Platinium 85 Zetalabor (Zhermack)
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Ce silicone par addition est idéal pour la confection de clés de positionnement en prothèse adjointe. D’une dureté finale élevée, il évite toute mauvaise surprise, mais son temps de prise n’est pas adapté à un éventuel usage en bouche.
Il vous arrive peut-être de faire vous-même des réparations de prothèses adjointes au cabinet, plutôt que de déléguer cette tâche au prothésiste. Cela prend un peu de temps, c’est vrai, mais lorsqu’il s’agit d’une simple réfection de la résine, le patient peut repartir avec son appareil dans la journée, au lieu d’attendre 24 ou 48 heures avant de le récupérer. La méthode classique consiste à fixer les morceaux cassés avec une colle cyanoacrylate puis à couler un socle en plâtre dans l’intrados de la prothèse pour les maintenir ensemble lors des opérations suivantes. Pourquoi du plâtre ? Parce qu’il faut un matériau de coffrage rigide qui ne se déforme pas, pour éviter un mauvais repositionnement des éléments fracturés. Or le plâtre, même à prise rapide, durcit complètement en une bonne demi-heure et nécessite un peu de matériel pour le mettre en œuvre puis le nettoyer.
Il existe, heureusement, des produits plus pratiques et plus simples à manipuler : les silicones de laboratoire. La société italienne Zhermack en propose deux, l’un de dureté 95 Shore A, l’autre de 85, le Platinium 85. C’est ce dernier que j’ai utilisé, seul disponible chez le vépéciste chez qui je l’ai commandé. C’est un silicone par addition qui se présente exactement comme du putty en pot pour les empreintes au fauteuil. Il est vert pâle, assez souple pour être malaxé sans difficulté, avec un temps de travail de 2 minutes. En revanche, contrairement aux matériaux réservés à l’usage en bouche, il met 6 minutes à prendre. Pour le travail au laboratoire, c’est quand même beaucoup moins que le temps de prise du plâtre. Le socle une fois réalisé dans l’intrados de la prothèse, l’ensemble devient vraiment rigide et la résine peut être travaillée sans aucun risque de déplacement des fragments à réparer.
Je vous l’avoue, je n’ai pas, au départ, commandé ce produit pour l’usage que je viens de décrire. Je pensais, en fait, pouvoir m’en servir en bouche pour prendre des empreintes sectorielles de 2 ou 3 dents avant préparation prothétique pour réaliser des provisoires par isomoulage. Comptant sur la rigidité élevée du matériau annoncée dans le catalogue, j’estimais que cela pourrait peut-être me dispenser d’utiliser un porte-empreinte, en appliquant directement le produit sur l’hémi-arcade concernée. Quand j’ai lu le mode d’emploi et découvert ce temps de prise incompatible avec les exigences du travail au fauteuil, j’ai dû revoir mes ambitions à la baisse et trouver un usage plus conventionnel à ce produit. Renseignements pris auprès du fabricant, j’ai appris qu’il en existait un autre de couleur bleue, un peu plus cher car il contient des composants plus nobles, dont la prise se fait en 4 minutes.
Encore beaucoup trop pour l’usage auquel j’aurais voulu le destiner. Tant pis ! Une autre utilisation de ce matériau, pour les adeptes des restaurations provisoires esthétiques en composite bis-acryl, est la réalisation de gouttières, toujours pour la technique d’automoulage, mais réalisées préalablement au laboratoire d’après un wax-up par le technicien, donc sans perte de temps au fauteuil.
+
• Matériau d’usage agréable et de mise en œuvre peu salissante
• Dureté finale bien adaptée aux clés de positionnement des prothèses adjointes
–
• Temps de prise trop long pour l’utilisation en bouche
• 47,7 € la boîte de 2 pots de 450 g (base + catalyseur) + cuillères doseuses