RESTAURATION
Docteur en médecine dentaire,
master ès sciences
Cofondateur du groupe Bio-Émulation
Université de Modène (Italie)
Un patient s’est présenté au cabinet dentaire en raison d’une douleur lors de la mastication d’aliments sucrés, ressentie depuis la pose récente (moins de 6 mois auparavant) de deux restaurations collées (fig. 1). Après une évaluation clinique, il est apparu que des défauts d’étanchéité étaient dus à une altération des joints marginaux des restaurations sur les dents 36 et 37. Le traitement indiqué a été de remplacer les deux restaurations.
Le composite Essentia (GC) a été utilisé.
Les dents ont d’abord été isolées au moyen d’une digue en caoutchouc (fig. 2), une condition préalable essentielle pour garantir l’efficacité de l’étape adhésive subséquente. La digue en caoutchouc facilite également l’évaluation de la qualité des tissus à coller et la réalisation de la préparation dans les meilleures conditions.
La préparation des dents (fig. 3) a consisté à éliminer tous les tissus infectés encore présents dans les restaurations précédentes et à terminer les bords des cavités au moyen d’instruments à grains fins. Les tissus dentaires résiduels étaient alors tout à fait prêts pour l’hybridation.
Après la phase de collage au moyen d’un système adhésif en trois temps, la teinte dentine foncée (DD, dark dentin) de la gamme de composites Essentia a été utilisée pour reconstituer la structure dentinaire (fig. 4), selon la technique dite trilaminaire : dentine concave et émail convexe.
Grâce à son niveau de saturation très élevé, le composite Essentia DD est la solution parfaite pour remplacer la dentine dans la région postérieure, très simplement et au moyen d’une seule masse. Combinée au composite Essentia teinte émail clair (LE, light enamel), elle confère un effet très naturel à toutes les restaurations postérieures. Elle élimine totalement le problème du choix précis de la teinte et de l’opacité des masses de composite utilisées lors d’une stratification postérieure.
Comme l’illustre la figure 5, la reconstitution au moyen de la teinte dentine foncée apporte une chromaticité à la couche superposée d’émail achromatique. Selon l’épaisseur de la couche, la masse d’émail clair peut moduler la façon dont cette chromaticité est transmise. L’anatomie dentaire générale a été reproduite à l’aide de la « technique de reconstruction successive des cuspides », se terminant par une couche teinte émail clair.
Pour faciliter les étapes finales du polissage, il est recommandé d’éliminer la couche inhibée par l’oxygène de l’air, présente à la surface des restaurations en composite. À cet effet, du Gradia Air Barrier (GC) est appliqué sur toute la surface de la restauration, puis le composite est polymérisé de nouveau pendant 40 secondes sous cette couche de glycérine (fig. 6).
L’Essentia donne le sentiment d’avoir une bonne aptitude au polissage, et ce le plus simplement possible. Ce composite a été mis au point pour simplifier la technique de polissage à l’aide de charges ultra-fines dans les teintes émail, ce qui apparaît clairement lors du polissage : une simple cupule de polissage en caoutchouc et un instrument de polissage prophylactique (fig. 7) sont suffisants pour obtenir un brillant durable et pour conférer un aspect naturel aux restaurations. L’excellente aptitude au polissage du matériau permet d’obtenir très simplement et très rapidement une surface très lisse qui préviendra également l’accumulation de plaque et la survenue potentielle de caries secondaires.
Après le retrait de la digue en caoutchouc, on peut déjà remarquer une intégration initiale satisfaisante de la restauration (fig. 8 et 9). Et surtout, seules deux masses différentes – une dentine (teinte DD) et un émail (teinte LE) – ont suffi pour obtenir ce résultat très esthétique et naturel, ce qui prouve qu’il est possible de réaliser une restauration mimétique tout en évitant des étapes complexes et chronophages de stratification. Cela est un gros avantage pour les cliniciens qui peuvent accélérer la phase de stratification et consacrer davantage de temps à d’autres étapes capitales telles que le protocole adhésif.
Ils sont également en mesure d’écourter le temps nécessaire à la restauration et, par conséquent, d’optimiser les coûts liés au traitement.
Au bout de 10 jours, le patient est revenu pour la visite de contrôle (fig. 10). Il était très satisfait tant en termes de fonctionnalité (ni douleur, ni désagrément) que d’esthétique.