ACTU
Engagés en politique de longue date ou plus souvent novices, 8 chirurgiens-dentistes en activité se sont, à notre connaissance, portés candidats aux élections législatives. Seul Christophe Arend a été élu. Les sept autres praticiens issus de divers courants politiques n’ont pas passé le premier tour.
30 ans, chirurgien-dentiste libéral à Paris 19e, candidat du PS dans la 4e circonscription de Paris
« Je suis très sensible aux questions d’égalité des chances, de justice et j’ai toujours voulu participer de façon citoyenne », explique Fabrice Dassie qui s’est présenté pour la première fois à une élection dans la 4e circonscription de Paris. « Je suis le candidat du PS mais je suis favorable à la majorité actuelle car je veux être constructif et non pas dans une opposition systématique au gouvernement », précise le jeune praticien qui s’intéresse particulièrement aux questions liées à l’accès aux soins et au logement.
40 ans, chirurgien-dentiste libéral à Fondettes, candidat UPR dans la 5e circonscription d’Indre-et-Loire
C’est après avoir écouté une conférence de François Asselineau qu’Aurélien Durand a rejoint l’Union populaire républicaine (UPR) en 2011. Pendant la campagne présidentielle, il se porte candidat pour les législatives dans la circonscription dont il est originaire et où il exerce. Sa motivation : permettre à la France de « retrouver sa souveraineté pleine et entière. L’UPR est le parti du “Frexit”, de la sortie de l’euro, de l’Union européenne et de l’OTAN ».
50 ans, chirurgien-dentiste à Cagnes-sur-Mer, candidate du Mouvement des progressistes dans la 5e circonscription du Var
« C’est l’enthousiasme et la nouveauté apportés par Emmanuel Macron qui m’ont incitée à me présenter », explique cette praticienne qui s’est lancée rapidement dans la campagne, « parce que 5 jours avant la date limite, il n’y avait pas de candidat En Marche » dans sa circonscription. Natacha Jacquemard, ne pouvant se « résoudre à laisser un boulevard au FN fortement implanté », se présente sous l’étiquette Mouvement des progressistes fondé en 2009 par Robert Hue. La praticienne prend goût aux visites sur les marchés et dans les quartiers. « Je pensais que les Français en avaient marre de la politique. Je me suis aperçue qu’on est au contraire attendu. » Son cabinet est un poste d’observation privilégié. « On est confronté à des réalités dont nos politiques, qui n’ont fait que de la politique, n’ont pas forcément conscience. Je pense qu’il faut vivre et être sur le terrain pour collecter les bonnes informations, faire les bons diagnostics et les bons plans de traitement ! »
33 ans, chirurgien-dentiste salariée en région parisienne, candidate PS dans la 2e circonscription de la Marne
Plongée très jeune dans la marmite de la politique grâce à un père ouvrier et syndicaliste militant, Imane Maniani s’inscrit au PS en 2011. « Mes amis dentistes et médecins ne comprennent pas ce que je fais au PS. Je reconnais qu’il y a une certaine schizophrénie », explique celle qui a manifesté contre la loi Touraine et le règlement arbitral, et qui assiste aux réunions avec la CCDeLi (cellule de coordination des dentistes libéraux). Mais « on peut être de gauche et défendre un plan pour la santé qui permette à tous, électeurs et chirurgiens-dentistes, de s’y retrouver », affirme Imane Maniani qui, parallèlement à son engagement politique, suit un DU à l’hôpital Bretonneau et exerce dans le centre Croix-Rouge Olympiade et au centre municipal de Bagneux.
55 ans, chirurgien-dentiste à Bordeaux, conseiller municipal de Bègles et conseiller régional, candidat FN dans la 3e circonscription de Gironde
Militant à droite lorsqu’il était plus jeune, Bruno Paluteau rejoint le Front national au début des années 2000. « Je suis à 100 % engagé pour Marine Le Pen depuis 6 ans », raconte ce praticien qui s’est présenté aux cantonales de 2011 et aux législatives de 2012 avant d’entrer en 2014 au conseil municipal de Bègles, la mairie de Noël Mamère, puis en 2015 au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Dans le domaine de la santé, « je suis contre le tiers payant et contre le règlement arbitral, contre le fait qu’un grand nombre d’étudiants étrangers peuvent s’installer en France sans avoir jamais pratiqué et sans avoir jamais rempli une ordonnance. Nous avons besoin d’un protectionnisme intelligent, c’est-à-dire des équivalences de diplômes qui se tiennent et qui soient honnêtes », explique ce conseiller régional.
58 ans, chirurgien-dentiste à Saint-Quentin, candidat Debout la France dans la 2e circonscription de l’Aisne
La lutte contre la désertification médicale est une des raisons essentielles pour lesquelles Jean-Christophe Seube s’est présenté. « Les maisons de santé ne sont pas de mauvaises solutions mais elles ont peu d’impact sur les jeunes. Elles regroupent surtout ceux qui sont déjà installés », regrette le candidat. Il affirme : « Les jeunes des zones désertifiées seront les futurs soignants. Il y a beaucoup plus de chances pour qu’ils reviennent s’installer où ils ont grandi », témoigne le praticien. « Il faut travailler avec les collèges, les lycées, les familles et les universités ; encourager les jeunes, les aider et les suivre pendant leurs études. Je l’ai fait il y a 15 ans avec des jeunes patients. Aujourd’hui ils sont médecins et ils reviennent naturellement parce qu’ils ont leur famille, leurs repères. » Ce déçu de l’UMP, qui a rejoint Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, estime aussi que les professionnels de santé sont sous-représentés à l’Assemblée, qu’ils sont « victimes de politiques déconnectées des besoins de la population et sans respect pour les professions libérales ».
orthodontiste à Roubaix, candidat dans la 8e circonscription du Nord 1
Karim Amrouni n’a pas été investi par La République en marche qui lui a préféré le maire de Wattrelos, Catherine Osson. L’ancien élu roubaisien, qui a monté l’un des comités En Marche les plus importants de la région, s’était malgré tout présenté sous l’étiquette Société Civile.