L’événement
La tension est montée à deux semaines du 1er juin, date butoir de mise en route de la fameuse classification commune des actes médicaux (CCAM) qui doit remplacer l’obsolète nomenclature générale des actes professionnels (NGAP).
Un changement « imposé sans nous laisser le temps de nous adapter », s’élevait Patrick Solera, président de la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL). Tandis qu’à l’Union des jeunes chirurgiens-dentistes...
La tension est montée à deux semaines du 1er juin, date butoir de mise en route de la fameuse classification commune des actes médicaux (CCAM) qui doit remplacer l’obsolète nomenclature générale des actes professionnels (NGAP).
Un changement « imposé sans nous laisser le temps de nous adapter », s’élevait Patrick Solera, président de la Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL). Tandis qu’à l’Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD), Philippe Denoyelle listait les obstacles à un changement de nomenclature dans de bonnes conditions : des feuilles de soins en CCAM qui ne sont toujours pas dans les cabinets, des complémentaires qui ne sont pas prêtes, des éditeurs de logiciels qui demandent un report, quelques actes oubliés dans la CCAM, l’arrêté sur la CMU permettant le basculement dans la CCAM qui n’est toujours pas paru et quelque 8 000 praticiens non informatisés ou trop peu.
Son objectif était d’obtenir, au minimum, un report de changement de nomenclature lors d’une audience qui était prévue au conseil d’État le 20 mai. « On ne cherche pas à empêcher la CCAM mais on demande qu’elle s’applique dans les conditions les moins mauvaises possibles », assurait le président de l’UJCD. Pour calmer le jeu, la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) sortait ses munitions et envisageait une période de cohabitation de 2, voire 3 mois entre les deux nomenclatures.
La décision devait être prise le 23 mai avec l’UNCAM et l’UNOCAM en fonction de l’avancement de la mise à jour des logiciels et des paramétrages dans les cabinets.
« La CCAM est un grand changement pour la profession, comme il n’y en a jamais eu. Il y a une peur de l’inconnu », analysait Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD, face à la grogne et aux interrogations. « Mais je suis persuadée que dans 6 mois, les confrères auront compris les avantages de la nouvelle nomenclature. »
Reste l’inconnue du nombre de praticiens qui se désintéressent totalement du changement en cours. S’ils n’adaptent pas leur cabinet, le mécontentement viendra des patients qui ne pourront pas se faire rembourser.