Clinic n° 12 du 01/12/2016

 

ENQUÊTE

Catherine Faye  

Chaque année, plus de 115 000 Français tentent l’aventure de l’expatriation, dont plus de 221 chirurgiens-dentistes. Qu’ils soient jeunes diplômés inscrits dans la mondialisation ou praticiens aguerris las des contraintes françaises, leurs justifications sont variées. Et le pessimisme ambiant pèse dans la balance. L’opiniâtreté est leur fer de lance. L’ouverture au monde aussi. Ils ont franchi le pas et ne le regrettent pas, malgré un véritable parcours du combattant. Reconnaissance professionnelle, niveau de vie, sécurité, fiscalité, climat…, dans tous ces domaines, la vie quotidienne semble plus satisfaisante hors de l’Hexagone(1). Neuf chirurgiens-dentistes des quatre coins du monde ont bien voulu témoigner pour Clinic. Ils exposent les raisons de leur départ à l’étranger après leur diplôme ou au cours de leur carrière, ainsi que les difficultés rencontrées. Si leur nombre ne représente qu’un petit pourcentage de la profession, la tendance est à la hausse. Et s’il est vrai que pour réussir, il faut vraiment le vouloir, il semble que le jeu en vaille la chandelle.

La majorité des praticiens expatriés s’accordent à dire, sans la moindre hésitation, qu’ils « le referaient et regrettent même de ne pas l’avoir fait plus tôt ». Mais derrière le fantasme, la réalité est plus contrastée. Plus d’un expatrié sur deux a ainsi connu des difficultés dans ses démarches administratives et a mal vécu l’éloignement familial. Réussir son expatriation ne s’improvise pas. Envisager d’exercer à l’étranger représente donc une vraie gageure, « les équivalences de diplômes étant par ailleurs très complexes, excepté pour le Québec où cela reste malgré tout un véritable parcours administratif du combattant », explique Étienne Deveaux, doyen de la faculté dentaire de Lille.

Équivalences, obtention de visa, numerus clausus, éloignement, la liste de difficultés dont il faut s’affranchir est longue. Pourtant, l’installation des chirurgiens-dentistes français hors de nos frontières est en augmentation constante depuis quelques années. Entre 2007 et 2009, on comptait à peine une centaine de praticiens français par an qui optait pour le choix d’un exercice dentaire à l’étranger. En 2016, ils sont 221 sur 42 076 chirurgiens-dentistes français (métropole + DOM)(2).

Au rang des destinations les plus prisées : la Suisse, le Luxembourg et la Grande-Bretagne. Suivent la Belgique, l’Espagne et l’Italie, le Québec et Israël. Des pays comme le Qatar, la Chine, les Émirats, l’Inde, la Nouvelle-Zélande, la Norvège ou l’Australie attirent également un ou deux praticiens français chaque année(3).

Dans cette perspective migratoire, la formation au sein de l’Union européenne est coordonnée entre les différents États membres, conformément à l’article 34, paragraphe 2, de la directive européenne 2005/36/ CE83. Cela signifie que tous les praticiens européens diplômés bénéficient du principe de la reconnaissance automatique de leur diplôme, leur permettant d’exercer l’odontologie au sein d’un autre État membre de l’Union européenne. En principe… car, « cette libre circulation de professionnels avec une équivalence des diplômes donnant la possibilité de travailler dans toute l’Union européenne dépend de deux conditions : un test de langue (d’un excellent niveau) et le vocational training post-formation initiale (souvent confondu à tort avec le stage actif). De plus, si ce dernier est appliqué à leur propre population, les États peuvent soumettre le praticien à un stage encadré », développe Marco Mazevet, ancien président de l’EDSA (European Dental Students’ Association). Toutes les réglementations sont détaillées, pays par pays, dans le manuel du Council of European Dentists (CED) (voir encadré 1) pour ceux qui envisagent de partir. Mais attention, en dehors de l’Union européenne, chaque État est dépendant – hormis le cas du Québec et celui d’Israël avec qui il existe des accords spécifiques. Tout n’est pas rose pour autant. Les places sont chères et, pour exercer hors de France, il faut savoir s’armer de patience, de courage et d’énergie. En un mot, être très motivé.

Québec et Israël,deux exceptions

En effet, l’intégration s’avère souvent plus difficile qu’imaginée, notamment à cause de freins administratifs qui entourent les professions réglementées. L’accord France-Québec « permet depuis 2009 aux dentistes français d’obtenir leur équivalence moyennant… certaines formalités », commente une jeune praticienne (voir témoignage d’Alexandra D.) installée à Montréal après 2 années de démarches. « Il faut constituer un dossier complet, instruit par un comité d’admission de l’ODQ (Ordre des dentistes du Québec) pour savoir s’il est accepté et, surtout, trouver un maître de stage pour 6 mois (statut de salarié) : encore un défi ! » ajoute Laurent Fève (voir témoignage), chirurgien-dentiste à Gatineau-Hull (Québec). Les bâtons dans les roues tendent à se multiplier, à l’aune du nombre de demandes d’immigration au Québec. De nombreux chirurgiens-dentistes se font recaler. Le 13 juin dernier, dès 8 h 30 du matin, les candidats à l’immigration de la catégorie des travailleurs qualifiés avaient pu soumettre, pour la première fois en ligne, leur demande de certificat de sélection du Québec. Le ministère avait déjà reçu, à 12 h 58 le nombre maximal de demandes pour cette période, soit 5 000 demandes, via son service en ligne. La rude loi de l’offre et de la demande… Néanmoins, depuis cet accord de 2009, environ 21 praticiens français officient au Québec avec un permis d’exercice(3).

