Comment positionner ses bras afin de solliciter le moins possible ses muscles ?
Intuitivement, nous percevons que garder les bras tendus devant soi est nocif. De plus, garder la main en l’air devant soi provoque une douleur musculaire plus ou moins forte selon l’éloignement et la hauteur. Un appui des membres supérieurs éviterait de les porter. Mais où s’appuyer ? Comment ? Sur quoi ?
Il faut d’abord déterminer la position de travail de référence avec les bras proches du corps, dite position zéro (fig. 1). Ensuite, il faut analyser les muscles mis en jeu pour tenir nos membres supérieurs.
En position assise (fig. 2), les coudes sont pliés dans la zone de course moyenne (cf. Clinic d’octobre 2013) jusqu’à 100° et ils sont légèrement avancés de façon à monter les mains à environ 25 cm des yeux. Cela correspond à une flexion des épaules d’environ 15° mais surtout pas à une élévation (erreur classique à bannir). Pensez à les relâcher et à poser les mains sur le patient. Les avant-bras sont obliques comme lorsqu’on tape un SMS, et surtout pas horizontaux.
Dans cette position, les muscles mis en jeu sont les fléchisseurs du coude, le deltoïde antérieur et surtout le trapèze inférieur (fig. 3). Ce dernier s’insère de l’omoplate à la 10e vertèbre thoracique. Il est très facilement palpable au milieu du dos. Il permet de tenir le membre supérieur et empêche l’épaule de basculer en avant. La douleur du milieu du dos que vous ressentez lorsque vous portez vos bras provient de là !
La position « zéro » décrite précédemment limite les contractions musculaires sur le deltoïde et le trapèze supérieur. Elle évite d’abîmer la coiffe des rotateurs. Mais il est nécessaire de trouver des appuis pour soulager les muscles du dos.
Les coudes étant posés sur soi, les seuls segments du corps en suspension sont les avant-bras et les mains. Ces appuis doivent être le plus près possible du centre de masse afin d’annuler le bras de levier. Certains proposent des appuie-coude. C’est une bonne idée, mais c’est encore trop près du corps. Le centre de masse de l’ensemble avant-bras + main se trouve au tiers distal de l’avant-bras. Il faut donc s’appuyer sur cette zone. L’appui sur les dents du patient permet de stabiliser ses gestes.
Mais où reposer le tiers distal de l’avant-bras ? Lorsque l’on travaille « à midi », cette zone se trouve au niveau des oreilles du patient. On doit trouver des appuis à cet endroit. Il ne reste qu’à réaliser des appuis de chaque côté de la têtière car aucun fabricant n’en fournit. Certains praticiens les fabriquent eux-mêmes (fig. 2). Il est temps de faire appel à la biomécanique pour repenser nos units !