Un sacré flair !

Notre fabricant national ne s’endort pas sur ses lauriers. Il vient d’introduire, dans sa ligne d’instruments à usage unique, une nouveauté pour entreprendre une phase indispensable du traitement endodontique : la relocalisation et l’évasement des entrées canalaires. Même si la lime de préparation unique est un concept utilisé par plusieurs fabricants, dont Micro-Mega avec son One Shape®, il n’est ni pratique ni raisonnable d’imaginer tout faire avec un seul instrument. Cathétériser d’emblée les canaux avec une lime K manuelle n’est pas une bonne idée non plus : freinée à l’entrée par une première courbure, elle aura du mal à arriver jusqu’à l’apex. Il est préférable de réaliser, sur quelques millimètres et dès le début de la préparation, un petit entonnoir facilitant l’introduction des limes suivantes.

De sérieuses améliorations

L’élimination des interférences à l’entrée du canal réduira également les contraintes mécaniques subies par les limes en rotation, en lui donnant un trajet plus rectiligne. L’instrument utilisé pour cela doit être rotatif, court, fortement conique mais assez souple pour ne pas créer de butée. L’Endoflare® qui était proposé jusqu’ici ne m’a jamais vraiment convaincu : trop conique malgré un diamètre à la pointe parfaitement acceptable, il ne pénètre que très peu dans le canal, s’avère plutôt raide malgré son exécution en nickel-titane, et sa pointe un peu large peut facilement créer des encoches dans la dentine pariétale. Le One Flare® corrige ces principaux défauts. Son diamètre à la pointe est toujours de 25/100, mais sa conicité n’est plus que de 9 % et non de 12 %, avec toujours 17 mm de long et une partie travaillante de 12 mm. Il s’utilise sur un contre-angle réducteur à une vitesse de rotation d’environ 300 à 400 tr/min. C’est donc un outil plus effilé qui pénètre mieux, plus vite et plus profondément avec moins de risques d’encoche dentinaire que l’Endoflare®. Pour faire bonne figure, les One Flare® sont vendus sous blister stérile à un prix assez raisonnable, si on le compare à celui des marques concurrentes.

Il coupe, mais pas trop

Comme cela semble être la mode aujourd’hui, le métal est un alliage de nickel-titane traité thermiquement. Cette formule peu explicite recouvre à peu près tout et n’importe quoi. Le métal n’est pas ici mou et à mémoire de forme comme dans d’autres marques, mais doré et à peine moins raide et élastique que l’alliage habituel. Un avantage intéressant puisque la faculté de suivre les courbures canalaires est améliorée, mais pas au point d’être totalement révolutionnaire. Comme souvent, ce type d’alliage présente une résistance à la fracture incomparable, mais il se déforme plus facilement s’il est soumis à de fortes contraintes. Le profil à trois lames, une spécificité Micro-Mega, donne un instrument encore un petit peu raide et d’une efficacité modérée avec une légère tendance à l’aspiration dans le canal en cas de vitesse excessive. Les débris, de petite taille, s’agglomèrent rapidement entre les spires qui doivent être nettoyées souvent pour optimiser la capacité de coupe. Je ne suis pas sûr, malgré la forme idéale de ce nouvel instrument, qu’il soit extrêmement pertinent pour les reprises de traitement étant donné son métal assez facilement déformable. Mais pour les préparations en première intention, il constitue une proposition qui se rapproche de la perfection.