Du côté d’Israël, la Commission parlementaire israélienne de la santé a voté, en janvier dernier, un amendement qui exempte les dentistes qui feront l’alyah (retour en Israël après avoir vécu dans un autre pays) d’examens d’équivalence, mais à une seule condition : avoir exercé pendant plus de 5 ans dans leur pays d’origine. Une victoire menée de main de maître par différentes associations qui luttent depuis plusieurs années pour faciliter l’intégration des nouveaux immigrants.

En effet, jusque-là, la loi israélienne obligeait les nouveaux immigrants dentistes à passer des examens théoriques et pratiques et à peine 30 % réussissaient l’examen. Des ouvertures, certes, mais comme l’observe Marco Mazevet :

« Certains tableaux font miroiter les tarifs plus élevés des traitements à l’étranger, ce qui est un facteur parmi tant d’autres pour la qualité de vie d’un dentiste… Mais sont également à prendre en compte pouvoir d’achat, accessibilité à l’exercice libéral, présence de réseaux de soins, concurrence des chaînes, plein emploi, contraintes administratives (normes, stérilisation), sanctions publiques engendrant une perte de licence professionnelle, possibilité d’effectuer certains actes sans spécialité, prix d’achat des cabinets, accessibilité du patient aux soins dentaires… » La liste est longue. Et pourrait en décourager certains.

Envie d’ailleurs

Pourtant, la tendance est à la hausse. D’après les chiffres de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD), 221 praticiens sont donc inscrits sur la liste spéciale du Conseil national (liste regroupant des praticiens qui exercent ou résident à l’étranger, dans et hors de l’Union européenne). Mais, sachant que les praticiens n’ont pas l’obligation de l’informer lorsqu’ils partent exercer à l’étranger, ce nombre pourrait être plus élevé. Depuis le décret n° 2005-281 du 25 mars 2005, les chirurgiens-dentistes répondant aux conditions prévues aux 1° et 2° de l’article L. 4111-1 du Code de la santé publique(4) peuvent prétendre à l’inscription sur cette liste. Avant ce décret, seuls les praticiens de nationalité française pouvaient y être inscrits. De fait, les praticiens inscrits sur cette liste sont français et seuls 2 ou 3 praticiens ont la nationalité d’un autre pays de l’Union européenne.

Pour Étienne Deveaux, « certains tentent cette expérience, le plus souvent quand il s’agit de partir faire des collaborations, des remplacements pendant une durée limitée, généralement vers des destinations “exotiques” (Martinique, Guadeloupe, Nouvelle-Calédonie, Polynésie, La Réunion, Madagascar), ils reviennent souvent s’installer en France par la suite ».

Et il est vrai qu’une installation définitive reste exceptionnelle. Beaucoup en rêvent, très peu le font. Néanmoins, la question de l’exercice dentaire à l’étranger est abordée pendant les études en odontologie « avec les informations sur les mobilités sortantes et entrantes destinées aux étudiants désireux de partir faire un stage ou une partie de leur cursus dans le cadre des mobilités Erasmus Plus au sein de l’Union européenne ou dans le cadre de mobilités internationales vers les pays hors Union européenne », poursuit-il. Cette approche par les mobilités sortantes et entrantes permet donc à quelques étudiants de s’intéresser à l’exercice de la chirurgie dentaire dans d’autres pays, au-delà d’une simple découverte d’autres facultés et d’autres centres de soins dans des environnements différents de ceux de la France. « Le Service des relations internationales permet aux étudiants d’ouvrir leur esprit vers une destination à l’étranger. Cela peut être un “déclencheur d’envie”, un catalyseur. La mobilité entrante des étudiants étrangers permet aussi des contacts intergénérationnels et peut contribuer également à aller voir ailleurs. La faculté gère ces relations internationales au niveau de la formation initiale. »

Enfin, dans le cadre des mobilités étudiantes et/ou enseignantes, il existe des accords de mobilité internationale au sein de l’Union européenne (Espagne, Italie, Allemagne, Pologne) et des conventions avec des pays hors Union européenne (Pérou, Argentine, Mexique, Équateur, Brésil, Vietnam, Cambodge). Mais, une fois le praticien diplômé, il prend son autonomie et se débrouille seul pour ses projets professionnels. « Nous sommes une génération qui n’a pas peur de bouger et qui est très ouverte sur le monde », conclut Alyette Greiveldinger, déléguée à l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD). « Internet, les réseaux sociaux, les voyages, tout cela fait notre quotidien. » Faire le grand saut n’aura jamais été aussi prégnant. Les messages sur le bien nommé groupe Facebook « Pour les dentistes expatriés ou qui y songent sérieusement » en sont la preuve. Et ceux qui ont déjà posé leurs valises par-delà nos frontières en sont les garants. Alors, prêts pour l’aventure ?

