Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

ENQUÊTE

ML  

Un projet d’installation est aussi un projet de vie. Raison de plus pour qu’il soit mûrement réfléchi.

Créer, intégrer ou reprendre un cabinet, chacune de ces options entraînera des conséquences sur le mode de vie, sur le niveau financier et sur l’activité professionnelle du jeune praticien. Aussi, avant de s’engager dans l’une de ces voies, Hélène Denost, chirurgien-dentiste chargée d’enseignement à la faculté d’odontologie de l’université de Bordeaux et juriste spécialisée en droit médical et santé publique, conseille au candidat à l’installation d’interroger un ensemble de personnes ressources : notaire, avocat, expert comptable mais aussi banquier pour le plan de financement, assureur pour la couverture des risques, notamment la perte d’activité, ou encore association de gestion agréée pour la fiscalité. « Chacun de ces partenaires pourra livrer ses clés du parcours de l’installation qui permettront au candidat de se forger une image de ce qui l’attend dans l’une ou l’autre option. Et de décider en conséquence », expose-t-elle, ajoutant qu’il n’existe pas de solution unitaire. Elle-même n’apporte pas de réponse standard. Elle livre son analyse de manière interactive aux problèmes posés.

Bien avant la décision portant sur le statut juridique du mode d’exercice, d’autres priorités s’imposent. Projeter de s’installer induit de se transposer dans la situation réelle du cabinet. Pour valider un projet, il faut tenir compte de ses capacités à relever les défis liés aux contraintes générales inhérentes au cabinet : accessibilité, hygiène, accompagnement et normes de radioprotection… Mais cet exercice nécessite aussi de collecter des données plus personnalisées auprès des personnes ressources et, au préalable, auprès de l’agence régionale de santé et de la caisse primaire d’assurance maladie. « Il s’agit d’évaluer de manière prospective ce que sera l’activité du cabinet dans les trois prochaines années. Son potentiel dépend ainsi de l’offre de soins du lieu d’implantation et de l’évolution attendue de la patientèle. La conjonction de ces données correspond-elle au profil d’activité que je veux exercer ? De même, si je reprends un cabinet, comprend-il du personnel, ce personnel est-il proche de la retraite, faudra-t-il licencier ? », énumère Hélène Denost, ajoutant que la configuration du cabinet est également une question cruciale. Le cabinet est-il aux normes ? Nécessite-t-il des travaux de rénovation, d’importants investissements ? Peut-on y ajouter un fauteuil ? Le diable est souvent dans les détails. Et Hélène Denost d’ajouter : « Il faut également se renseigner auprès de la copropriété pour savoir si elle accepte qu’une plaque soit vissée ou, tout simplement, un exercice professionnel entre ses murs. »

Ce vaste tour d’horizon ne sera pas exhaustif mais il donnera un contour au futur exercice, il facilitera la prise de décision et déterminera la feuille de route du futur praticien.

Créer, reprendre ou s’associer

Séance E134, samedi 26 novembre à 11 heures