Avant-première
Depuis près d’un demi-siècle, les avancées techniques ont permis l’essor de la conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO). En odontologie, les procédures « conventionnelles » préexistent sans modification majeure depuis plus de 50 ans et certaines sont maintenant à la limite de l’obsolescence : désormais, la mise en place d’une chaîne numérique dès le fauteuil semble inéluctable. En effet, les empreintes optiques permettent de s’affranchir des...
Depuis près d’un demi-siècle, les avancées techniques ont permis l’essor de la conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO). En odontologie, les procédures « conventionnelles » préexistent sans modification majeure depuis plus de 50 ans et certaines sont maintenant à la limite de l’obsolescence : désormais, la mise en place d’une chaîne numérique dès le fauteuil semble inéluctable. En effet, les empreintes optiques permettent de s’affranchir des imprécisions des techniques conventionnelles et d’obtenir des résultats fiables et reproductibles [1,4]. De nos jours, beaucoup de laboratoires de prothèses se sont équipés de scanners et de logiciels de CAO. Les armatures de prothèses fixées sont maintenant de plus en plus souvent réalisées avec ces procédés. Les fichiers qui permettent au laboratoire de modéliser les armatures sont généralement issus de scanners de modèles en plâtre provenant d’une empreinte conventionnelle. Cependant, les empreintes numériques peuvent être directement réalisées en bouche et envoyées au prothésiste via Internet. De plus, l’enregistrement des rapports intermaxillaires (RIM) par le biais de l’intercuspidie maximale (ICM) résiduelle peut être réalisé sans interposition de matériau ni de dispositif d’enregistrement.
De manière générale, les techniques de numérisation s’appliquent à toutes les préparations de prothèses fixées ayant une limite visible. Elles sont particulièrement indiquées lors de grandes restaurations orales. En complément, les procédures « tout au fauteuil » (chairside) permettent la réalisation et la pose d’éléments prothétiques unitaires ou de petits bridges lors d’une séance unique de soins via une machine-outil présente sur place [2,3]. Ainsi, la ligne de matériel permet, dans un premier temps, d’enregistrer (empreinte) les éléments de la cavité buccale (dents, muqueuses) au niveau de la zone à traiter (dents à restaurer).
Cette technique permet également au praticien d’utiliser directement l’empreinte optique (fig. 1 et 2) : un logiciel de CFAO intégré dans l’unité d’acquisition de l’image propose une simulation de la prothèse (fig. 3). Des modifications peuvent être apportées par le praticien qui pourra, après validation, déclencher l’usinage des pièces prothétiques par une machine-outil présente sur site. Entre 15 et 20 minutes plus tard, la prothèse est prêtre à être posée en bouche (fig. 4).
Des modifications peuvent toutefois être effectuées, par exemple pour raisons esthétiques, et une cuisson complémentaire réalisée.
Par ailleurs, l’évolution des logiciels permet maintenant de faciliter l’élaboration du projet thérapeutique en réalisant des simulations esthétiques et fonctionnelles transposables aux patients. L’utilisation en implantologie apparaît également comme un développement intéressant du système, d’autant plus que le numérique présente un impact très positif sur les patients qui n’appréhendent plus cette étape, l’empreinte n’ayant plus de goût ni d’odeur et le réflexe nauséeux étant diminué en raison de la petite taille du capteur.
L’objectif de cette séance est de présenter dans un premier temps, de manière concise et synthétique, la CFAO et la chaîne numérique dans son ensemble. Ainsi, des conférenciers issus de l’odontologie libérale et universitaire présenteront les grands principes des techniques numériques. Les procédures de préparations pour CFAO seront abordées étape par étape, en particulier les préparations assistées par guidage (PAG) pour les dents antérieures et les endocouronnes molaires.
En complément, une actualisation des biomatériaux usinables, en particulier des céramiques, et leurs indications seront proposées. Plusieurs présentations de cas cliniques, réalisés avec et par la technologie CFAO permettront aux participants d’avoir une vue globale des possibilités actuelles de restauration permises via le numérique.
Puis, par ateliers, il sera proposé aux participants d’utiliser les techniques de CFAO par des exemples cliniques concrets réalisés avec différents systèmes des plus actuels. Les praticiens, sous la tutelle des conférenciers, pourront réaliser l’ensemble des étapes de la chaîne numérique :
• prise d’empreinte optique de dents préparées selon les principes de CFAO (modèles pédagogiques fournis avec dents spécifiquement préparées) à l’aide de la caméra optique ;
• visualisation et optimisation du modèle numérique sur écran ;
• conception de l’élément prothétique par les logiciels spécifiques ;
• usinage par les machines-outils de l’élément prothétique.
Chaque participant pourra ainsi acquérir les notions techniques et cliniques pour débuter dans le monde du « tout numérique odontologique ». Les choix ultérieurs dans leur matériel de CFAO seront ainsi largement facilités par un dialogue avec des praticiens expérimentés dans cette nouvelle discipline.
Atelier de travaux pratiques - B37
Traduction simultanée français-anglais
Mercredi 26 novembre : 9h00-16h00
Responsable scientifique : E. Nicolas (UFR de Clermont-Ferrand)
Objectifs :
• Comprendre les grands principes de la CFAO
• S’initier à leur utilisation par des exemples concret
Intervenants :
M.-L. Malbos-Jalabert, J.-L. Veyrune (UFR de Clermont-Ferrand), B. Bennasar (Lattes), O. Chabreron, K. Nasr (Toulouse), M. Fages (La Peyrade), C. Ghrenassia (Portet-sur-Garonne), A. Soenen (université Bordeaux Segalen), E. Soules (UFR de Toulouse)
Droit d’inscription complémentaire de 200 €