On s’y attache

La société Elsodent propose depuis plusieurs années un excellent composite de reconstitution à prise duale, le Core D. Ce matériau se présente en cartouches de 10 ou 25 ml à double compartiment sur lesquelles on installe une petite canule de mélange. Sa viscosité relativement élevée lui évite de couler en bouche, tout en restant parfaitement thixotrope pour bien remplir les cavités les plus étroites. Cependant, cette consistance impose l’utilisation d’un pistolet toujours un peu encombrant. En complément de ce produit, le fabricant a décidé de proposer un matériau de composition similaire mais beaucoup plus fluide. Le Core D Flow est livré en petites seringues doubles de seulement 5 ml, dont la prise en main est extrêmement confortable en raison de leur taille réduite mais aussi de la viscosité de leur contenu.

Un usage agréable

La couleur est la même : un blanc opalescent légèrement translucide. Le Core D existe également en blanc opaque, mieux adapté aux restaurations corono-radiculaires car il tranche avec la couleur de la dentine. Le Flow ne semble pas offrir cette possibilité. Malgré sa fluidité élevée au départ, il est assez facile à maîtriser. La quantité déversée à chaque pression sur le piston est assez limitée pour éviter un épanchement anarchique du produit. En l’absence de moule, il est relativement aisé de figer à la lampe les premiers millimètres de résine puis de poursuivre l’extrusion car la prise spontanée du matériau ne s’effectue qu’au bout de quelques minutes. Une fois dur, celui-ci est assez résistant sous la fraise, mais tout de même légèrement moins rassurant que le Core D qui constitue une référence.

Bon pour les collages

La viscosité de ce composite le rend en revanche très intéressant comme matériau de collage pour fixer aussi bien des pièces métalliques comme des onlays ou inlay-cores que des prothèses en céramique ou en composite. Quel que soit son usage, il est impératif de l’employer avec un adhésif à prise duale, après mordançage total de préférence, pour une adhésion optimale aux structures dentaires. Si ce matériau offre donc une facilité d’utilisation très agréable, il pourrait, me semble-t-il, bénéficier de quelques améliorations qui le rendraient encore plus performant. Un juste milieu devrait être trouvé entre lui et son aîné pour conserver de bonnes propriétés mécaniques après la prise et la possibilité de s’en servir sans pistolet. Une teinte plus opaque et proche de celle de la dentine serait également souhaitable, qui conviendrait aussi bien aux restaurations préprothétiques qu’à celles sous une obturation directe en composite.