtes et fortement coniques, sont destinées à évaser l’entrée des canaux pour éliminer les premières interférences afin d’aider l’introduction des instruments d’exploration puis de préparation finale. La C1, dont l’ambition est la même, se révèle pourtant bien plus habile dans cette tâche. Toujours campée sur un manche en métal doré, elle ne mesure que 15 mm de long. Sa tige, autrement dit la partie lisse, est aussi large que le haut de la partie travaillante de 11 mm. La conicité de 12 % et la pointe de 25/100 de millimètres de diamètre sont semblables à celles des modèles précédents. Le métal est, ici encore, ce fameux alliage à mémoire de forme capable de se plier à tous les caprices du canal tant il sait se courber sans effet de ressort. Il retrouve sa droiture sitôt passé sous l’eau chaude et, bien sûr, stérilisé, car cet instrument peut servir un grand nombre de fois avant de s’émousser.

Efficace et très sûre

La résistance à la fracture de cette lime est relativement exceptionnelle, à tel point qu’on oublie que cela a pu se produire, dans le passé, avec des instruments similaires en nickel-titane conventionnel. À l’inverse des limes « Initial », la C1, elle, pénètre assez loin dans le canal, comme si son extrémité était un peu plus fine. Aucune butée à déplorer en raison de sa pointe adoucie, mais la tendance à l’aspiration en direction de l’apex est en revanche très nette. Je sais que cela ne convient pas à tout le monde, mais je dois dire qu’elle ne me gêne en rien car elle est quand même facile à maîtriser et sans danger. Malgré sa conicité, j’ai constaté que la C1 pénétrait assez profondément en première intention, même sans repérage initial à la lime manuelle. Cela, bien sûr, à condition que le canal ne soit pas très calcifié car, dans ce cas, elle refuse obstinément de s’y engager. Celle lime fait également merveille pour amorcer une reprise de traitement, lorsque c’est de la gutta ou une pâte modérément dure qui obstrue le canal. De quoi gagner de précieuses minutes dans ce type d’intervention bien trop souvent fastidieuse.