Témoignages

« Faites changer les choses en France, ça ne tourne pas rond et on est de plus en plus nombreux à partir ou à l’envisager sérieusement… c’est mauvais signe ! »

Angleterre (Kent) Yassine CORBIN, 28 ans

Je suis bilingue anglais-français, ce qui est indispensable pour exercer à Londres.

Ce qui m’a vraiment poussé à partir, c’est l’impression de dégradation continue de nos conditions d’exercice en France, m’empêchant de me projeter à assez long terme pour envisager d’investir dans un cabinet sereinement. Seulement, ici, personne ne nous attend, la compétition est rude et les places sont très chères (beaucoup de candidats pour très peu de postes).

Obtenir l’équivalence du diplôme est enfantin : on contacte l’Ordre, on remplit deux formulaires et on envoie une traduction assermentée du diplôme et de l’inscription à l’Ordre français. On est inscrit entre 3 jours et 3 semaines après avoir payé. Entre National Health Service (conventionné), private (non conventionné) et mixte, j’ai opté pour le privé, mais, n’ayant pas de contacts, j’ai dû accepter d’exercer en tant que collaborateur à Gravesend dans le Kent (20 minutes de Saint-Pancras). En Angleterre, on ne vous donne généralement pas de patientèle en arrivant, il faut souvent se la monter soi-même. J’ai mis 18 mois à avoir un carnet de rendez-vous plein pendant 3 jours et demi, 2 à 3 semaines par mois. Je fixe mes tarifs et présente les devis pour tous les actes, ce qui permet de pratiquer une dentisterie minimally invasive et no post no crown. L’autre intérêt majeur est bien entendu fiscal. Le reste du temps, j’ai pour l’instant une autre collaboration en France, même si je perds un peu en matière de vie de couple/sociale. D’ici au début de l’année prochaine, je compte ouvrir un très grand cabinet pour les Français installés à Londres, extrêmement innovant dans son mode de financement des soins dentaires. Il sera essentiellement axé sur la prévention et sur une dentisterie evidence-based. Ce genre de cabinet serait complètement impossible à monter en France, car interdit par l’Ordre et probablement une ou deux lois.

« Très attaché à ma liberté, j’apprécie d’avoir un véritable exercice libéral à Londres, alors qu’en France, de libéral, l’exercice n’en a que le nom. »

Angleterre (Londres) Bertrand LARMOYER, 55 ans

Après des années passées dans mon cabinet dentaire de Saint-Nom-la-Bretèche, le ressenti de frustration dans les limitations de l’exercice – réelles ou supposées – m’a progressivement fait perdre de l’intérêt pour ce que je faisais. Puis, le changement de dentiste conseil de la caisse primaire d’assurance maladie dans mon secteur avec l’arrivée d’un « cow-boy » qui avait décidé de faire du zèle en demandant des justifications tatillonnes pour tout et n’importe quoi a fini par me décider à franchir le pas. En 2001, j’ai vu une annonce d’un cabinet dentaire anglais qui cherchait un dentiste français. Cela m’a intrigué. Je suis allé voir. Cette visite a suscité davantage de recherches actives de ma part en découvrant des possibilités d’exercice vraiment libéral. Les démarches ne sont pas compliquées en Grande-Bretagne (si elle sort de l’Union européenne, personne ne sait si cela changera quelque chose ou non sur ce plan), mais il faut se faire un véritable lavage de cerveau pour oublier les réflexes français et vraiment maîtriser l’anglais (un test de niveau a d’ailleurs été introduit récemment). Je me suis d’abord installé, en 2002, à South Kensington, le quartier français de Londres. En 2007, alors que ce n’était pas prévu du tout, j’ai reçu une notification du propriétaire voulant récupérer ses locaux (le libéralisme anglais a parfois des effets négatifs). J’avais 3 mois pour partir. Comme il n’est pas possible d’établir un cabinet médical ou dentaire n’importe où, après une recherche active un peu partout, j’ai trouvé, un peu en catastrophe, un local au 100 Harley Street, en plein centre. Une adresse très prestigieuse qui, une fois passé le stress d’un déménagement non programmé et de la crise financière en 2008-2011, est maintenant très adaptée au succès du cabinet. L’exercice très libéral a des avantages manifestes. Et des inconvénients : aucune confraternité, le « flingage des concurrents » étant courant, pour ne pas dire la règle. Par ailleurs, dans l’esprit de certains patients (surtout des Anglais), il y a parfois la recherche de créer des incidents factices pour ensuite demander réparation. Il faut être sur ses gardes et s’exercer à repérer ce genre de patients avant d’engager les soins. Je ne vois pas venir, dans un avenir prévisible, d’évolution dans la situation des professions de santé en France qui me pousserait à revenir y exercer. Et je le regrette bien. Il est donc très probable que ma carrière professionnelle se termine à Londres, ou ailleurs, mais probablement pas en France

http://www.cabinetdentaire.co.uk

« L’expatriation se fait en 2 étapes : d’abord une bonne raison de partir, ensuite une bonne raison de choisir son point de chute. »

