L’humanisme de Patrice Belien est à l’aune de sa philosophie de soins. Respectueuse et impliquée. Situé dans un quartier huppé de la capitale, son cabinet tout en luminosité, simplicité et beaux volumes reflète cette ouverture. Quant à son exercice, il est mis au tempo du patient, loin des rythmes effrénés.
À deux pas de la place de la Madeleine à Paris, le cabinet de Patrice Belien, 54 ans, surprend par son atmosphère paisible. Au pied de l’immeuble, voitures et foule parisienne ont beau circuler à toute heure, pas un bruit dans les salles de soins où une belle luminosité irradie, par tous les temps. Tranquille et déterminé, le praticien a su tirer profit du standing, des volumes et des jeux de transparence. Plus encore, pour créer cette ambiance lénifiante, il est passé maître dans l’harmonisation des échanges, avec une organisation au cordeau. Comment ? En privilégiant les rapports humains, la quiétude et les soins de qualité. Et en exerçant seul, escorté d’un duo d’assistantes triées sur le volet, Lovely et Aurélie. En un quart de siècle, ce chirurgien-dentiste spécialisé en endodontie a su trouver la clé de voûte de son exercice, à l’image de sa personnalité, exigeante et discrète.
Diplômé de la faculté de Garancière en 1990, puis titulaire d’un CES et d’un DU d’endodontie, il commence sa carrière en exerçant en alternance, d’une part en collaboration dans un cabinet libéral situé près du Trocadéro, d’autre part en qualité d’assistant à Garancière. Pendant 5 ans, il s’adonne à une endodontie exclusive, « une discipline difficile, laborieuse et prenante », pas toujours gratifiante si ce n’est auprès des confrères, des consœurs et des correspondants. « Comme dans toutes les spécialités, la frustration est que l’on ne gère pas ce qu’il y a avant et après », explique celui qui va dès lors opter pour l’omnipratique en s’associant à d’autres confrères, en 1995, dans un premier cabinet, près de la place parisienne Saint-Philippe-du-Roule, « un beau cabinet, dans lequel j’avais envie de proposer des plans de traitement de A à Z, tout en continuant de recevoir une patientèle envoyée par mes correspondants pour de l’endodontie exclusive ».
Mais, 15 ans plus tard, Patrice Belien se découvre une nouvelle nécessité, l’indépendance. Il part donc en quête d’un lieu où exercer en solo, « un local suffisamment grand pour faire exactement ce que je voulais ». Il lui faut plus d’un an pour trouver son bonheur : le cabinet dentaire d’un praticien retraité, certes désuet mais d’une surface de 120 m2 et plusieurs fenêtres, orientées plein sud, dans un beau quartier et avec un vrai potentiel. « Avec l’architecte Anne Prigent, dont je connaissais déjà le travail, nous avons visualisé les lieux comme nous aurions pu le faire pour un appartement. » Les travaux sont ensuite confiés à la société Eccho et M. Frenkel, formant ainsi avec l’architecte « un tandem formidable et très efficace », tandis que l’installateur Patrice Leroux se charge du reste. Il faut 5 mois de travaux pour tout casser, en ne conservant que les murs porteurs et les contours de certaines portes, retirer les faux plafonds, faire apparaître les moulures, cacher les fils dans les sols ou les cloisons, nicher l’aspiration dans un local technique au fond de l’appartement, l’objectif principal étant de créer deux sens de circulation parallèles.
Ces doubles accès sont capitaux. Ils donnent le la au fonctionnement du cabinet, tout en apportant une respiration dans un espace où les fenêtres n’occupent que la façade donnant sur la rue. Deux couloirs sont donc créés, longeant et desservant salles de soins, salle de radiographie et stérilisation. L’un au nord, réservé aux patients, accessible par l’entrée, le salon d’attente et le secrétariat, où Patricia gère les tâches administratives, les commandes, la comptabilité. L’autre au sud, destiné au praticien et à ses assistantes, accessible par l’espace de repos de l’équipe et accueillant le bureau de Patrice Belien. Le tout dans un univers vitré, tout en transparence et luminosité. « Grâce à ce système, on ne croise pas les patients et mes assistantes peuvent gérer au mieux les transitions entre deux patients d’une salle de soins à l’autre. » Au fond du cabinet, un bloc de chirurgie est conçu en prolongement de la seconde salle de soins, avec pose d’un microscope Zeiss Pro Ergo pouvant passer d’un fauteuil à l’autre. Pour finir, le dispositif d’imagerie 3D, un cone beam Planmeca, est installé dans une petite pièce contiguë.
