PRESSE INTERNATIONALE
Notre sélection
Les traitements dentaires réalisés quotidiennement ne sont pas souvent étayés par des preuves de qualité prouvant leur efficacité. Les revues systématiques Cochrane sont conduites selon des méthodes claires et rigoureuses et sont souvent considérées comme offrant la meilleure collection de preuves et la meilleure procédure d’évaluation. Cependant, une bonne méthodologie ne garantit pas la qualité et la pertinence des preuves, qui sont nécessaires pour...
Les traitements dentaires réalisés quotidiennement ne sont pas souvent étayés par des preuves de qualité prouvant leur efficacité. Les revues systématiques Cochrane sont conduites selon des méthodes claires et rigoureuses et sont souvent considérées comme offrant la meilleure collection de preuves et la meilleure procédure d’évaluation. Cependant, une bonne méthodologie ne garantit pas la qualité et la pertinence des preuves, qui sont nécessaires pour élaborer des recommandations cliniques. Les conclusions de ces revues systématiques Cochrane publiées en dentisterie ont été analysées pour déterminer la qualité de la preuve disponible étayant les procédures dentaires actuellement appliquées.
La recherche sur la base de données de la Cochrane Library a été axée uniquement sur les revues systématiques d’essais contrôlés randomisés ou non. Cent vingt revues systématiques sur vingt spécialités ou sujets dentaires ont été trouvées.
Les spécialités et sujets dentaires ont été classés en huit catégories (tableau 1) pour la présentation des résultats. Les articles sur la cariologie et la dentisterie restauratrice ont montré des conclusions satisfaisantes dans une proportion plus élevée que pour les autres groupes. Seules des preuves insatisfaisantes ont été trouvées pour les spécialités que sont l’endodontie et la prothèse.
Les résultats de cette analyse des revues systématiques Cochrane sont décevants. La qualité des preuves étayant la plupart des procédures dentaires est insuffisante avec peu de revues systématiques montrant des conclusions claires, fondées sur des preuves suffisantes ou suffisamment fortes. Dans la plupart des cas, les auteurs décrivent leurs conclusions comme manquant de preuves suffisantes, non fiables ou sans aucune preuve.
Actuellement, la qualité des preuves en dentisterie est faible, la prise de décision clinique continue donc d’être faite principalement à partir de l’expérience du praticien plutôt que des recommandations fondées sur les preuves. Les chirurgiens-dentistes sont impatients d’obtenir de telles recommandations mais ils doivent aussi fournir les traitements nécessaires préventifs et curatifs aux patients qui en ont besoin. Des approches systématiques d’évaluation des preuves disponibles doivent être considérées afin de pouvoir élaborer des recommandations cliniques. L’information concernant la précision et la fiabilité de la preuve actuelle devrait être mise à disposition des patients pour un processus de prise de décision le plus transparent et le plus éthique possible.