L’ÉVÉNEMENT
S’il est une réussite de la ministre de la Santé dans le domaine dentaire, c’est d’avoir mécontenté la profession, à l’unanimité. La colère de toute une profession, et même au-delà, s’est manifestée le 3 mars devant le ministère de la Santé. Colère des étudiants mobilisés depuis le 13 janvier, étudiants qui, au fil des semaines, ont multiplié les actions coup de poing dans de nombreuses villes pour faire entendre leur demande d’un réel investissement dans les...
S’il est une réussite de la ministre de la Santé dans le domaine dentaire, c’est d’avoir mécontenté la profession, à l’unanimité. La colère de toute une profession, et même au-delà, s’est manifestée le 3 mars devant le ministère de la Santé. Colère des étudiants mobilisés depuis le 13 janvier, étudiants qui, au fil des semaines, ont multiplié les actions coup de poing dans de nombreuses villes pour faire entendre leur demande d’un réel investissement dans les soins de prévention et de conservation. Colère des chirurgiens-dentistes qui se demandent comment ils pourront préserver l’équilibre économique de leur cabinet en continuant à offrir à leurs patients des soins de qualité, conformes aux données acquises de la science. Colère aussi des prothésistes inquiets de devoir baisser leurs prix ou de disparaître au profit de circuits de prothèse d’importation. L’approbation du règlement arbitral par Marisol Touraine a douché le mince espoir d’être entendu.
Le combat n’est pas perdu pour autant ! Les syndicats déterminés l’ont déplacé sur le terrain juridique. Mais c’est surtout vers les candidats à la présidence de la République que la profession se tourne. Les élections approchent. Les premières prises de position inquiètent. Résumer le dossier des soins bucco-dentaires à la seule suppression du reste à charge sur les prothèses révèle une totale méconnaissance des enjeux. Quid de l’incitation aux soins précoces et à la prévention dont on connaît l’efficacité dans le domaine dentaire ? Quid de la réelle revalorisation des soins conservateurs ? Quid de la liberté de chacun de choisir sa santé bucco-dentaire ? Les candidats semblent tous convaincus de la nécessité de mettre la prévention en avant dans leur programme santé. Le volet dentaire reste cependant désespérément absent. Pourtant, les propositions existent. « Osons la santé bucco-dentaire pour tous », demande l’UFSBD dans un manifeste remis à tous les candidats et recensant toutes les mesures qu’elle préconise.