Dépouillée et zen, la décoration jongle entre miroirs, vitres, structures métalliques, touches de couleurs vives — bacs, chaises, panneaux coulissants, affiches (Rothko, Pollock, Haring). Dans le salon d’attente, fontaine à eau, fauteuils confortables, lustre signé Artémide, bougie parfumée, orchidées blanches et lumières tamisées invitent à la relaxation. Les meubles dans les salles de soins sont signés de l’Italien Dental Art, avec des plans de travail en Corian(r), faits sur mesure. La sobriété des lieux est sous-tendue par deux notions essentielles : la lumière et le temps accordé à chaque patient. Pas question de commencer un soin sans échanger, expliquer, mettre à l’aise. Ni de baisser un store, de fermer des panneaux, de tirer des rideaux. C’est l’ouverture qui prime. La lumière extérieure et le soleil inondent chaque salle de soins. Même au cœur de l’hiver, la clarté du ciel est à portée de main. Un éclairage naturel que favorisent des parois en verre pour délimiter les espaces. Ainsi, stérilisation, salles de soins, couloir et bureau du praticien communiquent visuellement entre elles. Lovely et Aurélie, les deux assistantes, peuvent se faire des signes lors d’un soin, gagnent en aisance, tandis que patients et praticien profitent d’une sensation d’espace et de confort. « Tout a été pensé, des tiroirs aux interrupteurs, en passant par les ouvertures et les distances. »
Patrice Belien prône la gentillesse, quelques minutes de prise de contact avant le soin et, si le patient le désire, un instant de repos avant de repartir. « Recevoir le patient et prendre le temps sont essentiels », assure-t-il. Cette disponibilité repose sur l’interaction entre praticien et assistantes qui se relaient et respectent une organisation optimisée. Très indépendant, le chirurgien-dentiste assure : « L’efficience passe par un certain degré de mise en place, comme ne pas avoir à ouvrir plusieurs tiroirs lors d’un soin, mais aussi par le suivi du planning, la ponctualité et la formation du personnel. Je sais que je peux compter sur mes assistantes et, ainsi, me concentrer sur la bouche de mes patients. » Lovely et Aurélie étant polyvalentes et équivalentes, il forme avec elles un véritable trio inscrit dans une démarche de bien-être dans le soin, le but étant de travailler confortablement et sans stress. De fait, le fond musical est adapté à la demande des patients, la tendance étant plutôt au jazz et au blues.
« Quand je termine un traitement, je suis content, j’ai aimé le faire et j’ai rendu service. » Planifications implantaires, traitements globaux, chirurgies guidées et soins d’omnipratique avec une grande orientation endodontique sont effectués en alternance, entre les deux fauteuils des salles de soins signés Midmark et celui du bloc de la marque Planmeca. La patientèle de Patrice Belien apprécie les plans de traitement complets de ce membre de la Société française d’endodontie (SFE), également conférencier au congrès de l’ADF. Lors du premier rendez-vous, il établit un diagnostic et un devis, donne des explications, des renseignements, répond aux questions. Rien n’est occulté. C’est dans cette transparence que le patient décide de revenir ou pas. « 50 % de mes soins sont consacrés à l’endodontie, dont 85 % à l’attention de patients envoyés par mes correspondants pour lesquels je dois le plus souvent reprendre ce qui a été fait auparavant », assure le praticien pour qui l’endodontie chirurgicale est une des activités importantes. Pour les jeunes enfants de ses patients, il ne conçoit qu’une approche longue et douce. « Dans un premier temps, je demande qu’ils viennent en visite avec leurs parents. Puis, je propose un rendez-vous au cours duquel je ne prodigue un soin que si le petit patient m’autorise à regarder ses dents. » Un tact qui caractérise Patrice Belien. « Bien sûr, je ne peux pas plaire à tout le monde. J’estime qu’on ne peut pas travailler à deux vitesses. Je fais ce que je voudrais que l’on fasse pour moi. »
Avec plus de 50 heures d’exercice par semaine, il gère son cabinet en véritable chef d’orchestre. Pour tenir le rythme, maintenir le cap et garder une qualité de soins optimale, il a choisi de fermer pendant quasiment toutes les vacances scolaires. Afin de vivre pleinement auprès de sa famille. Une philosophie de vie qui se ressent entre les murs de son lieu d’exercice. Et si l’indépendance est l’un de ses maîtres mots, il n’exclut pas de s’associer un jour… « dans le but de préparer ma retraite et d’alléger mon exercice mais aussi de partager une expérience ». Patrice Belien sait ce qui compte. Au fauteuil, comme dans la vie, c’est l’attention portée aux autres.
Poubelles dissimulées, placards à double accès, éclairage au xénon, grands espaces, rangements, tout a été pensé en termes d’ergonomie et d’unité visuelle