Ambiance électorale sur le 3e plateau TV du congrès de l’ADF animé par Thierry Guerrier. Chaque participant s’est exprimé sur ce qu’il « faut faire » pour améliorer la santé bucco-dentaire des Français.
Philippe Denoyelle, président de l’Union dentaire (UD), demande d’appliquer l’obligation d’examen pour les enfants de 6 et 12 ans.
Ce pourrait d’ailleurs être un préalable à l’inscription à l’école puis au collège. Aujourd’hui, alors que les négociations conventionnelles sont en cours, la mesure essentielle est la revalorisation des soins de première intention et la prise en charge des soins parodontaux.
Sophie Dartevelle, présidente de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD), préconise des campagnes de communication avec des messages forts sur l’importance de la santé bucco-dentaire, la place du dentiste dans le parcours santé et les comportements favorables à la santé. Le rôle du politique est aussi de ne pas oublier les 4 Français sur 10 qui ne vont pas chez le dentiste. « Il faut les rencontrer sur leur lieu de vie. Notre profession sait le faire ; il faut lui en donner les moyens. »
Claude Le Pen, économiste de la santé, a plaidé pour « une désétatisation » du système de santé. C’est « aux professionnels de santé de faire des propositions » et aux politiques de prendre « la responsabilité de les mettre en œuvre ».
Philippe Juvin, chef de service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou, président de la Fédération Les Républicains des Hauts-de-Seine, député européen et conseiller de François Fillon, donnerait aux sociétés savantes le soin de définir ce qu’est un « bon soin », en lien avec la Haute Autorité de santé. Aux politiques ensuite de décider des remboursements et des revalorisations. Ce médecin organiserait par ailleurs « un parcours de soins dans lequel le patient a des responsabilités ». Un patient qui respecterait ce parcours obtiendrait « des bonus ». Ne risque-t-on pas de culpabiliser le patient ? « Responsabiliser n’est pas punir », abonde dans le même sens Claude Le Pen, car le patient serait remboursé de toute façon.
Financer le dentaire n’apparaît insurmontable ni pour Claude Le Pen, ni pour Philippe Juvin. « On voit souvent notre système de santé comme une fatalité. Mais on n’en est pas à subir. Il y a beaucoup, beaucoup, à faire ! » s’est exclamé Claude Le Pen, en passant en revue les marges de manœuvre à dégager : en finir avec la multiplicité des caisses d’assurance maladie, faire tomber le mur entre l’hôpital et la ville et, pourquoi pas une tutelle unique ainsi que la mise en place d’une politique conventionnelle à l’hôpital ?
Philippe Juvin cible aussi les hôpitaux trop nombreux et qui pratiquent des soins primaires alors que ce n’est pas leur rôle.