Émirat de Dubaï (Dubaï) Dominique CARON, 59 ans

J’ai été contraint de quitter le plus beau pays du monde, de quitter mes parents, mes amis, mes patients, pour ne pas avoir à choisir entre qualité des soins et survie financière, entre éthique et conformité aux normes. Avant de partir m’installer à Dubaï, j’ai exercé pendant 2 ans en collaboration à Paris, puis pendant 15 ans à Versailles dans mon propre cabinet. Un cabinet à la pointe du progrès. Malgré une activité intense, s’est imposée la réalité quotidienne de l’exercice libéral à la française, notamment une administration aussi pesante qu’incompétente et niveleuse. Une seule solution : l’expatriation. Mais pour aller où avec une famille de 5 enfants ? Avant de tout « plaquer », il est impératif de s’assurer sur place, autant que possible, que les conditions de vie familiale et professionnelle plairont à tout le monde. Et de tout défricher. Dans les Émirats, le contraste est marqué, les usages différents, la concurrence exacerbée. Personne ne vous attend et il ne faut attendre aucune aide.

Par rapport à la création d’un cabinet dentaire en France, les démarches peuvent prendre du temps et il faut doubler l’investissement. L’examen d’anglais – TOEFL (Test of English as a Foreign Language) ou IELTS (International English Language Testing System) – est souvent le plus gros obstacle. Mais, l’Émirat de Dubaï est un des très rares pays au monde où ce n’est pas une expression creuse que de dire que tout est possible. Ma clinique est installée à DHCC Dubai Health Care City, la cité de la santé regroupant près de 400 cliniques, cabinets et hôpitaux avec pour but de créer un pôle d’excellence attractif à l’intérieur et en dehors des frontières. Tous nos patients viennent pour une chose : l’excellence à la française qu’ils ne trouvent pas ailleurs. Nous réalisons des plans de traitement complet dans des délais qui peuvent être très courts. Il m’arrive fréquemment de passer la journée complète sur un seul patient. La marche est libre, vous êtes honoré pour la qualité de votre travail et non en fonction d’une fiction Sécu misérabiliste et humiliante. Une fois votre travail éthique et efficace réalisé, oubliez la fiscalité confiscatoire : aucun impôt direct. Imaginez votre vie sans IR, CSG, RDS, URSSAF, Carchident, ISF… J’ai une qualité de vie remarquable dans un pays accueillant et bien tenu. Ici, mes enfants baignent tous les jours dans la mondialisation, qui est un fait et non une option. Rien ne leur fait peur, plus aucune forme de concurrence ne peut les déstabiliser. Ils côtoient 200 nationalités, parlent 3 ou 4 langues, le monde est à eux. Un seul regret, ne pas l’avoir fait plus tôt. Nous serons ravis de répondre aux questions de tous ceux qui souhaitent faire le grand saut.

http://www.versaillesdentalclinic.com

« Quel défi ! J’en aurai perdu de l’énergie et de l’argent ! »

Allemagne (Bonn) Élise MURAT, 25 ans

À la fin de mes études, j’ai souhaité me lancer dans une aventure Erasmus pour mon dernier semestre. Je me suis donc rendue à Berlin un an auparavant et j’ai été séduite par la ville. L’idée d’y prolonger mon séjour pour enrichir mon expérience professionnelle (objectif très idyllique) a commencé à germer. Et puis, un an plus tard, je suis tombée amoureuse. Cela a été la seconde motivation qui m’a décidée à rester en Allemagne. Sans cela, à l’heure actuelle, j’aurais abandonné l’idée, je pense, en raison des difficultés. Pour commencer, finir ma thèse dans des délais raisonnablement courts. Si, en France, on peut travailler en tant qu’étudiant, il me fallait avoir mon doctorat pour demander l’équivalence en Allemagne. Moi qui voulais enchaîner mon Erasmus avec mon installation professionnelle, ce n’était déjà plus possible. J’ai donc réussi à soutenir ma thèse 3 mois après la fin de mes études et j’ai commencé à monter un dossier de demande d’équivalence en Allemagne, tout en enchaînant les remplacements à Reims, à « seulement » 4 h 30 de route de Bonn où mon copain a déménagé. Une fois toutes les pièces de mon dossier conformes et traduites par un traducteur agréé, j’ai été convoquée à un examen oral de langue dentaire (Fachprüfung) au cours duquel on est mis en situation réelle pour une évaluation de ses capacités à comprendre et à expliquer l’anamnèse d’un patient, un plan de traitement, mais également à communiquer en interprofessionnel (langage adapté entre confrères). On n’est pas évalué sur ses connaissances dentaires, mais sur ses connaissances linguistiques dentaires.

