Clinic n° 07 du 01/07/2017

 

RÉGLEMENTATION

Les diodes électroluminescentes (LED) sont largement présentes dans les cabinets dentaires. Au niveau des lampes à photopolymériser mais aussi, de plus en plus, pour l’éclairage d’ambiance et les scialytiques. Dans certaines conditions d’exposition, elles peuvent être à l’origine de troubles oculaires.

Caractéristiques

Les LED émettent des rayonnements dans le domaine visible uniquement, avec une forte proportion de bleu et une faible proportion de bleu-vert. La proportion de lumière bleue émise naturellement par le soleil et artificiellement par les ampoules à filament est d’un niveau plus faible que celle émise par les LED. C’est ce qui rend ces dernières plus dangereuses pour l’œil. En raison de leur plus forte proportion de rouge à grande longueur d’onde, l’éclairage des ampoules électriques à filament est moins nocif.

De plus, les LED sont caractérisées par une faible surface d’émission et une forte luminance qui caractérise l’aspect plus ou moins brillant d’une source ou surface éclairée. Cette dernière peut être jusqu’à 1000 fois plus importante qu’une source traditionnelle.

Risques

Des troubles oculaires à court et long terme et des effets hormonaux pour des expositions fréquentes et prolongées peuvent apparaître. Leurs effets sont plus ou moins marqués selon la photosensibilité et les anomalies visuelles de chacun et la prédisposition génétique (yeux clairs). À court terme, la lumière bleue des LED majore les troubles visuels, qui se traduisent par de la fatigue visuelle (larmoiements, vision altérée, picotements et rougeurs oculaires…). À long terme, une exposition chronique risque d’endommager peu à peu les cellules de la rétine et du cristallin : c’est un facteur de risque de vieillissement précoce des yeux, aggravé par l’exposition aux rayons ultraviolets et infrarouges par effet cumulatif. Il en résulte à long terme la probabilité accrue de développement plus rapide de cataracte, de DMLA ou d’autres maladies rétiniennes dégénératives et de glaucomes. Enfin, la lumière perçue à travers le cristallin des yeux agit sur la glande pinéale et régule le rythme circadien (horloge biologique interne) par l’intermédiaire d’une sollicitation du système hormonal. Une exposition intense provoquerait une hypersollicitation avec excès de sécrétion d’hormones d’éveil diminuant la synthèse de la mélatonine. Il en résulte ainsi un dérèglement du rythme circadien avec des conséquences métaboliques, thymiques, qui peuvent engendrer des troubles de l’humeur, du sommeil.

Prévention

Pour prévenir les risques liés à la présence de LED dans le cabinet, il faut équiper les luminaires contenant les LED, de dispositifs empêchant la vue directe sur les sources LED (grilles de défilement, plaques diffusantes opalisées), utiliser des LED classées dans le groupe de risque 0 ou 1 selon la norme NF EN 62 471, choisir des teintes « blanc chaud » plutôt que « blanc froid » (proportion de lumière bleue plus faible) et limiter les niveaux de luminance (plusieurs LED de faible puissance valent mieux qu’une LED de forte puissance).

Enfin, il est important de rappeler que l’évaluation des risques liés à ces éclairages doit apparaître dans le document unique.

RÉFÉRENCES

→ Point S, Barlier-Salsi A. Fiches Techniques de la SFRP, Lampes à LED et risque rétinien. Paris : 2017.

→ Benedetto MM, Quinteros-Quintana ML, Guido ME. Light pollution : the possible consequences of excessive illumination on retina. Eye. Argentine : 2016;30 (2):255-263.

→ Martinsons C. Fiches techniques de la CSTB. Les diodes électroluminescentes et le risque rétinien dû à la lumière bleue. Photoniques. Saint-Martin-d’Hères : 2013;(63):44-49.