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Comme la population garde ses dents et vit plus longtemps qu’avant, les dentistes se retrouvent face au défi de conserver les dents de leurs patients en réalisant des restaurations étendues pérennes. Ils admettent de plus en plus que le coût engendré par le remplacement total d’une restauration défectueuse est trop élevé et que le sacrifice de tissu sain est trop important, réduisant ainsi les chances de conservation de la vitalité pulpaire et obligeant à des...
Comme la population garde ses dents et vit plus longtemps qu’avant, les dentistes se retrouvent face au défi de conserver les dents de leurs patients en réalisant des restaurations étendues pérennes. Ils admettent de plus en plus que le coût engendré par le remplacement total d’une restauration défectueuse est trop élevé et que le sacrifice de tissu sain est trop important, réduisant ainsi les chances de conservation de la vitalité pulpaire et obligeant à des restaurations plus volumineuses avec un risque accru d’échec par fracture. La réparation efficace est aujourd’hui davantage perçue comme un choix se conformant aux principes de la dentisterie minimalement invasive. Les preuves étayant l’approche minimalement invasive en dentisterie sont nombreuses et il est raisonnable de supposer qu’elles influencent le contenu de la formation dans les écoles dentaires. Il y a presque 10 ans, 71 % des écoles dentaires américaines et canadiennes enseignaient la réparation des restaurations comme une alternative au remplacement. La majorité de cette formation était cependant fondée sur une expérience et une opinion ad hoc.
Soixante-sept écoles dentaires américaines et canadiennes ont été invitées à participer à une étude sur Internet à propos de l’enseignement de la réparation des restaurations composites directes défectueuses. Les questions de l’étude consistaient à savoir si des techniques de réparation des restaurations composites directes étaient enseignées, comment elles l’étaient (didactiquement ou cliniquement ou les deux), si les indications de la réparation plutôt que le remplacement étaient enseignées, enfin si la longévité perçue des réparations des restaurations composites et les types de techniques de réparation étaient enseignés. Des questions ouvertes et fermées ont été incluses. Les réponses ont ensuite été analysées statistiquement.
Quarante-huit des 67 écoles (72 %) ont participé. Quatre-vingt-huit pour cent des personnes ayant répondu ont affirmé que leur école enseignait la réparation des restaurations composites directes défectueuses. Trente-trois d’entre elles (69 %) enseignaient la réparation de façon didactique et aussi en clinique et 9 (19 %) offraient seulement un enseignement didactique. Quatre des 6 écoles qui n’enseignaient pas la réparation des restaurations composites postérieures directes ont indiqué qu’elles avaient l’intention d’introduire le sujet dans les cinq années à venir. Les raisons données pour le choix de ne pas enseigner le sujet étaient de mauvaises expériences avec les réparations des restaurations, le manque de preuve étayant l’enseignement des techniques de réparation et le manque d’expérience clinique avec les réparations.
Toutes les écoles ont rapporté choisir les preuves étayant l’enseignement des techniques de réparation sur la base de l’expérience clinique, 81 % d’entre elles disaient que c’était sur la base de la preuve existante et 26 % sur la base des rapports de cas. Les indications enseignées pour la réparation étaient la préservation de la substance dentaire (100 %), les défauts marginaux (100 %) et les décolorations marginales (90 %) (tableau 1). Quand des scénarios étaient proposés et que les participants devaient choisir lequel serait approprié pour une réparation, le plus fréquent et le plus consensuel était la fracture de la dent antérieure (64 %).
Concernant les spécificités des réparations, les questions étaient orientées sur les techniques de traitement de surface, les matériaux couramment utilisés et les techniques de finition. Les traitements de surface les plus fréquents étaient le dépolissage mécanique du composite existant avec retrait de la surface exposée (100 %) et le mordançage à l’acide phosphorique (100 %). Les matériaux les plus fréquemment utilisés étaient des adhésifs (100 %) et des composites hybrides (100 %). Les disques de polissage et les pointes de polis?sage étaient choisis par 100 % des personnes interrogées.
Quatre-vingt-dix-huit pour cent d’entre elles ont rapporté que les patients étaient plutôt favorables aux réparations des restaurations composites comme alternative au remplacement. Dans la grande majorité, elles pensaient que la réparation d’une restauration composite existante devait durer de 5 à 10 ans.
L’étude montre que les écoles dentaires aux États-Unis et au Canada ont augmenté l’enseignement des techniques de réparation des composites. Cela indique qu’il y aura moins de remplacements de ces restaurations lors des soins futurs des patients. Puisque les étudiants d’aujourd’hui seront les praticiens de demain et jusque dans les années 2050, leur expérience dans les écoles dentaires a le potentiel d’influencer les soins des patients pendant de nombreuses années.
Les techniques de dentisterie minimalement invasive peuvent augmenter la longévité des restaurations dentaires, réduire les effets néfastes sur les dents causés par des techniques plus invasives et diminuer les coûts et l’inconfort pour le patient. Cela sert donc mieux les intérêts de ce dernier. L’American Dental Association (ADA) devrait être encouragée à considérer l’inclusion des techniques minimalement invasives validées comme la réparation des restaurations composites dans ses recommandations.