À Cologne, il y a 50 % de réussite, contre 30 % en général en Allemagne (selon le ZM, journal dentaire allemand). Ce qui m’a bloquée pendant plus de 6 mois a été l’obtention de mon diplôme auprès de ma faculté dentaire en France, qui m’expliquait qu’à la suite d’un problème d’arrêté ministériel, les diplômes ne pouvaient plus être imprimés… Je viens enfin de le recevoir et il est en cours de traduction ! Mais cela fait avancer et, une fois installée, les tarifs des soins étant valorisés par rapport à la France, je pourrai embaucher.

Ici, un dentiste peut s’entourer de deux assistantes, d’une hygiéniste et d’une secrétaire pour lui tout seul, ce qui serait impossible en France.

« À ma connaissance, je suis l’un des trois seuls dentistes français à y travailler. Y exercer avec un diplôme français relève désormais de l’exploit. »

Tahiti (Papeete) et Australie (Port Macquarie) Stephan TESSÈDE, 45 ans

J’ai toujours eu le goût des voyages, d’aller explorer ailleurs. En 1996, pendant mes classes à l’ENORSSA (École nationale des officiers de réserve du Service de santé des armées), j’étais bien décidé à décrocher un poste outre-mer ou à m’embarquer sur un bâtiment de la marine. J’ai obtenu Tahiti et j’ai fait 24 mois de service au sein de la base navale de Papeete. De retour en France pour quelques mois, l’envie de repartir a été trop forte et, après un essai de 2 mois comme collaborateur à Libreville, au Gabon, au sein d’un cabinet tenu par deux autres dentistes français, j’ai finalement décidé de racheter un cabinet à Papeete, avec ma femme, dentiste elle aussi. Ce retour a été plus difficile car personne ne nous attendait. Mais nous avons tenu ce cabinet à Papeete de 1999 à 2011, 12 superbes années. En 2008, un ami, dentiste à Tahiti lui aussi, me lance l’idée d’aller en Australie passer l’Australian Dental Council (adc.org.au), l’examen de reconnaissance du diplôme français, avec lui. Je décide de me lancer là-dedans et, lors de vacances en Nouvelle-Zélande, je commence donc par passer un premier examen (Occupational English Test) et le réussis. Du coup, le processus est lancé et ne s’arrêtera pas. Je vais par la suite découvrir les embûches une à une : examen du dossier, written exam, clinical exam (tous ces examens se passent en anglais), tout un côté administratif très lourd, inscription à l’Ordre australien, obtention du visa… Un vrai calvaire, que je n’aurais sans doute pas entrepris si j’avais réalisé ce qui m’attendait. Notamment, l’ADC, hypersélectif. C’est un gros investissement personnel, émotionnel et je ne le recommanderai pas, sauf à quelqu’un de très motivé. Sans compter l’aspect financier une fois tout mis bout à bout : plus de 6 000 € de frais d’examen, les voyages, plus de 5 000 € de frais de visas pour une famille… J’en ai fini avec tout ça, je suis résident permanent et je travaille à Port Macquarie, sur la côte Pacifique, en libéral. Une qualité de vie fantastique, sans bouchon, sans trafic, pas d’insécurité, pas de racisme, un climat quasiment parfait, des kangourous et des koalas sur un golf manucuré à 2 km de mon cabinet, où je peux fixer mes honoraires librement en fonction du temps passé, de la difficulté, etc. Un vrai bonheur de ce point de vue. Par contre, les innombrables contrôles annuels, voire semestriels, où je vois des patients qui se brossent mieux les dents que moi me fatiguent et j’ai hâte d’avoir un autre rythme et une hygiéniste qui fera cela pour moi. Je travaille seul dans un cabinet qui appartient à une corporate et qui s’occupe de tout : il ne m’appartient pas, je n’ai rien investi et ne paye aucun frais. Je gère le cabinet, les journées de travail, l’organisation, exactement comme si j’étais tout seul maître à bord et ne garde que 40 % des honoraires. Je pense tout de même à m’installer à mon propre compte. Cependant, avant d’en arriver là, j’en ai beaucoup bavé pendant plus de 2 ans. Et puis, la fiscalité est lourde. Bien sûr, la France, ma famille et mes amis me manquent, mais nous sommes très bien ici. Hollande, Marine, Mélenchon, les Verts, les grèves, les hivers, l’URSSAF, la Carchident : j’aime autant vous dire que je vis très bien sans cela… Mes enfants sont désormais bilingues, bientôt nous serons tous les 4 binationaux, avec la possibilité de vivre également en Nouvelle-Zélande, si besoin.

http://lighthousebeachdental.com.au

« Il faut garder les pieds sur terre et être bien conscient qu’au Canada comme aux États-Unis, ils ne nous attendent pas pour exercer : il faut faire ses preuves et leur prouver que l’on peut faire partie, en tant qu’immigré français, de leur communauté professionnelle. »

