Tesselle qu’on attendait

La compagnie américaine Ultradent vient de sortir un nouveau composite de restauration, le Mosaic™, qui succède à l’Amelogen® Plus. On passe ainsi d’un micro-hybride à un nano-hybride qui, lui, améliore significativement ses propriétés physiques : manipulation plus agréable, résistance à la flexion, conservation du poli meilleure que celle de ses principaux concurrents. Ainsi, le matériau se modèle plutôt bien avec un état de surface assez vite lisse qui ne nécessite pas trop de retouches de finition. Le produit se présente soit en capsules de 0,2 g - identiques à celles proposées pour l’Amelogen® Plus - soit en seringues à vis de 4 g.

Des seringues différentes

Les seringues n’ont plus rien à voir avec celles de leur prédécesseur, caractérisées par la petite croix à leur extrémité qui permettait de prélever une quantité limitée de produit, très utile pour les restaurations antérieures. Exit la croix, ce qui n’est pas si grave étant donné la plus faible viscosité du produit, très facile à extirper de la seringue. Son piston a une jolie forme de plume blanche, qui facilite la prise en main et le vissage pour délivrer le matériau. Le capuchon est un système à languette solidaire du corps, comme on en voit maintenant chez d’autres fabricants.

Cela évite de le perdre et on peut le replacer instantanément d’une seule main. L’éventail de teintes proposées est assez impressionnant. On découvre 20 nuances, calquées sur le teintier Vita, avec des A très clairs (0,5) jusqu’au plus foncé (5) mais aussi des B, C et D. Toutes sont relativement opaques, d’une saturation assez voisine de celle de l’Amelogen®. J’ai toutefois remarqué que les A2 et A3, que j’ai essayées, étaient un peu moins orangées, d’une couleur plus proche des références Vita originelles.

Stratification quasi obligatoire

Les teintes émail se déclinent en 6 tonalités – blanche, beige, normale, grise, jaune et transparente – auxquelles s’ajoute un opaque pour masquer le fond des cavités très colorées. Je n’ai eu à ma disposition qu’un coffret simplifié, avec seulement 2 teintes translucides, N et T qui, comme pour l’Amelogen®, doivent être utilisées avec une extrême parcimonie si l’on ne veut pas donner aux restaurations un aspect trop clair ou froid. Si l’on peut aisément travailler en monoteinte dans les secteurs postérieurs sans que le rendu esthétique souffre trop, il convient d’être attentif aux principes de la stratification sur les dents antérieures. Comme souvent avec un nouveau produit, une phase d’apprentissage est nécessaire pour le domestiquer et obtenir les meilleurs résultats. Le Mosaic™ ne déroge pas à cette règle. Sa viscosité est proche de l’idéal, quoique légèrement pâteuse, mais là encore, dompter le produit réclame un doigté différent à chaque fois, car presque aucun composite n’a tout à fait la même consistance qu’un autre. Mosaic™ est donc un produit très prometteur, à condition d’apprendre à le maîtriser. Si je devais formuler un regret, c’est l’absence d’une teinte universelle de saturation intermédiaire pour les obturations des cavités moyennes ou petites, où la superposition de plusieurs couches de densités différentes est quasi impossible.