Protemp™ 4 (3M ESPE)
Nouveaux produits
J’ai essayé
Cette résine bis-acryl offre des performances acceptables pour la confection de bridges et couronnes provisoires mais s’avère moins solide que la génération des produits plus récents.
Devant le nombre croissant de nouveaux composites bis-acryl pour la confection de bridges et couronnes provisoires, je me suis aperçu que je n’avais pas encore essayé le dernier de chez 3M ESPE. Le Protemp™ 4 n’est plus récent, mais il avait été très bien accueilli à sa sortie. Je me souviens de mes essais d’une version plus ancienne de ce produit, il y a près de 15 ans. À l’époque, j’étais peu familier des résines en cartouche asymétrique, comme c’est le cas ici. N’ayant pas pris la précaution d’extruder un peu de mélange avant de l’introduire dans l’empreinte, j’avais constaté au moment du démoulage, que la résine n’avait pas durci, les préparations dentaires restant couvertes d’une pâte visqueuse bien difficile à éliminer. La plupart des fabricants proposent leur résine bis-acryl en cartouche de ce type. Officiellement, c’est parce que la chimie de ces produits permet d’obtenir des propriétés mécaniques supérieures à celle des résines en cartouche 1/1.
Cette présentation présente pourtant quelques inconvénients. Le premier est qu’elle nécessite un pistolet différent de celui, habituel, réservé aux silicones fluides à empreinte. Le second, c’est qu’il est parfois intéressant de déposer la résine directement sur les préparations, pour réaliser une prothèse provisoire selon une méthode semblable à la block-technique en résine autopolymérisable. Il faut impérativement, pour cela, un embout mélangeur équipé d’une buse intrabuccale. Or, il n’en existe pas pour les cartouches asymétriques. Question manipulation, le Protemp™ 4 est plutôt une bonne surprise : la pression sur la poignée du pistolet est modérée. Le mélange est sinon ferme, du moins d’une consistance de bon aloi. Les précautions d’usage mentionnées plus haut ne semblent plus indispensables : je n’ai jamais constaté de défaut de mélange, celui-ci se révélant toujours très homogène. J’ai remarqué en revanche que la teinte A3, choisie pour sa polyvalence, était légèrement claire, un peu gênante dans les secteurs antérieurs où la lumière frappe les faces vestibulaires de plein fouet.
Le temps de prise est habituel : entre 2 et 3 minutes en bouche avant de démouler l’empreinte. Il faut ensuite attendre à peu près 3 minutes supplémentaires pour voir le matériau acquérir sa dureté finale. Même si l’état de surface se révèle très satisfaisant, il est pratiquement toujours nécessaire de procéder à un dégrossissage et à une finition plus ou moins appuyés. Sous la fraise, j’ai trouvé cette résine un peu tendre. À l’époque où le Protemp™ 4 est sorti, les matériaux du même type présentaient tous à peu près les mêmes caractéristiques mécaniques. Depuis 1 ou 2 ans, la dureté immédiate de ces résines a fait un réel bond en avant, très facile à objectiver lors de la finition. Cette rigidité importante ne présente pourtant pas que des avantages : les mors d’une pince de Fuhrer glissent dessus et rendent difficile la dépose des couronnes. Mieux vaut employer des pinces à mors plats et striés, que seuls quelques fabricants de renom proposent dans leur catalogue mais à des tarifs plutôt élevés. Les couronnes en Protemp™ 4, assez tendres immédiatement après la prise, peuvent être aisément retirées avec les pinces traditionnelles. Il faut prendre garde de ne pas les détériorer aux points d’impact des mors. Pour des prothèses unitaires, la solidité de cette résine est tout à fait satisfaisante. Mais elle peut se révéler insuffisante pour des bridges, comme je l’ai constaté une fois au cours de mes essais.
+
• Mélange homogène de qualité constante
• Extrusion et consistance agréables
• Finition aisée
-
• Cartouche asymétrique
• Teinte A3 un peu claire
• Dureté finale en retrait par rapport aux produits plus récents
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 110 € environ la cartouche de 50 ml + 16 embouts mélangeurs