Canada (Gatineau-Hull) Laurent FÈVE, 50 ans

L’idée de partir m’installer à l’étranger a commencé à germer en 2014, après 12 années d’exercice dans une maison médicale à Angers et 11 années dans le cabinet dentaire que j’ai repris à la retraite de mon père, à Longué-Jumelles (Maine-et-Loire). J’ai toujours aimé voyager et j’avais déjà imaginé pouvoir exercer aux États-Unis juste après mes études. Pour cela, j’aurais dû recommencer 4 années d’études dentaires à UCLA et, à l’époque, j’ai préféré commencer mon aventure familiale et professionnelle en France. Mais cette expérience m’a marqué de manière indélébile. Ma sœur habitant aux Émirats Arabes Unis, j’ai eu l’occasion de rencontrer des confrères installés à Dubaï. C’est pourquoi, lorsque j’ai commencé à prospecter, j’ai tout d’abord sollicité des cliniques dentaires à Dubaï, Doha (Qatar) et Abu Dhabi. Mais l’éclatement des pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, avec les différents conflits, a mis sur le marché du travail de nombreux jeunes dentistes d’origine arabe et mon profil européen avec une expérience de 25 ans ne correspondait plus. Le cabinet de recrutement avec qui j’étais en contact m’a alors proposé un poste au Canada, à Ottawa. Je suis tout d’abord parti seul afin d’y appréhender les conditions d’exercice, puis j’y suis retourné en famille car la partie la plus importante était de faire valider le projet d’expatriation par chacun, notamment par mon épouse, kinésithérapeute. La décision s’est faite sur l’envie d’un dernier défi professionnel et d’un nouveau projet de vie, mais aussi sur le fait que, l’un comme l’autre, nous ne nous voyions plus finir nos carrières en France en raison des conditions d’exercice des praticiens libéraux en milieu rural, de la surcharge excessive de travail par défaut de praticiens et, automatiquement, de la baisse de la qualité des soins offerts… Avant de s’intégrer au Canada, on peut vivre de grands moments de solitude, mais c’est aussi le prix à payer. Et il faut bien 2 années pour préparer son départ.

Je conseille à ceux qui souhaiteraient s’expatrier de bien se renseigner sur les conditions d’obtention d’un visa avant de songer à la partie professionnelle. Ce n’est pas uniquement la volonté de partir mais aussi le pays où l’on immigre qui doit bien vouloir de nous. Pour le Québec, il faut constituer un dossier complet, instruit par un comité d’admission de l’Ordre des dentistes du Québec (ODQ) pour savoir s’il est accepté (le cas échéant, cela ne donne aucun droit à un permis de travail sur le reste du sol canadien, qui implique une démarche séparée mais néanmoins liée et indispensable). Dans un second temps, et c’est uniquement valable pour les citoyens français en vertu de l’arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) France/Québec, il faut trouver un maître de stage pour 6 mois (statut de salarié) et valider une évaluation de cas cliniques et de pharmacologie ainsi que des questions sur la règlementation en vigueur au Québec. Pour trouver un maître de stage, c’est encore un défi : il faut éplucher les annonces, envoyer des CV… Une fois les 6 mois complétés, si tout est validé par le comité d’admission à l’ODQ, un permis définitif d’exercer au Québec est délivré. À savoir : au Canada, tous les dentistes sont évalués tous les 5 ou 6 ans par l’Ordre, ce qui impose aux praticiens d’être toujours « à la page » et formés aux dernières évolutions de leur profession. Pour ma part, je suis en cours de stage dans une importante clinique dentaire établie ici depuis plus de 30 ans, à Gatineau-Hull, au Québec. La patientèle est, comme souvent au Canada, multi-ethnique, ce qui nécessite de pouvoir s’exprimer parfaitement en anglais. Je suis en phase de négociation pour racheter la clinique d’un confrère canadien qui m’accueille et qui souhaite partir prochainement à la retraite. Compte tenu de la rémunération importante de ses actes, ici, le praticien prend plus de temps avec ses patients, d’où une qualité accrue des soins prodigués. De plus, l’approche globale est systématique – le patient commence toujours par une séance avec une hygiéniste diplômée – et l’éducation thérapeutique des patients est très élevée (les soins dentaires sont onéreux). Le système aussi est plus concurrentiel entre les chirurgiens-dentistes, dans un pays où la publicité est autorisée, et la société nord-américaine est beaucoup plus procédurière et formatée par le modèle juridique anglo-saxon de la jurisprudence que l’européenne. Enfin, l’Ordre des dentistes du Québec défend avant tout le bien-être des patients. Tout cela impose donc une très grande rigueur. Cependant, une fois l’intégration réussie, ce n’est que du bonheur pour la qualité de vie professionnelle (estime personnelle, épanouissement) et personnelle. On est moins sous pression et on profite mieux de la vie. J’ai retenu la leçon d’Edmond Binhas : « Travailler mieux pour vivre mieux. »

