Clinic n° 06 du 01/06/2014

 

Opallis (FMG)

NOUVEAUX PRODUITS

J’ai essayé

Un composite brésilien conçu pour l’esthétique, surtout des personnes jeunes aux dents claires car les teintes fortement saturées sont absentes de sa gamme.

Le mois dernier, je vous présentais le Llis, composite universel de la société brésilienne FMG. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Opallis de la même compagnie, conçu selon le même modèle, mais avec des prétentions esthétiques affirmées. Le coffret que j’ai eu en main contenait 5 serin­gues de 4 g plus une sixième de 2 g de teinte translucide neutre. Il s’agit là du kit basique, permettant de ne traiter que des cas « standard » : nous y trouvons deux teintes « dentine » : A3 et A2, et trois « émail » : A2, A3 et A3.5. La visite du site Internet du fabricant nous apprend qu’il existe également deux ensembles beaucoup plus riches, l’un de 15 seringues comportant des translucides bleus et jaunes, plusieurs teintes plus claires, une opaque et une seule plus foncée (ambre), et un kit plus restreint de 12 seringues sans bleu et avec moins de teintes « bleach ».

Étiquettes peu lisibles

L’Opallis est un composite nanohybride contenant des charges de 0,5 µm. Il convient aussi bien aux secteurs antérieurs que postérieurs pour les obturations par stratification. On retrouve ici les mêmes seringues au corps légèrement renflé muni de leur très astucieux capuchon retenu par une languette de plastique. Elles sont gris métallisé pour les teintes émail, noires pour les nuances dentine et gris clair pour le transparent. L’étiquette, grise, est la même dans tous les cas. Plus encore qu’avec le Llis, l’identification de la teinte de chaque ­seringue est vraiment difficile. Les inscriptions sont peu lisibles : il faut prendre les seringues une à une et les tourner face à soi pour enfin voir ce qu’elles contiennent.

Consistance vraiment souple

Le matériau a cette même consistance très souple que son homologue de base. Plutôt agréable au premier abord, il devient rapidement agaçant, collant plus à la spatule que le Llis, ce qui rend le modelage par tapotement laborieux et imprécis. Un produit vraiment trop mou, un peu comme du beurre de cacahuète. Malgré les allégations du fabricant concernant ses performances, je reste perplexe quant à son comportement à long terme lorsque je vois un composite aussi peu ferme. Il est difficile de croire que sa teneur en particules, donc sa résistance mécanique et sa rétraction de prise soient optimales comparées à des produits fortement chargés. Si les teintes semblent parfaitement confor­mes au teintier Vita, celles proposées dans ce kit de base se révèlent dans l’ensemble toutes assez claires. Une bonne surprise cependant : leur aspect est pratiquement identique avant et après la polymérisation.

Sourires lumineux

La différence de translucidité entre les teintes émail et dentine est minime. Le fabricant annonce une brillance exceptionnelle pour son produit : je veux bien le croire, mais cela ne correspond pas forcément aux besoins de tous les patients. Pour le traitement des érosions cervicales chez les personnes d’âge mur, les teintes A3 dentine et A3.5 émail sont encore trop claires. Si j’ai pu avoir quelque indulgence vis-à-vis du Llis, l’Opallis m’a laissé une impression moins enthousiasmante. Même si la radio-opacité est bien au rendez-vous et si l’aptitude au polissage est irréprochable, cette consistance beaucoup trop souple est pour moi rédhibitoire : dans les secteurs esthétiques, elle ne laisse rien présager de bon à terme : être contraint de remplacer ses obturations au bout de 2 ou 3 ans n’est jamais très sympathique.

+

• Seringues toujours aussi pratiques

• Pas de différence de teinte avant et après la polymérisation

-

• Consistance trop souple rendant le modelage imprécis

• Uniquement des teintes claires dans le coffret de base

• Peu de différences de translucidité entre teintes « émail » et « dentine »

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• Non communiqué