Clinic n° 08 du 01/09/2014

 

PRESSE INTERNATIONALE

Notre sélection

Contexte

Bien que les restaurations indirectes aient une plus grande longévité que les restaurations directes, celles-ci continuent d’être le choix premier des chirurgiens-dentistes pour traiter les dents postérieures cariées : elles nécessitent moins de retrait de structure dentaire saine et la technique des matériaux de restauration directe a fortement progressé, notamment en proposant des matériaux plus résistants qu’avant. De plus, leur coût moindre les rend plus...


Contexte

Bien que les restaurations indirectes aient une plus grande longévité que les restaurations directes, celles-ci continuent d’être le choix premier des chirurgiens-dentistes pour traiter les dents postérieures cariées : elles nécessitent moins de retrait de structure dentaire saine et la technique des matériaux de restauration directe a fortement progressé, notamment en proposant des matériaux plus résistants qu’avant. De plus, leur coût moindre les rend plus attractives. L’amalgame a un faible coût, est pérenne et moins « technique dépendant » que les autres matériaux de restauration directe, mais il a l’inconvénient de ne pas adhérer aux tissus dentaires et d’être peu esthétique. Les composites offrent une adhésion aux structures dentaires, une bonne esthétique et la capacité de limiter la préparation de la cavité à la simple élimination du tissu carié. De plus, ils présentent de bonnes performances cliniques avec un taux d’échec annuel de 1,5 à 2,2 %, d’après une étude portant sur 22 années.

Méthodes

Les restaurations postérieures de 720 sujets provenant d’un groupe de 5 914 personnes nées en 1982 à Pelotas (Brésil) ont été évaluées prospectivement en 2006, les patients étant alors âgés de 24 ans. Les variables relatives aux dents ont été relevées : matériau de restauration (amalgame ou composite), type de dent, volume de la cavité et estimation de la durée de leur présence en bouche. Les variables relatives au patient correspondaient aux caractéristiques démographiques et socio-économiques, à la santé orale et au parcours de soins pendant la vie de l’individu.

Résultats

Sur les 720 personnes évaluées, 503 (69,9 %) avaient au moins une restauration postérieure. En tout, 2 135 restaurations ont été comptabilisées : 943 (43,9 %) en composite et 1 207 (56,1 %) en amalgame.

Les amalgames étaient plus souvent retrouvés chez les hommes, que leur peau ait été noire ou blanche, et chez les personnes dont la mère avait suivi moins de 4 années de scolarité au moment où elles leur avaient donné naissance. Les amalgames étaient aussi plus souvent retrouvés chez les personnes étant allées, entre 15 et 24 ans, dans des services dentaires par le biais de leur assurance privée ou dans des centres de soins publics et chez celles qui avaient un indice CAO plus élevé à 24 ans. L’amalgame était moins fréquemment rencontré à mesure qu’augmentait le nombre de faces impliquées mais était plus fréquemment utilisé sur les molaires que sur les prémolaires. Le nombre d’amalgames déclinait substantiellement par rapport aux composites, des plus anciennes restaurations aux plus récentes.

Les variables personnelles associées à l’amalgame étaient le mode de paiement des soins dentaires à 15 ans et l’indice CAO à 24 ans. La probabilité, pour les personnes ayant eu accès à des services dentaires par le biais des assurances privées à 15 ans, d’avoir un amalgame était supérieure de 136 % à celle des personnes ayant payé les soins dentaires de leur poche.

Il était 3 fois plus probable que la restauration soit faite à l’amalgame pour les personnes ayant un indice CAO plus élevé par rapport à celles qui avaient un CAO plus faible.

Les variables associées au choix de l’amalgame correspondaient au type de dent, la molaire ayant une probabilité 5 fois supérieure à celle de la prémolaire d’en bénéficier, et au type de restauration, celles à 4 faces ou plus étant à 75 % moins restaurées à l’amalgame que les celles à 1 face.

Discussion

Dans la première étude fondée sur une population évaluant les facteurs associés au choix du matériau de restauration des dents postérieures, ceux ayant influencé le choix étaient les facteurs relatifs à la dent, le taux de caries dentaires et le mode de paiement des soins.

APPLICATION CLINIQUE

Le composite et l’amalgame offrent tous deux de bonnes performances cliniques pour les restaurations des dents postérieures. Lors du choix du matériau, le praticien devrait prendre en compte celui qui bénéficiera le plus au patient. Cette étude indique que le choix du matériau est lié au type de paiement des soins, à l’indice CAO et aux caractéristiques de la cavité. Le statut démographique et socio-économique n’influence en rien l’issue des procédures de traitement et ne devrait pas constituer la base de réflexion pour ce genre de décision.