« Les démarches d’immigration sont longues et fastidieuses, la recherche de stage l’est aussi. On arrive avec notre approche et nos réflexes français. Il faut prendre du recul sur sa pratique et garder l’esprit ouvert. »

Canada (Montréal) Alexandra D., 30 ans

J’ai exercé en collaboration dans la région lyonnaise jusqu’à notre départ pour le Québec. Mon mari avait échoué une première fois en 2011 au concours du CECSMO (certificat d’études cliniques spéciales mention orthodontie) et la réforme étant passée par là, il n’avait plus la possibilité de retenter sa chance. Nous avons cherché d’autres recours à l’étranger et découvert qu’à Montréal, le programme d’orthodontie se faisait en 3 ans et était très réputé. De plus, l’accord France-Québec permet depuis 2009 aux dentistes français d’obtenir leur équivalence moyennant… certaines formalités. Mon mari a alors postulé pour intégrer le programme et la seconde tentative en 2013 fut la bonne. C’est devenu pour nous l’occasion de partir découvrir la pratique outre-Atlantique. Mais l’immigration au Canada n’est pas si simple et la sélection de plus en plus sévère. Par chance, le visa étudiant de mon mari me donnait droit à un visa de travail ouvert. Sans cela, j’aurais eu un visa lié à un employeur. Pour la validation du diplôme, il me fallait un stage de 6 mois dans un cabinet privé : le plus difficile est de trouver un maître de stage car l’Ordre a des critères de sélection très stricts. Sur 60 CV déposés en porte-à-porte à Montréal, je n’ai eu qu’une réponse ! Il faut être patient et savoir se vendre. Nous ne sommes pas habitués à cela en France. Et puis, entre l’inscription à l’Ordre, l’assurance professionnelle et l’inscription (quasi obligatoire) à l’Association des chirurgiens-dentistes du Québec, il faut commencer par payer autour de 3 700 $ canadiens. Enfin, le stage est rémunéré au bon vouloir du maître de stage. Le mien a choisi un fixe au début car j’avais peu de patients, puis je suis passée au pourcentage (35 % du chiffre d’affaires). Patience, persévérance et humilité ! Il faut s’adapter au cadre local sans dire sans cesse : « Chez nous on fait comme ça. »

Je suis finalement restée dans la clinique où j’ai fait mon stage car ils avaient besoin d’un praticien qui faisait de l’endodontie. Les dentistes généralistes au Québec ne sont pas friands de cette discipline et les omnipraticiens qui font de l’endodontie sont assez recherchés. Les soins étant rémunérés à leur juste prix, on retrouve du plaisir à faire des soins conservateurs et de l’endodontie ! Pour exemple, un composite 2 faces molaire coûte environ 200 $ (134 €) et une endo 3 canaux 860 $ (580 €). On peut avoir ainsi un rythme décent pour une rémunération confortable.

En province, les salaires sont plus élevés qu’à Montréal, avec moins de concurrence. Toutefois, beaucoup de patients renoncent à certains soins car ils n’ont pas les moyens de s’offrir un composite ou un traitement endodontique. Cela fait parfois mal au cœur de devoir extraire une dent que l’on pourrait sauver à un patient qui souffre et qui n’a pas les moyens de financer le traitement approprié. Même si je gagne en confort de travail et en reconnaissance, les possibilités professionnelles et les contraintes familiales feront pencher plus ou moins la balance vers un retour en France. En attendant, cette expérience me fait évoluer et relativiser. Il n’y a pas de dogme en matière de santé et il n’y a pas un système qui vaille mieux qu’un autre.

http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/immigrer-aller/travailleurs-permanents/demande-immigration-general/delais-tableaux.php

« Une expérience très enrichissante, qui nous a permis en fin de compte de mieux apprécier la vie en France et de rentrer nous installer dans un département déserté par les dentistes : l’Eure-et-Loir. »

Suisse (Valais) Baptiste TISON, 35 ans

Ensemble, avec ma femme Hélène Daban, également chirurgien-dentiste, nous avons eu envie de quitter Paris dès que nous sommes devenus parents, pour le bien-être de notre famille. Nous avions d’abord pensé au Québec, mais les formalités pour la reconnaissance du diplôme étaient trop contraignantes et trop longues. L’associé avec lequel je devais créer un cabinet à Paris ayant décidé de partir pour la Suisse, il m’a proposé de venir travailler en tant qu’indépendant dans une clinique dentaire à Collombey. J’ai tenté l’expérience. Pour cela, il fallait une reconnaissance de diplôme et avoir une autorisation délivrée par le canton du Valais. Des démarches simples, mais payantes. Je suis ensuite devenu salarié d’une autre clinique dentaire à Vevey. En Suisse, les soins que je réalisais étaient enfin rémunérés à leur juste valeur. Mais la vie y est également plus chère… J’y ai appris une dentisterie d’excellence (aucun soin dentaire n’étant remboursé, les patients sont très exigeants) et très enrichissante au niveau de la technique et de la prise en charge du patient, que je souhaite amener dans mon futur cabinet (fin 2016) en Eure-et-Loir, département qui manque de dentistes. Nous sommes rentrés car la clinique où ma femme et moi-même étions salariés a décidé de changer les contrats du jour au lendemain, entraînant une baisse importante de nos salaires. Nous ne nous voyions pas continuer ainsi, l’accès à la propriété nous paraissait impossible et l’éloignement de la famille et des amis commençait à nous peser. Quand nous avons commencé à imaginer ce que serait notre vie en France si nous créions notre cabinet, nous n’y avons vu que des avantages.

