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L’essentiel
L’omnipraticien est souvent confronté à un diastème médian maxillaire persistant. Il est important pour lui de savoir quand, comment et avec quel spécialiste dentaire le traitement doit être commencé. Un traitement orthodontique est efficace et rapide quand il est précédé d’une frénectomie. Sans elle, le diastème pourrait même se rouvrir. De même, une frénectomie seule peut ne pas suffire à empêcher une récidive. Parmi les techniques chirurgicales de frénectomie, le...
L’omnipraticien est souvent confronté à un diastème médian maxillaire persistant. Il est important pour lui de savoir quand, comment et avec quel spécialiste dentaire le traitement doit être commencé. Un traitement orthodontique est efficace et rapide quand il est précédé d’une frénectomie. Sans elle, le diastème pourrait même se rouvrir. De même, une frénectomie seule peut ne pas suffire à empêcher une récidive. Parmi les techniques chirurgicales de frénectomie, le laser CO2 peut être utilisé avantageusement. L’objet de cette étude rétrospective est d’analyser la fermeture, la persistance ou la réouverture d’un diastème médian maxillaire après frénectomie chez des patients avec ou sans traitement orthodontique.
Les 59 patients sélectionnés nécessitaient une frénectomie médiane maxillaire totale et ont été opérés entre septembre 2002 et juin 2011. L’utilisation d’un laser CO2 pour l’intervention a été un des critères d’inclusion dans l’étude. Un premier contrôle a été effectué entre 2 et 12 semaines après l’intervention et un second entre 4 et 19 mois après l’intervention. L’âge au moment de la frénectomie et le sexe ont été enregistrés ainsi que la dimension du diastème et le stade d’éruption des canines maxillaires. Au cours des visites de contrôle, les diastèmes ayant subi ou non une correction orthodontique ont été de nouveau mesurés.
La largeur initiale des diastèmes variait entre 1 et 6 mm avec une majorité (chez 41 patients) se situant entre 2 et 4 mm. Vingt-sept patients n’ont été traités que chirurgicalement tandis que 31 autres ont en plus bénéficié d’un traitement orthodontique actif. Un patient a été exclu de la suite de l’étude. Lors du premier contrôle, seuls 4 diastèmes ont été fermés chez ceux qui ont été traités par l’orthodontie. Lors du second contrôle, la frénectomie seule s’est avérée moins performante que lorsqu’elle a été combinée avec l’orthodontie. Sur les 23 cas de diastèmes fermés à ce stade, seuls 3 patients ne présentaient pas de canines sur l’arcade au moment de la frénectomie. Sur les 8 patients présentant encore un diastème au second contrôle, 5 ne présentaient pas encore de canines sur l’arcade. Ainsi, la probabilité de persistance d’un diastème est significativement plus importante chez les patients sans canines au début du traitement. Le nombre des diastèmes fermés est plus grand chez les patients les plus âgés.
Le traitement d’un diastème maxillaire médian conjugue les actions d’un omnipraticien et de spécialistes tels qu’un orthodontiste, un chirurgien buccal ou un parodontiste. La fermeture d’un diastème lié à la présence d’un frein labial important est plus prévisible avec une combinaison frénectomie/orthodontie qu’avec une frénectomie seule. Des traitements combinés sont plus justifiés et efficaces quand les canines sont déjà sur l’arcade. Un diastème existant avant leur éruption peut disparaître spontanément du fait de leur seule mise en place sur l’arcade. Cependant, la frénectomie peut être réalisée avant leur éruption dans le cas d’un diastème large (> 3 mm) et si une fermeture spontanée n’est pas prévisible. Le laser CO2 a montré qu’il était valable et efficace pour supprimer totalement un frein chez un jeune patient présentant un diastème médian maxillaire. Dans cette étude, il n’a malheureusement pas été comparé à une technique d’excision au bistouri. Des études seraient nécessaires pour déterminer plus précisément le moment idéal pour entreprendre un traitement par frénectomie et commencer une action orthodontique pour la fermeture d’un diastème médian et le traitement de son éventuelle récidive.