Clinic n° 06 du 01/06/2017

 

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Antoine VASSALLO  

Contexte

Les pathologies péri-implantaires se développent sous la forme d’un continuum, depuis le parfait état de santé des muqueuses jusqu’à la mucosite péri-implantaire et la péri-implantite. Prévenir et traiter les mucosites péri-implantaires peut empêcher l’apparition de pathologies plus sévères. Il faut pour cela détecter les signes précoces de perte osseuse au moyen de radiographies. L’étude présente a été entreprise pour évaluer le déclenchement et...


Contexte

Les pathologies péri-implantaires se développent sous la forme d’un continuum, depuis le parfait état de santé des muqueuses jusqu’à la mucosite péri-implantaire et la péri-implantite. Prévenir et traiter les mucosites péri-implantaires peut empêcher l’apparition de pathologies plus sévères. Il faut pour cela détecter les signes précoces de perte osseuse au moyen de radiographies. L’étude présente a été entreprise pour évaluer le déclenchement et la progression de pertes osseuses péri-implantaires sur une large cohorte de patients sélectionnés au hasard.

Méthode

Cinq cent quatre-vingt-seize personnes ont été sélectionnées à partir d’un fichier de 2 765 patients ayant bénéficié d’un traitement implantaire, pour une évaluation clinique et radiologique étalée sur 9 ans.

L’examen clinique a consisté à mesurer la profondeur des poches et le saignement au sondage. La perte d’os marginal péri-implantaire a été évaluée de la première année après la pose des prothèses jusqu’à la neuvième. Les radiographies ont été classées selon la date de l’examen et le nombre d’années après la pose de la prothèse. En tout, ce sont 53 patients porteurs de 105 implants, présentant une péri-implantite modérée ou sévère, qui ont été étudiés pendant 9 ans avec, pour chacun, au moins 3 examens radiologiques durant cette période (4,1 par patient en moyenne).

Résultats

En 9 ans, la perte osseuse moyenne a été de 3,5 mm. Elle était supérieure à 3 mm autour de 51 % des implants et supérieure à 4 mm dans 29 % des cas.

Une analyse multifactorielle a révélé une destruction osseuse non linéaire, de type exponentiel.

La péri-implantite survient précocement, dans les 3 années qui suivent la pose de l’implant. Soixante-dix pour cent des sujets présentaient une perte d’os supérieure à 0,5 mm au bout de 2 ans autour d’au moins 1 implant et 81 % des sujets en présentaient une supérieure à 0,5 mm au bout de 3 ans sur au moins 1 implant. Peu de patients (4 %) présentaient un début de péri-implantite après la cinquième année.

Discussion

Ces données fournissent de nouvelles informations sur le schéma de déclenchement et de progression des péri-implantites.

La perte osseuse n’est pas linéaire mais va en s’accélérant. Le processus démarre généralement dans les trois années après la mise en fonction de l’implant et s’accélère par la suite.

L’ESSENTIEL

Une meilleure compréhension du passage d’une bonne santé des muqueuses à l’apparition d’une péri-implantite peut aider les cliniciens à planifier une maintenance appropriée. La perte osseuse péri-implantaire doit être régulièrement contrôlée afin de programmer le plus tôt possible les interventions nécessaires pour éviter sa progression.