Clinic n° 08 du 01/09/2014

 

Ambar (FGM)

NOUVEAUX PRODUITS

J’ai essayé

Un adhésif amélo-dentinaire brésilien ultraclassique en maxiflacon, d’une composition augurant d’excellentes performances à moyen et long termes.

Pour en finir avec la série des produits de la société brésilienne FGM que j’ai eus à ma disposition pendant quelques semaines, j’ai testé son adhésif amélo-dentinaire, l’Ambar. Il s’agit d’un M&R 2 en flacon, d’une contenance généreuse de 6 ml. Le liquide, jaune et transparent est assez fluide. Il imprègne copieusement les applicateurs sans couler immodérément sur les parois des cavités. Le mode d’emploi, en anglais et en portugais, est très clair et particulièrement précis. Après mordançage à l’acide phosphorique, rinçage et séchage modéré, une première application de 10 secondes, durant lesquelles il faut bien frotter la dentine pour l’imprégner du produit, doit être suivie d’une seconde de la même durée. On évapore ensuite le solvant avant de photopolymériser cette couche pendant 20 secondes.

Adhésion chimique

La buse du flacon, assez large, est néanmoins conçue pour délivrer le liquide avec une grande précision, sans le moindre gaspillage. L’Ambar contient du 10 MDP (10-methacryloyloxydecyl dihydrogen phosphate), une molécule présente dans plusieurs systèmes de collage japonais, réputés pour leurs excellentes performances. Ce monomère hydrophile présente des groupements acides, qui déminéralisent superficiellement la dentine, et du phosphate, qui se lie aux ions calcium de la dent. Il est réputé stable et résistant à l’hydrolyse grâce aux liaisons ioniques fortes qu’il entretient avec les structures minérales biologiques. Nous avons donc ici tous les ingrédients d’une bonne adhésion, micromécanique comme avec tous les systèmes de type M&R, mais également chimique. Impossible, on s’en doute, de le prouver ou de l’apprécier en clinique, surtout à court terme. Je peux seulement dire que la facilité et le confort d’utilisation de ce produit m’ont paru tout à fait satisfaisants, de même que les résultats obtenus avec les obturations en composite que j’ai réalisées. Alors qu’un système auto­mordançant est beaucoup plus sujet aux imperfections et réclame une chimie spécialement élaborée pour être efficace, les M&R 2 ont fait leurs preuves depuis au moins deux décennies.

Efficace mais peu innovant

Certes, il faut respecter scrupuleusement les protocoles, en évitant surtout de sécher trop fort la dentine après mordançage, et frotter longuement les parois de la cavité pour réaliser une couche hybride de bonne qualité. Une fois ces recommandations respectées, les problèmes sont rares quel que soit le système employé. On le sait aujourd’hui, la qualité du résultat final dépend plus de l’opérateur que du produit utilisé. Cela nous amène à réfléchir sur le choix des adhésifs pour les meilleurs résultats. Même si les M&R 2 ne sont pas aussi polyvalents que les nouveaux systèmes universels avec ou sans mordançage, ils constituent une solution classique sans mauvaise surprise. D’un autre côté, pourquoi choisir tel ou tel produit s’ils se valent tous ? Un prix particulièrement attractif peut faire oublier un conditionnement classique sans gros inconvénients mais assez peu pratique. Pour conquérir de nouveaux utilisateurs, les fabricants devraient désormais plutôt plancher sur la présentation de leurs systèmes : à performances égales, une mise en œuvre plus hygiénique, confortable et rapide peut être un élément de différenciation déterminant.

+

• Composition chimique très prometteuse

• Performances cliniques irréprochables

-

• Un système et une présentation très classiques

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• Non communiqué

Articles de la même rubrique d'un même numéro