« Un seul impératif : effectuer un remplacement, car le numerus clausus est fermé pour avoir un conventionnement et donc un exercice libéral. »

Nouvelle-Calédonie (Nouméa) Kevin BÉZANGER, 26 ans

Il y a 3 mois, une amie de la famille m’a proposé de venir travailler avec son mari, chirurgien-dentiste à Nouméa. Le cadre idyllique, mon âge, ma situation familiale (sans enfant) et le contexte actuel de la profession en France (loi santé, réseaux, low cost etc.) m’ont décidé à tenter l’expérience. Pour partir exercer à Nouméa, j’ai rencontré assez peu de difficultés dans l’ensemble, en dehors des lenteurs administratives et des délais de courrier, car le territoire est sous tutelle française. Parmi les démarches, il m’a fallu contacter le Conseil de l’Ordre local qui est rattaché au Conseil national français. Sinon, en Nouvelle-Calédonie, si les soins dentaires sont légèrement plus chers qu’en France, ils ne sont pas soumis à l’ancienne NGAP (nomenclature générale des actes professionnels). Enfin, si je bénéficie d’un confort de vie et d’une simplicité administrative, je reste néanmoins coupé de ma famille et de mes amis.

(1). Selon l’enquête sur l’expatriation des Français réalisée par la Maison des Français de l’étranger (MFE), publiée en 2013.

(2). Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).

(3). Ordre national des chirurgiens-dentistes.

(4). À savoir les titulaires d’un diplôme, certificat ou d’un titre mentionné à l’article L. 4141-3 et de nationalité française, de citoyenneté andorrane ou ressortissant d’un État membre de l’Union européenne ou partie à l’accord sur l’espace économique européen, du Maroc ou de la Tunisie, sous réserve d’application d’engagements internationaux.

* http://www.cedentists.eu/library/eu-manual.html

Le Manuel des pratiques dentaires en Union européenne (EU Manual of Dental Practice)

Publié pour la première fois en 1997, sous l’impulsion du Council of European Dentists (CED) qui représente près de 340 000 praticiens en Europe et défend leur exercice auprès du Parlement européen, le Manuel des pratiques dentaires en Union européenne est régulièrement mis à jour. On y trouve des informations très complètes sur la dentisterie dans 34 pays européens (États membres de l’Union européenne, Islande, Norvège, Suisse, Liechtenstein, Andorre, Monaco et Saint-Marin), pour les chirurgiens-dentistes désireux d’y exercer. Ce manuel de 420 pages, téléchargeable sur le site du CED*, n’existe pour l’instant qu’en version anglaise. Pratique et simple à compulser, il s’adresse aussi bien aux chirurgiens-dentistes qu’aux étudiants, aux décisionnaires et à tous ceux qui s’intéressent aux réglementations de la dentisterie dans l’Union européenne. La dernière édition présente également les réglementations légales et éthiques, les prérequis pour les formations dentaires, les pratiques en matière de santé bucco-dentaire et l’organisation dans les cabinets dentaires des États membres de l’Union européenne, de la Suisse, de Monaco et de Saint-Marin. Certains chapitres (France, Allemagne, Hongrie, Lituanie, Malte, Pays-Bas, Espagne et Suède) ont été remaniés en 2015.

Pour aller plus loin

• Association Union des Français à l’étranger : www.ufe.org

• Site officiel de l’administration française, Travailler à l’étranger : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N452

• France Diplomatie, Préparer son expatriation : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/preparer-son-expatriation

• Groupe Facebook, Pour les dentistes expatriés ou qui y songent sérieusement : https:// www.facebook.com/groups/691487590870910/

• Article du Monde sur les règles du jeu fiscal pour les expatriés : http://www.lemonde.fr/argent/article/2014/06/09/les-regles-du-jeu-fiscal-pour-les-expatries_ 434719_1657007.html#yLeJs4Q8xe2HVSwv.99

• La Maison des Français de l’étranger est un service du ministère des Affaires étrangères et européennes. Sa mission est d’informer les Français souhaitant s’expatrier sur la situation dans leur futur pays d’accueil et de les conseiller sur tous les aspects pratiques, administratifs et sanitaires liés à l’expatriation mais aussi au retour en France :

– tél. : 01 43 17 60 79

– courriel : mfe@mfe.org

• European Dental Students’ Association : http://www.edsaweb.org

• Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire : http://unecd.com