Clinic n° 01 du 01/01/2017

 

IFRO

ACTU

ACD  

Resserrer les liens entre les laboratoires de recherche et l’industrie, telle est la nouvelle dynamique que veut impulser Martine Bonnaure-Mallet avec l’Institut français de recherche en odontologie (Ifro) qu’elle préside.

Créé par l’ADF en l’an 2000 pour, comme l’expliquait alors Michel Goldberg, « sauver le soldat recherche odontologique », l’Ifro attribue des bourses à de jeunes chercheurs ou à des laboratoires financés par l’industrie. Plus de 1 million d’euros de subventions ont été octroyés à 120 lauréats. « Le pari a été gagnant. Des jeunes qui ont pu être lauréats poursuivent aujourd’hui une activité de recherche. Les publications scientifiques avec la mention Ifro sont de bon niveau », reconnaît Martine Bonnaure-Mallet. Mais la présidente de l’Ifro veut aller plus loin : « Notre souhait est de tourner la page du mécénat pour développer un vrai partenariat entre les industriels et les chercheurs académiques. Les industriels ont besoin de recherche fondamentale et clinique pour mettre au point de nouveaux produits et/ou les valider. En qualité de chercheurs académiques, nous pouvons collaborer. C’est une recherche donnant-donnant. »

Coût des maladies parodontales

Concrètement, lors du dernier appel à projets en mars, les industriels ont été invités à se concerter afin de poser aux chercheurs une question d’intérêt pour eux. Un vrai défi pour les deux sponsors principaux, Colgate et Pierre Fabre, qui sont aussi concurrents. Leur choix s’est porté sur la question du coût direct et indirect du non-traitement de la maladie parodontale en lien avec les maladies chroniques en France. Et le jury de l’Ifro a eu « la surprise de découvrir des chirurgiens-dentistes impliqués dans des laboratoires de recherche en économie de la santé qui étaient en mesure de répondre à cette question », s’enthousiasme le président scientifique de l’Ifro, Jacques-Olivier Pers. Cette année, 25 projets ont été reçus et 5 ont été financés. Les résultats des recherches seront présentés en novembre 2017.

Tout le monde est « gagnant » dans cette démarche, souligne Jacques-Olivier Pers : les laboratoires qui ont obtenu un financement, l’industrie puisque ses préoccupations sont étudiées par les chercheurs, les organismes qui financent les soins, mais aussi le praticien qui pourra expliquer, par exemple, à son patient diabétique tout l’intérêt d’un traitement parodontal !