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La première option de traitement des incisives cariées ou fracturées est la reconstitution directe en composite. Les restaurations peuvent être de Classe III, qui englobe une face proximale mais pas l’angle, ou de Classe IV qui intéresse l’angle incisif.
Pour obtenir un résultat satisfaisant, le chirurgien-dentiste doit être capable de reproduire la morphologie et la teinte des dents afin qu’elles paraissent les plus naturelles possible. Si les patients...
La première option de traitement des incisives cariées ou fracturées est la reconstitution directe en composite. Les restaurations peuvent être de Classe III, qui englobe une face proximale mais pas l’angle, ou de Classe IV qui intéresse l’angle incisif.
Pour obtenir un résultat satisfaisant, le chirurgien-dentiste doit être capable de reproduire la morphologie et la teinte des dents afin qu’elles paraissent les plus naturelles possible. Si les patients sont généralement capables d’apprécier le rendu obtenu, une évaluation réellement scientifique de la performance des matériaux en termes d’esthétique, de fonction et de longévité s’avère nécessaire.
Une méta-analyse de 21 études identifiées grâce à une recherche sur Scopus et PubMed a été entreprise. Les facteurs pris en compte étaient le type de cavité, le mode de conditionnement de l’émail et de la dentine, le type de composite utilisé, la technique opératoire – en particulier la présence ou non d’un biseau amélaire – et le recours à une isolation absolue (digue) ou relative. Les résultats ont porté sur la durée de la restauration jusqu’au moment de son remplacement, la raison de ce remplacement, la correspondance de teinte, l’état de surface, l’intégrité et les colorations marginales, la forme anatomique et la présence d’éclats ou de fracture.
Le type de composite utilisé est déterminant dans le résultat esthétique des restaurations. Pour celles de Classe III, les meilleures performances ont été obtenues avec les compomères et les composites hybrides, devant les micro-chargés ou les macro-chargés, mais d’une manière statistiquement non significative. La détérioration de la teinte était plus rapide sur les restaurations de Classe III en verre ionomère en comparaison des autres matériaux, mais avec des différences non significatives. Pour les restaurations de Classe IV, la correspondance de teintes était meilleure avec les composites hybrides plutôt que les micro-chargés, eux-mêmes significativement supérieurs aux macro-chargés.
L’état de surface initial était mieux conservé sur les restaurations de Classe III en composite hybride et compomère que sur celles en composites micro et macro-chargés. La plus grande détérioration a été observée avec les ciments de verre ionomère, significativement inférieurs aux compomères de ce point de vue.
Le maintien dans le temps de la forme anatomique dépend également du matériau utilisé. Dans les cavités de Classe III, ce sont les composites macro-chargés et les hybrides qui se comportent le mieux à cet égard. On note des différences significatives seulement entre macro et micro-chargés, et entre composites hybrides et verres ionomères. Quant au biseautage des bords de la cavité, il réduit significativement la détérioration de la forme des restaurations, par rapport aux limites franches.
Des restaurations de Classe IV ont été remplacées en plus grand nombre que celles de Classe III en raison d’éclats ou de fractures. Les fractures d’angles étaient significativement plus rares avec les composites hybrides que les autres matériaux. Les éclats et les fractures étaient plus fréquents avec les composites micro-chargés que les macro-chargés. Rien de cela n’a été observé concernant les restaurations de Classe III.
La prévalence moyenne des caries adjacentes aux restaurations (CAR) était de 2,5 % à 10 ans. Le type de composite, le mode de conditionnement de l’émail et la dentine, le biseautage des bords de la cavité n’ont eu aucune incidence sur la fréquence des CAR. À l’inverse, la mise en place de la digue a réduit significativement leur survenue dans les restaurations de classe III.
Les dyscolorations marginales sont corrélées à la technique de conditionnement de la dent. Elles ont été moins fréquentes après mordançage de l’émail et utilisation d’un adhésif amélo-dentinaire. La présence d’un biseau périphérique et le mode d’isolation n’ont eu aucune influence sur ce point.
L’usure des marges des restaurations de Classe III a été plus rapide avec les composites micro-chargés que les macro-chargés. Aucun autre facteur n’a pu être relié au maintien de l’intégrité marginale.
Le remplacement des obturations était le plus souvent lié à une fracture en masse des restaurations de Classe IV ou des caries au niveau des limites. La perte de rétention, un changement de teinte inacceptable, ou une intégrité marginale inadéquate ont constitué les autres causes d’échec. Les obturations de Classe III en ciment de verre ionomère et en composites micro-chargés ont dû être remplacées plus fréquemment que celles en composites macro-chargés ou hybrides, et cela, d’une manière significative. Les restaurations de Classe IV en composites micro-chargés ont été remplacées significativement plus souvent que celles en macro-chargés ou hybrides.
Le taux de succès moyen des composites (verres ionomères exceptés) après 10 ans était d’environ 95 % pour les restaurations de Classe III, et de 90 % pour celles de Classe IV.
Dans l’absolu, les restaurations antérieures en composite présentent un taux d’échec assez faible. Les fractures d’obturations de Classe IV sont plus nombreuses que celles de Classe III. Les composites hybrides sont moins sujets aux fractures que les micro-chargés. En fait, les composites micro-chargés se comportent moins bien à tous points de vue, que les composites hybrides.
La teinte, et donc l’aspect esthétique, se dégrade progressivement quel que soit le matériau utilisé. Le mordançage entraîne moins de dyscolorations marginales que les autres méthodes de conditionnement tissulaire. La survenue de caries au niveau des limites de la restauration n’est corrélée qu’au mode d’isolation employé, la digue semblant déterminante pour en réduire l’incidence. D’autres facteurs de confusion pourraient intervenir dans ces résultats.
Tirés à part disponibles à l’adresse suivante :
SD Heintze, Ivoclar Vivadent, Bendererstr 2, 9494 Schaan, Liechtenstein; fax : + 423 233 1279 ; e-mail : siegward.heintze@ivoclarvivadent.com
Il vaut mieux choisir un système adhésif avec mordançage de l’émail à l’acide phosphorique pour réduire les dyscolorations marginales. Les composites hybrides sont utiles, à la fois dans les restaurations de Classe III et de Classe IV. Ils doivent être préférés aux micro-chargés, aux compomères, et aux ciments de verre ionomère qui présentent beaucoup plus d’inconvénients. Parodontie