L’événement
C’est une première. Le 11 avril dernier, l’Union nationale patronale des prothésistes dentaires (UNPPD) a invité les représentants de l’Ordre, de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) et de l’Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD) à une table ronde « politique » au cours de Dental Forum. Le contexte est à la détente entre les deux professions. Balayées, les batailles à couteaux tirés des années passées. « Sur le terrain tout se...
C’est une première. Le 11 avril dernier, l’Union nationale patronale des prothésistes dentaires (UNPPD) a invité les représentants de l’Ordre, de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) et de l’Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD) à une table ronde « politique » au cours de Dental Forum. Le contexte est à la détente entre les deux professions. Balayées, les batailles à couteaux tirés des années passées. « Sur le terrain tout se passait bien alors qu’au niveau national, on n’arrivait pas à se parler. Cela m’a paru aberrant car nos deux professions doivent avancer ensemble », explique un artisan du rapprochement, le président de l’UNPPD Bertrand Detrez. Le temps est donc au dialogue. Le sujet abordé est sensible. Il s’agit de la révolution numérique qui bouleverse les schémas classiques de production et remet en cause les frontières entre métiers.
Quel avenir en effet pour les prothésistes français quand il apparaît si simple de « cliquer » pour envoyer des fichiers de prothèses en Asie ? Quel avenir aussi quand des cabinets dentaires s’équipent d’unités de CFAO et quand on leur propose même de former les assistantes dentaires au maquillage des dents ? L’inquiétude est palpable. « Sachons progresser ensemble et définir des rôles qui font que demain, il y aura toujours des prothésistes à même d’apporter un service, du design, de l’usinage, du glaçage, des choses qui sont de leur ressort », souhaite-t-on du côté des prothésistes.
En réalité, le vrai combat à mener n’est-il pas celui de la qualité ? Dans ce domaine, les deux professions ont tout à gagner. Elles affrontent une pression de plus en plus forte à la baisse des tarifs. Que ce soit la multiplication des centres dentaires low cost, le vote de la loi Leroux sur les réseaux de soins ou encore les réflexions menées sur le plafonnement des tarifs, l’objectif est bien de faire baisser ces derniers. Dans ce contexte, défendre en commun la qualité de la prothèse française et la transparence sur son origine ne peut être que bénéfique aux deux professions.