Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

RÉGLEMENTATION

Philippe ROCHER  

Le choix des tenues vestimentaires portées par tous les membres du cabinet est important. Sur quelle base les choisir ? Peuvent-elles évoluer selon les saisons ? Qui en assure l’entretien ? Voici quelques questions auxquelles nous allons répondre.

Le look…

Il est indéniable que de belles tenues vestimentaires concourent à une image positive du cabinet. L’assistante dentaire est la première personne que le patient voit dès la porte franchie, mais également à la fin de son rendez-vous. Deux moments cruciaux de l’accueil. L’image qu’elle donne, avant même de prononcer des paroles de bienvenue, passe par le non-verbal.

Néanmoins, chaque salarié est en principe libre de se vêtir comme il l’entend. Il s’agit en effet d’une liberté individuelle à laquelle vous ne pouvez apporter des restrictions qu’à condition qu’elles soient justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché.

… mais pas uniquement

Alors, peut-on imposer une tenue vestimentaire au cabinet ? Vous ne courez aucun risque à imposer une tenue de travail à vos salariés lorsqu’il existe des raisons d’hygiène et de sécurité. Par exemple, les guides de bonnes pratiques professionnelles recommandent, pour tous les soins, le port d’une tenue de travail (blouse ou tunique à manches courtes, pantalon, chaussures de travail) dénommée « tenue de base ». En début de journée, l’équipe soignante doit quitter ses vêtements de ville, y compris ses chaussures, puis réaliser une hygiène des mains (lavage si elles sont visiblement souillées ou friction hydroalcoolique si elles sont non visiblement souillées) avant d’enfiler sa « tenue de base ». Ensuite, au cours de la journée, un vêtement de travail sale doit être immédiatement changé car les souillures sont source de contaminations. Il convient donc d’avoir plusieurs vêtements de travail à disposition dans le cabinet.

L’hygiène des mains ne peut être effectuée correctement qu’en portant des vêtements à manches courtes. Il n’est alors pas tolérable de laisser dépasser des manches de pull ou de tee-shirt sous la blouse, même en hiver. À l’opposé, en période de canicule, les raisons d’hygiène et de sécurité, mais également le contact avec la patientèle imposent de continuer à porter une « tenue de base ». Celle-ci peut alors être constituée de tissus plus légers. La tenue de travail ne suffit pas lors des soins à protéger l’équipe soignante. Il faut veiller au port des équipements de protection individuelle (EPI) que sont les gants, les masques et les lunettes.

L’entretien

Lors d’une chirurgie, si une charlotte et une surblouse sont utilisées, elles sont à usage unique. Elles ne nécessitent pas d’entretien et doivent être éliminées dans les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) après usage. Les EPI doivent être mis à la disposition des salariés et entretenus par l’employeur. Concernant la tenue de travail, l’article 3.17 de la convention collective indique que : « Si le praticien exige une tenue de travail particulière, il doit la fournir à son personnel et en assurer l’entretien. Dans le cas contraire, il doit fournir deux blouses par an à son ou ses salariés. »

POUR EN SAVOIR PLUS

→ Convention collective nationale des cabinets dentaires du 17 janvier 1992.

→ Grille technique d’évaluation pour la prévention des infections associées aux soins. Paris : ADF, 2015.

→ Les équipements de protection individuelle, Clinic 2013.