D’une pierre deux coups

Ce message ne s’adresse pas aux mordus de la stérilisation ni aux malades de la traçabilité qui savent tout sur tout mais à ceux qui voudraient bien faire en usant de moyens simples et peu coûteux. Même si votre autoclave de classe B répond à toutes les normes en vigueur, qu’il est censé stériliser les instruments pleins, poreux ou même creux, il n’est jamais à l’abri d’une défaillance. La méthode classique pour vérifier que la vapeur pénètre bien à l’intérieur des charges creuses est d’effectuer quotidiennement un test de Bowie et Dick. Celui-ci est assez coûteux – plusieurs euros le paquet – et s’effectue dans un autoclave vide au cours d’un cycle spécial avec un palier de 3 min 30 à 134 °C en début de journée. Pour des raisons économiques, nos instances professionnelles ont suggéré de ne pratiquer ce test qu’une fois par semaine.

Un test plus pertinent

Une autre méthode a été mise au point récemment, qui offre beaucoup plus d’avantages et d’intérêt. C’est le test Helix. Il se pratique au moyen d’un dispositif réutilisable en plastique dans lequel on insère une petite bandelette de papier qui vire au noir lorsque la vapeur a pénétré à l’intérieur. Pour simuler des instruments contenant des tubulures très étroites, le récipient contenant la languette se trouve à l’extrémité d’un très long tuyau de plastique enroulé sur lui-même comme un escargot. Pour que l’indicateur change de couleur, le vide doit être très poussé afin que la vapeur pénètre jusqu’au fond de ce tuyau très fin. Le test Helix répond mieux aux problématiques de l’instrumentation dentaire que celui de Bowie et Dick. Il est en outre bien moins coûteux. On ne change que la languette de papier à chaque cycle. L’ensemble est conçu pour résister à 200 ou 300 passages à l’autoclave.

Avec le reste

Jusqu’à présent, à ma connaissance, les conditions d’utilisation du test Helix étaient identiques à celles du Bowie et Dick : il fallait sacrifier un moment pour tester l’autoclave à vide en début de journée, uniquement pour valider son fonctionnement. En consultant le site Internet du fournisseur de produits d’hygiène Steralis, j’ai constaté qu’il proposait différents modèles de test Helix. L’un d’eux est conçu pour être utilisé au cours d’un cycle « prion » normal, en même temps que la charge à stériliser. Son prix est un peu plus élevé que celui du test classique mais sa facilité d’utilisation et son côté rationnel m’ont immédiatement convaincu. La languette blanche, pliée en deux, se place dans un réceptacle allongé que l’on visse au bout de la spirale. On peut placer l’ensemble au milieu de la charge et réaliser ainsi une traçabilité extrêmement simple de chaque cycle. Lors du déchargement, il suffit de dévisser le réservoir, de retirer la languette puis de la déplier pour voir si les bandes bleues à l’origine sont devenues d’un noir homogène. La languette de papier indicateur est ensuite collée dans le cahier de stérilisation avec la date du jour. Ce système extrêmement simple et fiable a été pour moi une vraie révélation. Il modifie à peine les procédures tout en offrant un gain de sécurité très appréciable. ?