C’est un beau succès médiatique qu’ont obtenu mardi 13 juin les cellules de coordination des dentistes libéraux CCDeLi. Les manifestations de chirurgiens-dentistes organisées devant les CPAM d’une quinzaine de départements pour s’opposer au règlement arbitral ont été largement relayées dans les journaux et sur les ondes locales et nationales.
La mobilisation a été variable d’un département à l’autre : 1 000 chirurgiens-dentistes à Rennes, 60 à Versailles, 60 à Niort (sur les 130 des Deux-Sèvres), 50 à La Rochelle (sur les 400 en Charente-Maritime), la moitié des praticiens de l’Eure à Evreux, 150 à 200 à Pau…
En parallèle des manifestations, des cabinets dentaires ont fermé dans une douzaine de départements pendant cette semaine de l’entre-deux-tours des élections législatives.
Julien Cardona, l’un des quatre initiateurs de la première CCDeLi à Rennes et également président de la CNSD du département, se félicite de la mobilisation des confrères alors qu’on lui avait prédit un fiasco. Il apprécie aussi le changement de ton des média. « Elles ont compris que nous défendons l’idée de la qualité. On ne parle plus des plafonds prothétiques. Ce que l’on veut, c’est de pouvoir offrir aux patients des soins de qualité en adéquation avec les données acquises de la science. Le cadre contraint du règlement arbitral nous empêche de le faire correctement. On demande de bâtir une nouvelle convention. » Julien Cardona, qui est aussi président de la CNSD du département, se félicite du soutien de tous les syndicats. « Ici, les trois syndicats sont main dans la main. On parle d’une seule voix. Il faudrait que ce qui se passe chez nous ait un effet rebond au niveau national » !
Des CCDeLi ont aussi lancé d’autres actions comme la sensibilisation des élus locaux et des favoris aux législatives. Certaines CCDeLi agitent aussi la menace d’un déconventionnement massif dans le département. « Bien sûr, on ne souhaite pas exercer hors convention. Mais si on ne nous laisse pas le choix, si c’est le seul moyen de continuer à exercer selon des principes éthiques et de qualité, on sera obligé d’y aller », regrette Julien Cardona. Il est prévu que, lorsque 80% des chirurgiens-dentistes d’Ille-et-Vilaine auront adressé leur courrier de déconventionnement à un huissier, une assemblée générale décidera de leur dépôt ou non à la CPAM.
Le fondement « a-syndical » à l’origine de ce mouvement, qui s’est étendu dans une soixantaine de départements en 3 mois, est resté intact, assure Anne-Sophie Hodebert, autre membre fondateur de la coordination d’Ille-et-Vilaine, pour tenter de couper court aux rumeurs. « Un syndicat a décidé au départ de nous soutenir et cela a été interprété comme une mainmise. Il n’en est rien. Parmi les confrères impliqués dans les CCDeLi, certains appartiennent à l’un ou l’autre des trois syndicats, d’autres à aucun syndicat. »
Le mouvement a mis en ligne les témoignages de responsables de CCDeLi qui affirment avoir trouvé un lieu permettant de dépasser les appartenances syndicales.
À Rennes, plus de 1 000 chirurgiens-dentistes, selon la CCDeLi, ont défilé dans le centre-ville. Les praticiens d’Ille-et-Vilaine ont été rejoints par une centaine de praticiens du Morbihan, des délégations du Finistère et de Mayenne ainsi que des étudiants, des assistantes dentaires et des prothésistes.