De bouche à oreille
Après 15 années de tergiversations, la CCAM est effective. Naïvement, j’ai donc passé mon dimanche 1er juin à modifier mon logiciel.
Bilan à J30 d’une aventure kafkaïenne.
Ce mode de codage était censé décrire la totalité de nos actes. De plus, leur rémunération devait intégrer le coût du plateau technique, la difficulté du geste et le temps nécessaire pour son exécution.
Sur le papier, que du bonheur et une revalorisation de nos actes à...
Après 15 années de tergiversations, la CCAM est effective. Naïvement, j’ai donc passé mon dimanche 1er juin à modifier mon logiciel.
Bilan à J30 d’une aventure kafkaïenne.
Ce mode de codage était censé décrire la totalité de nos actes. De plus, leur rémunération devait intégrer le coût du plateau technique, la difficulté du geste et le temps nécessaire pour son exécution.
Sur le papier, que du bonheur et une revalorisation de nos actes à la clef, raison pour laquelle la CPAM freinait depuis si longtemps son application.
Au final, on constate… une quasi-absence de revalorisation. Cela serait pénible si, en contrepartie, nous ne pouvions facturer une foultitude d’actes impossibles à faire honorer auparavant. Désormais, la pose de la digue, les sutures, les photos, la préparation des cas, les retraitements endodontiques sont reconnus ; et coder des actes jusque-là honorés mais souvent suspects aux yeux des patients, comme les lambeaux, les surfaçages parodontaux est possible.
D’un autre côté, nous nous retrouvons avec un système d’une effroyable complexité, dont l’un des intérêts devait être son évolution constante, et une revalorisation des actes en fonction de leur fréquence… Sauf que les actes non remboursables (NR) ne sont pas transmis ! Ils ne sont pas près de faire des statistiques fiables avec cela…
Et que dire de l’attitude désinvolte voire méprisante de certains éditeurs de logiciels ? À ce jour, la plupart de ces logiciels ne fonctionnent pas correctement malgré les multiples mises à jour.
Mais ce n’est pas tout. La partie informatique de la Sécu a fait des nœuds. Donc, des informations erronées sont télétransmises à des systèmes informatiques incapables de les traiter. Mais que le bon peuple des chirurgiens-dentistes se rassure, tout va s’arranger… un jour. Et pour l’instant, les télétransmissions ratées doivent être retournées sous forme papier par nos assistantes, qui s’arrachent les cheveux en tentant de manipuler des codes extraterrestres.
Il y a pire. Partant d’un système qui aurait pu être simple et efficace, nous aboutissons à une usine à gaz. En particulier, parmi cette foultitude de codes aux noms barbares et s’enchaînant sans aucune logique (pour quelle raison ?), j’aimerais connaître les esprits malades, les psychopathes délirants qui ont proposé la nomenclature des bridges. Leur cas sera probablement analysé dans les siècles futurs comme typique du délire bureaucratique à l’origine de la déliquescence et du déclin de la civilisation occidentale.
Enfin, je serais curieux de savoir pourquoi, alors qu’il existe autant de codes que de types d’extractions ou de prothèses en résine, un seul suffit à décrire tous les types de couronnes, de l’onlay en céramique à la couronne coulée en acier. Là encore, il va être difficile de faire des statistiques. Ce qui ne les empêchera pas de nous en asséner régulièrement avec l’aplomb d’un bureau de propagande stalinien.
Un bilan franchement négatif pour l’instant donc, mais qui présente un gros avantage : il ne peut que s’améliorer…