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Bien que les atteintes du nerf trigéminal soient généralement associées à des procédures chirurgicales à haut risque, leur occurrence en relation avec l’anesthésie locale ne devrait pas être sous-estimée. De 1/26 762 à 1/800 000 cas ont été rapportés. Aucun traitement réparateur n’existe. Ces lésions sont généralement créées lors de l’anesthésie tronculaire et affectent le nerf lingual. La rémission se produit dans les 8 semaines dans 85 à...
Bien que les atteintes du nerf trigéminal soient généralement associées à des procédures chirurgicales à haut risque, leur occurrence en relation avec l’anesthésie locale ne devrait pas être sous-estimée. De 1/26 762 à 1/800 000 cas ont été rapportés. Aucun traitement réparateur n’existe. Ces lésions sont généralement créées lors de l’anesthésie tronculaire et affectent le nerf lingual. La rémission se produit dans les 8 semaines dans 85 à 94 % des cas mais environ 10 % des patients gardent des séquelles permanentes. Les facteurs contribuant à ces lésions liées à l’anesthésie locale sont notamment des facteurs physiques comme la technique d’injection, l’aiguille ou la compression causée par une hémorragie mais aussi des facteurs chimiques liés à l’hémorragie ou à l’anesthésique lui-même. La gestion du problème consiste alors à soulager la douleur.
L’échantillon de l’étude était composé de chirurgiens-dentistes du Royaume-Uni participant à 12 jours de formation. Tous ont rempli un questionnaire de façon anonyme. Les questions portaient sur leur pratique, la démographie professionnelle, leur expérience des atteintes nerveuses et les facteurs relatifs. Les procédures dentaires étaient divisées en procédures de faible risque, qui étaient probablement liées à une lésion nerveuse en relation avec l’anesthésie locale, et en procédures à haut risque, qui avaient plus de probabilité de causer une lésion du nerf.
Les questionnaires ont été remplis par 415 participants, dont 59 % étaient omnipraticiens et 56,8 % spécialistes. L’absence de lésion a été rapportée par 55,5 % des omnipraticiens et 37,6 % des spécialistes. Des chiffres similaires d’omnipraticiens et de spécialistes ont rapporté une seule lésion du nerf trigéminal au cours de leur carrière. La prévalence des atteintes nerveuses était de façon générale plus élevée chez les spécialistes que chez les omnipraticiens, peut-être parce que leur pratique spécialisée implique justement des chirurgies à plus haut risque. La plupart des lésions étaient temporaires, mais 25 % étaient permanentes et 7 % n’ont pas été guéries. Le pourcentage d’atteintes permanentes était plus important chez les spécialistes que dans les cabinets d’omnipratique (28,9 et 24,7 % respectivement).
Les lésions associées à des procédures à faible risque étaient plus souvent temporaires que celles associées à des procédures à haut risque qui étaient plus souvent permanentes. Il était plus probable que les procédures de dentisterie restauratrice soient associées aux lésions nerveuses apparaissant dans les cabinets d’omnipratique mais celles-ci se produisaient aussi lors des extractions dentaires autres que les troisièmes molaires, les traitements implantaires, les traitements endodontiques et d’autres procédures. Les spécialistes ont rapporté plus de lésions nerveuses en association avec des procédures à haut risque que les omnipraticiens.
Aucune différence significative n’a été notée dans le type d’anesthésique utilisé pour les procédures à faible ou à haut risque.
Les atteintes du nerf trigéminal associées aux soins dentaires, en particulier à l’anesthésie locale, se produisent plus souvent que ce que l’on pouvait croire auparavant. Environ un tiers de ces lésions deviennent permanentes. La plupart d’entre elles sont liées à des procédures de dentisterie restauratrice pour lesquelles une anesthésie locorégionale à la lidocaïne est réalisée.
Il est recommandé aux praticiens d’adopter des stratégies préventives pour éviter les lésions du nerf trigéminal. Cela inclut l’utilisation de lidocaïne à 2 % pour les tronculaires. Il conviendrait de préciser aux patients anesthésiés localement qu’ils doivent signaler toute perte de sensation, tout picotement ou toute douleur persistant au-delà de 48 heures. Cela permettra de diagnostiquer précocement les lésions nerveuses et de rassurer les patients concernés. Les praticiens pourront alors être à l’écoute et rapporter les lésions aux instances concernées, ce qui permettra la mise au point de meilleures procédures pour éviter ces lésions.