Clinic n° 04 du 01/04/2017

 

PATRIMOINE

Catherine BEL  

PATRIMOINE PREMIER CIF réf. sous n° A043000 par la CIP Assoc. agréée par l’AMF catherinebel@patrimoinepremier.com

Ces contrats nouvelle génération ont été instaurés en 2014 afin de « surpasser » les contrats traditionnels. Le pari est-il réussi ?

Fonctionnement

Les contrats euro-croissance peuvent être monosupport (100 % de fonds en euros) ou multisupport (fonds en euros et unités de compte).

À l’inverse des fonds en euros classiques, ils ne garantissent le capital qu’au terme d’un délai minimal de 8 ans (y compris pour les fonds en euros). Cette durée peut même aller jusqu’à 40 ans ! C’est le souscripteur qui choisit.

Les atouts

L’atout principal réside dans la garantie en capital (sous certaines conditions) et dans l’espoir d’un meilleur rendement, car l’assureur investit dans la durée.

Ces contrats présentent les mêmes avantages fiscaux qu’un contrat classique en matière d’impôt sur le revenu et de droits de succession.

Le contrat euro-croissance n’a pas connu le succès escompté depuis sa sortie. Pour y remédier, le législateur a mis en place une possibilité de passerelle des contrats monosupport vers des contrats multisupport tout en préservant l’antériorité fiscale.

Les risques

La spécificité des fonds en euros et leur atout majeur sont la garantie en capital à tout moment : vous récupérez dans tous les cas votre mise. Or, dans les contrats euro-croissance, ce n’est pas le cas. En effet, la garantie en capital n’est acquise qu’au bout de 8 ans minimum. Toute sortie avant cette échéance peut se traduire par des pertes.

Avant de souscrire un tel contrat, veillez à ne pas avoir besoin des fonds investis avant l’échéance à laquelle le capital est garanti (qui peut aller jusqu’à 40 ans, rappelons-le !). Un rachat avant cette échéance se fera à vos risques et périls et subira les fluctuations des marchés financiers.

Pire encore, une fois l’échéance atteinte, certains supports ne seront garantis que partiellement (à hauteur de 80 %).

L’autre point noir de ces contrats est le problème de lisibilité quant à leur composition réelle. D’après nos recherches, il s’avère très compliqué d’identifier leurs supports. Comme ces contrats sont à échéance, la performance réellement dégagée est difficilement quantifiable. C’est à l’occasion d’un rachat ou lors du décès du souscripteur que la performance réelle sera connue. C’est ce qu’on appelle être mis devant le fait accompli…

Le temps est l’essence même de ces contrats : les assureurs misent donc sur ce point pour « performer ». Mais, le risque pris en vaut-il la chandelle ? Rester bloqué au moins 8 ans pour obtenir au final une performance incertaine, alors il y a sûrement mieux à faire !

Conclusion

Préférez des contrats avec des fonds en euros innovants proposant une garantie permanente des capitaux. Et, pour booster le tout, panachez avec des unités de compte correspondant à votre profil de risque.

EXEMPLE 1

Madame M. détient un contrat 100 % fonds en euros dont la performance baisse. L’assureur lui conseille de passer à 10 % en euro-croissance.

Son contrat va basculer en multisupport avec la fiscalité de son contrat initial !

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