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Les études transversales offrent une perspective différente de celle des études longitudinales. Ces dernières se focalisent sur les patients qui sont en cours de traitement. De telles études sur le succès et la survie des dents traitées endodontiquement montrent des taux de survie des dents extrêmement élevés mais des taux de réussite plus faibles et variables. Les études transversales s’axent, elles, sur la condition cumulative de toute une population donnée....
Les études transversales offrent une perspective différente de celle des études longitudinales. Ces dernières se focalisent sur les patients qui sont en cours de traitement. De telles études sur le succès et la survie des dents traitées endodontiquement montrent des taux de survie des dents extrêmement élevés mais des taux de réussite plus faibles et variables. Les études transversales s’axent, elles, sur la condition cumulative de toute une population donnée. Elles indiquent que la prévalence générale de la pathologie périapicale est plus élevée que celle révélée par les études longitudinales. Cette disparité peut résulter de différences dans la conception de l’étude, de standards techniques différents, d’interprétations radiographiques variables, d’approches diagnostiques et de planification de traitement différentes, de biais dans les échantillons et autres. Une revue systématique et une méta-analyse de la prévalence de la radioclarté périapicale et du traitement canalaire non chirurgical ont été réalisées.
Une recherche sur Medline et Embase a permis d’identifier 33 articles répondant aux critères de l’étude. Trente études sur 33 avaient été réalisées sur des populations modernes originaires de pays ayant des indices de développement humain élevés ou très élevés. Un total de 300 861 dents a été inclus dans la méta-analyse.
Dans un intervalle de 0,5 à 13,9 %, environ, 5 % des dents présentaient une radioclarté périapicale. Un traitement endodontique non chirurgical avait été réalisé chez 10 % des patients, dans un intervalle de 1 à 22 %. Beaucoup plus de dents avaient été traitées endodontiquement qu’elles n’avaient de radioclarté. Environ 36 % des dents avec un traitement canalaire avaient aussi une radioclarté périapicale. Plusieurs dents avec des radioclartés périapicales n’avaient pas été traitées endodontiquement.
Sur la base de la seule analyse radiographique, la plupart des traitements canalaires étaient classés comme étant de qualité insuffisante ou inacceptable. Soixante-dix-huit pour cent des traitements canalaires étaient inadéquats ; le pourcentage le plus élevé des traitements canalaires considérés comme acceptables était de 56 %.
Cinq pour cent des dents présentaient une radioclarté périapicale, ce qui constitue une proportion épidémique. Cette radioclarté était retrouvée à un taux de 1 par patient, sur la base du nombre moyen de dents présentes chez un adulte de 21 ans, selon le NHANES*. Cela est plusieurs fois supérieur à la prévalence des caries non traitées.
La prévalence des dents endodontiquement traitées était aussi très élevée, d’environ 2 traitements canalaires par patient. Des milliards de dents demeurent en bouche grâce au traitement canalaire. Cela peut se traduire en un énorme bénéfice sur la santé orale et la fonction orale ainsi que par un important avantage psychosocial.
Trente-six pour cent des dents traitées endodontiquement présentaient une radioclarté périapicale, même si la plupart montraient des tissus apicaux sains sur la radiographie. Les données indiquent une prévalence de 2 % de radioclarté apicale sur les dents non traitées. Au vu des données, il y a une probabilité élevée que 1 personne de l’étude sur 2 ou 3 présente une radioclarté périapicale non traitée. Cela peut résulter de l’absence de symptômes, d’une évaluation radiographique et endodontique inadéquate malgré un diagnostic correct ou d’une absence de besoin.
Cette étude révèle une prévalence extrêmement élevée de dents avec des radio-clartés périapicales, un nombre très élevé de dents avec des traitements canalaires et une prévalence élevée de radioclarté périapicale sur les dents ayant eu un traitement endodontique. Un pourcentage étonnamment élevé de dents non traitées présentait aussi une radioclarté périapicale. Même si la qualité du traitement canalaire était souvent inadéquate, les résultats montrent que de tels traitements sauvent un nombre incalculable de dents et contribuent significativement à une meilleure santé orale, une meilleure fonction orale et un meilleur état psychosocial des patients.