Clinic n° 02 du 01/02/2017

 

C’EST MON AVIS

Philippe Viargues  

À la suite du rapport de l’IGAS de 2014, une refonte du système du Développement Professionnel Continu (DPC) a été entreprise. Dans sa mission de gestion du DPC, l’ANDPC* (qui a été substituée à l’OGDPC) s’appuie notamment sur des commissions scientifiques indépendantes (CSI) en charge de l’évaluation des actions et programmes de DPC. Dans l’ancien système, l’OGDPC**...


À la suite du rapport de l’IGAS de 2014, une refonte du système du Développement Professionnel Continu (DPC) a été entreprise. Dans sa mission de gestion du DPC, l’ANDPC* (qui a été substituée à l’OGDPC) s’appuie notamment sur des commissions scientifiques indépendantes (CSI) en charge de l’évaluation des actions et programmes de DPC. Dans l’ancien système, l’OGDPC** enregistrait des organismes qui devaient remplir certaines conditions administratives. Les dossiers étaient ensuite transmis aux commissions scientifiques (CS) compétentes qui les évaluaient sur différents critères dont les principaux étaient : « la capacité scientifique et méthodologique » avec notamment la référence aux méthodes HAS*** et la conformité aux orientations nationales. Chaque organisme devait présenter au moins un programme « témoin » pour la profession ciblée. Parfois détaillés, parfois succincts, parfois fantaisistes, ces programmes étaient la vitrine à partir de laquelle les CSI devaient émettre une évaluation pertinente de l’organisme, positive ou négative. Cette évaluation était de fait davantage administrative que scientifique. Car si un organisme était en conformité avec les textes, les CS se devaient de l’évaluer positivement d’où, au moins pour la CSI des chirurgiens-dentistes, un certain degré de frustration !

De plus, la CSI n’avait pas toujours l’impression de gérer l’argent public de façon pertinente alors qu’une partie de sa mission était justement d’avoir une approche à la fois juste et efficace de l’utilisation de cet argent.

Aujourd’hui, le travail des CSI change fondamentalement. Tout d’abord, l’administration en charge de l’enregistrement exerce un premier niveau de contrôle afin que n’arrivent devant les CSI que des dossiers parfaitement en accord avec les règles édictées. Ensuite, les CSI n’évaluent plus que du « pur DPC », qu’il soit sous forme d’action simple ou de programmes. Elles n’ont plus à prendre en compte la conformité des organismes car cela sera fait en amont. Tout leur travail sera l’évaluation scientifique des actions et des programmes : leur intérêt, leur valeur et leur aptitude à amener de l’actualisation de connaissances et/ou une amélioration des pratiques professionnelles. Ce travail plus scientifique sera beaucoup plus en adéquation avec leur vocation.

Pour évaluer les actions et programmes proposés par les organismes, une grille commune élaborée par tous les membres des 7 CSI sera utilisée. L’ensemble de l’action ou du programme sera décortiqué, tant sur l’aspect méthodologique que qualitatif. Les concepteurs, les intervenants et les supports seront passés au crible afin d’être sûr que la formation proposée soit utile aux professionnels mais aussi au bénéfice du patient, le tout dans une utilisation pertinente de l’argent public. Il faut accepter cette contrainte (une de plus…) car, même si parfois elle est un peu « lourde » dans sa forme, son bien-fondé est incontestable.

Disons-le à nouveau, le DPC ne constitue qu’une partie de la formation continue, la partie obligatoire… L’honneur d’une profession réside, entre autres, dans le fait de se former en permanence afin de pouvoir offrir, toujours, le meilleur à l’ensemble de ses patients.

* Agence nationale du Développement Professionnel Continu.

** Organisme Gestionnaire de Développement Professionnel Continu.

*** Haute Autorité de santé.