Ver dentaire

La société Roeko, filiale de Coltène, vient de sortir une nouvelle série de fines canules d’aspiration, dont la plus originale est l’étonnante Surgitip-endo. J’ai eu l’occasion d’en essayer quelques prototypes, il y a plusieurs mois, et constaté avec satisfaction que les remarques formulées à leur sujet, sans doute identiques à celle des autres bêta-testeurs, avaient bien été prises en compte. Ce dispositif est constitué d’un corps cylindrique blanc de 10,5 cm de long (les premiers modèles étaient bien plus longs et par conséquent peu maniables) et 6,5 mm de diamètre, qui se branche sur le tuyau de l’aspiration chirurgicale ou de la pompe à salive via un raccord de 11 ou 16 mm fourni séparément. Les Surgitip-endo sont vendues par paquets de 20 canules. Chacune d’elles est conditionnée de manière stérile dans un sachet biface.

Une forme bien pensée

L’extrémité opposée est constituée d’une série de quatre petites boules vertes articulées l’une à la suite de l’autre, et se termine par une fine canule conique de 20 mm de long. Son diamètre interne dans sa partie terminale est de 0,35 mm, pour une section externe de 60/100 mm. Cette canule sert à aspirer les liquides d’irrigation à l’intérieur de la racine au cours de la préparation endodontique et, surtout, en fin de traitement pour assécher le canal. La succession des hémisphères minuscules autorise l’ensemble à serpenter sans la moindre tension selon des courbures complexes jusque dans le canal. On ne peut que saluer cette heureuse initiative : ce principe est celui des buses d’irrigation utilisées en mécanique, qui délivrent au plus près de l’outil de fraisage les lubrifiants qui évacuent les copeaux d’usinage ou les liquides de refroidissement. Grâce à ses multiples articulations, on peut modeler la canule à souhait, sans modifier aucunement son débit, ici celui de l’air qui circule à l’intérieur.

Quelques limitations

L’idée d’une aspiration intracanalaire n’est pas nouvelle. Elle permet de limiter le nombre de pointes de papier absorbant en fin de traitement, voire d’aider à l’assèchement d’un canal rempli de pus ou de sérosités, ou encore de contrôler une hémorragie difficile à juguler. Ce qui est original ici, c’est précisément la forme de l’embout vert. Cependant, même si l’intention est louable et l’aspiration tout à fait efficace, sa taille, finalement importante, limite son action à la seule entrée du canal, une fois celui-ci déjà bien élargi. Les pointes de papier, beaucoup plus fines, sont non seulement inévitables pour cette raison mais également parce qu’elles constituent le seul moyen de contrôler la siccité du canal et l’absence de saignement avant l’obturation. À cet égard, si l’hémorragie est un peu abondante et que l’on utilise un hémostatique pour la stopper, les caillots accumulés peuvent facilement obstruer la lumière de la canule et la rendre rapidement inopérante. En conservant le principe des petites boules articulées, j’aurais bien plus apprécié un dispositif de plus grandes dimensions destiné, lui, à l’aspiration, au plus près de la dent, des fluides d’irrigation canalaire après chaque passage de seringue par exemple. Les canules conventionnelles, droites ou légèrement coudées, sont en effet souvent peu pratiques pour cet usage lorsque la digue est en place, obligeant à adopter des positions pas forcément confortables pour l’assistante ou l’opérateur.