Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

ENQUÊTE

ML  

Et si, pour une fois, le patient était à l’origine d’une nouvelle pratique ? L’intérêt que suscite la phytothérapie auprès du grand public et son usage croissant dans d’autres domaines médicaux ne peuvent plus laisser indifférents les chirurgiens-dentistes.

Jusqu’à présent, en l’absence d’éléments de réponse adaptés aux spécificités de l’art dentaire, il était difficile aux praticiens de trouver des solutions adéquates en phytothérapie et en aromathérapie. « De nouveaux travaux validés rendent désormais cette pratique possible et permettent de passer à une vitesse supérieure en matière de formation », se félicite Florine Boukhobza, chirurgien-dentiste homéopathe et phytothérapeute, enseignante en phytothérapie à l’université Paris 13 et auteur de l’ouvrage Phytothérapie en odontologie*. Du reste, les chirurgiens-dentistes sont de plus en plus nombreux à vouloir intégrer cette pratique à leur exercice. En témoigne l’intérêt rencontré par la mise en place d’un diplôme universitaire (DU) à Paris 7**. « Les chirurgiens-dentistes se sentaient jusqu’à présent exclus des formations en phytothérapie qui s’appliquaient aux médecins et autres professions médicales mais qui n’étaient pas transposables à la pratique dentaire. Beaucoup ignoraient qu’il existait des remèdes disponibles en nombre suffisant pour nous et que nous pouvons prescrire. Or, dans de nombreuses indications, notamment en ce qui conerne les antalgiques et les anti-inflammatoires, il existe tout un arsenal », expose Florine Boukhobza, insistant sur l’adaptation en galénique et en posologie à l’art dentaire de ces thérapeutiques ainsi que sur les précautions et la connaissance des contre-indications.

Une thérapeutique reconnue

Rappelant que le praticien doit rester l’expert en matière de phytothérapie et l’aromathérapie, elle évoque tous les domaines du possible en accompagnement par la chirurgie, parodontologie, stomatologie, implantologie, et bien entendu hygiène bucco-dentaire. C’est dire si le recours à ces nouvelles pratiques ne se limite pas à l’utilisation des huiles essentielles pour combattre l’angoisse du patient.Cette prise de conscience qui traverse désormais la profession, va permettre d’étendre les formations à l’ensemble du territoire. « Les praticiens qui auront suivi le DIU seront eux-mêmes des multiplicateurs qui prendront eux-mêmes le relais », espère Florine Boukhobza ajoutant que pour les prochaines promotions de chirurgiens-dentistes, un DU en phytothérapie représentera une plus-value inestimable. Le recours à la phytothérapie et à l’aromathérapie permet de gagner l’estime et la confiance de ses patients. Une compétence d’autant plus reconnue qu’elle rencontrera leurs propres aspirations.

* Éditions CdP, mars 2014.

** Prévue pour fin 2017.

Intégrer la phytothérapie dans notre exercice pluridisciplinaire

Séance E136, samedi 26 novembre à 11 heures