Sois beau et tais-toi !

Depuis 1 an ou 2, je suis devenu un inconditionnel des cale-bouches. Jusqu’alors, je réservais ce petit ustensile aux enfants. Avec lui, je travaille en silence. Je ne crie plus : « Ouvre la bouche ! » 20 fois dans la séance aux bambins qui s’endorment ou s’excitent en voyant arriver mes instruments. J’ai progressivement utilisé les cale-bouches chez les adultes qui peinaient à tenir la bouche ouverte, certains allant même jusqu’à me le réclamer avant toute intervention. Je les emploie maintenant presque systématiquement lorsque je ne pose pas la digue. J’en ai essayé plusieurs et ai découvert qu’il y en a de bons et d’autres moins intéressants. Ils varient par leur forme et leurs dimensions.

Comment choisir

Le cale-bouche idéal possède une zone de morsure munie de crans, et un rebord un peu plus large de chaque côté, le tout formant une sorte de rail dans lequel viennent se glisser les deux hémi-arcades antagonistes. Les crans servent à éviter aux dents de glisser vers l’arrière et à l’ensemble d’être expulsé hors de la bouche. Les rebords empêchent les glissades latérales. Les modèles pour enfants et adultes moyens sont les plus utilisés. Lorsque l’on se sert très fréquemment de ces accessoires, il paraît plus intéressant de choisir des modèles à usage unique, qui évitent les opérations de maintenance, nettoyage, emballage et stérilisation. Malheureusement, il existe fort peu de cale-bouches à usage unique sur le marché. La plupart sont en silicone ou en plastique autoclavable. Leur prix est bien trop élevé pour envisager de s’en débarrasser après chaque usage. En fouillant sur le Net, j’ai dégotté un modèle intéressant disponible en trois couleurs distinctes selon la taille. Le seul moyen de se les procurer est de les commander en Chine où ils sont fabriqués, via la plateforme commerciale e-bay. Le paquet arrive par la poste au bout de quelques semaines. Leur prix, sans être très élevé, n’est cependant pas tout à fait anodin : ces cale-bouches se vendent par assortiments de 3 pièces de tailles différentes, aux alentours de 1 euro la pièce.

Parfaits en tous points

Ils sont moulés dans un plastique un peu caoutchouteux d’assez bonne facture. Leurs couleurs vives sont agréables et permettent de bien les distinguer les uns des autres : violet pour les enfants, bleu pour ceux de taille moyenne et vert les très grands. Leur forme est quasi idéale : elle correspond parfaitement aux critères cités plus haut. Leur largeur mesurée n’est pas trop encombrante et ne gêne pas pour passer le miroir du côté opposé lorsque l’on travaille en vision indirecte. Ils possèdent sur la partie antérieure un petit anneau – sans doute pour y glisser un fil de soie afin de prévenir les risques d’ingestion – qui aide à leur mise en place et à leur retrait. Hésitant à les jeter après usage, je me suis amusé à les placer dans l’autoclave. Le plastique résiste très bien à plusieurs cycles de stérilisation mais se fendille un peu par endroits et ternit au bout de quelque temps. Les verts sont vraiment beaucoup trop gros, les jolis violets ne conviennent qu’aux tout petits enfants. La majorité des patients, quel que soit leur âge, se satisfont du modèle bleu intermédiaire. Seul reproche à faire à ce dispositif : le plastique est légèrement trop souple. Il ne faut pas que le patient serre beaucoup les dents dessus car il s’écrase facilement.